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Les Pays de la Loire veulent relancer la dynamique porcine

Le Comité régional porcin des Pays de la Loire veut aujourd’hui relancer la dynamique d’installation et de modernisation des élevages en étudiant toutes les pistes d’avenir.

La production de porcs des Pays de la Loire s’est stabilisée en 2016 à 2,8 millions de porcs, après plusieurs années de forte baisse. Aujourd’hui, la filière veut relancer la dynamique d’installation et de modernisation pour atteindre 3 millions de porcs dans les années à venir. « Il y a un vrai enjeu à renouveler les générations car l’âge moyen des éleveurs dépasse 50 ans", a expliqué Gérard Bourcier, président du Comité régional porcin lors de son assemblée générale. "Il faut aussi moderniser les élevages. Nous devons trouver des candidats à l’installation et donner aux éleveurs et futurs éleveurs des références technico-économiques sur ce qu’ils peuvent faire. La région a des atouts pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs et de la société. » En Pays de la Loire, le lien au sol, la fabrication d’aliment à la ferme, les filières qualité et bio… sont déjà bien présentes. « Ces solutions existent déjà dans la région et peuvent être développées. Il y a aussi des possibilités en conventionnel, comme la méthanisation, le photovoltaïque… » En 2017, le Comité régional porcin va donc étudier toutes les pistes d’avenir pour établir des références qu’il présentera aux éleveurs et étudiants lors d’une journée régionale porcine en février 2018.

Faciliter le financement des investissements

Un axe essentiel pour relancer la dynamique est le financement des investissements. Selon une étude Ifip sur l’évolution des exploitations porcines depuis 2008, les modalités de financement sont le troisième frein à l’investissement, après une rentabilité insuffisante et le manque d’envie. « Plusieurs solutions s’offrent aux groupements pour lever ce frein", rapporte Christine Roguet, économiste à l’Ifip : fonds de garantie, fonds d’investissement, caisses de sécurisation du prix ou de la marge, cession progressive de parts sociales, contractualisation, investissement dans la production (maternités collectives…). Les aides publiques et l’appui des banques sont également essentiels. En Pays de la Loire, le PCAE a prévu une enveloppe financière annuelle pré-affectée par filière. Celle du porc représente 15 % du total. En 2016, 59 élevages porcins ont ainsi reçu 3,4 millions d’euros d’aides dans le cadre du PCAE. « Mais en 2017, l’essentiel de l’enveloppe a été consommé sur le premier appel à projet et il ne reste plus beaucoup d’argent pour le deuxième », note Gérard Bourcier. L’appui des banques est donc essentiel. Celles-ci sont aujourd’hui plutôt ouvertes au financement d’élevages de porcs. « Pour nous, s’il y a un équilibre économique, c’est le porteur de projets qui fait la différence », insiste un représentant du Crédit Agricole Anjou Maine. « Un minimum d’autonomie foncière est aussi nécessaire, souligne un représentant du Crédit Mutuel. L’idéal est d’avoir en foncier ce qu’il faut pour produire son alimentation, que l’éleveur fabrique ou non son aliment. » Pour la filière ligérienne, les défis à relever sont nombreux mais des initiatives montrent que l’installation et la modernisation sont possibles.

« Du porc bio qui répond aux attentes sociétales »

Installé en 2007 sur 36 hectares en vaches allaitantes dans les Deux-Sèvres, Philippe Brossard s’est lancé en 2016 dans le porc bio. « La Cavac cherchait des producteurs de porcs bio pour sa filiale Bioporc. Le porc m’intéressait et la bio permettait d’être en phase avec les attentes sociétales et assurait la rentabilité de l’élevage. » Un bâtiment de 140 places de post-sevrage et 420 places d’engraissement a été construit pour un montant de 190 000 € (hors couverture) sur lequel l’éleveur a bénéficié d’une aide PCAE de 25 000 € et d’un financement banque-Cavac. S’y sont ajoutés des panneaux photovoltaïques sur le bâtiment et sur une stabulation. Pour la vente de ses porcs, l’éleveur bénéficie d’un contrat sur plusieurs années avec indexation sur le prix de l’aliment. « Les résultats sont conformes au prévisionnel mais à confirmer, avec 1260 porcs vendus par an en neuf lots. Les points forts sont un bâtiment fonctionnel et agréable et des porcelets qui ont tous la même origine. Les points faibles sont un peu de mortalité en post-sevrage et des problèmes de classement de certains mâles. Mais le projet correspond pleinement à mes attentes en termes de travail et revenu. » Parce qu’il veut être autonome en porcelets, l’éleveur veut maintenant créer un atelier de 80 truies avec embauche d’un salarié à temps partiel.

« La méthanisation pour sécuriser mon exploitation »

Installé à Mortagne-sur-Sèvre, près de Cholet (Maine-et-Loire), Olivier Bouchonneau est sélectionneur Nucléus Cooperl, avec 250 truies Large White sous filtration, 95 % des porcs élevés sur site et 86 hectares de cultures valorisées sur l’exploitation. En 2010, après avoir monté un GIE cultures avec un voisin et créé 1000 tonnes de stockage de céréales et 1000 places d’engraissement, il entame une réflexion sur la méthanisation. « Je manquais de surface d’épandage. Avec trois éleveurs laitiers, nous avons commencé à réfléchir à la méthanisation. L’objectif était de ne plus avoir à gérer les effluents, d’avoir un plan d’épandage commun et de régler les problèmes d’azote et phosphore. » En 2011, les quatre exploitations créent la SAS Agribiométhane et investissent 3,4 M€. Opérationnelle depuis avril 2014, la station fonctionne bien. Le gaz est vendu à la ville de Cholet et à une boulangerie industrielle. En 2016, elle a dégagé un résultat positif de 160 000 € pour 950 000 € de chiffre d’affaires. « Toutefois, le réseau peut être saturé et la vanne se ferme l’été. Pour répartir les risques, suite à une démarche avec les élus locaux, nous avons donc investi 930 000 € dans une station Bio GNC (1) qui ouvrira en septembre 2017. » Des engagements sont pris par la ville de Cholet pour des bus et des camions poubelles et par quelques transporteurs. En juin 2017, Olivier Bouchonneau a aussi installé deux trackers solaires pour assurer 25 % de sa consommation électrique. Et il a engagé un dossier environnemental pour construire 1000 places d’engraissement supplémentaires.

(1) Le Biognc (gaz naturel comprimé) produit par la méthanisation est un carburant destiné aux véhicules

« Une réflexion stratégique pour choisir le projet le plus satisfaisant »

En 2013, le Gaec des Marronniers à Mézangers (Mayenne) a entamé une réflexion stratégique d’entreprise selon la démarche AVEC de l’Association des chambres d’agriculture de l’Arc Atlantique. « L’exploitation avait évolué vite, avec la création puis le développement des ateliers naissage et engraissement, l’arrivée d’un tiers puis de ma femme", explique Ivan Leclerc, l’un des associés du Gaec. "Nous avions encore des projets mais étions toujours le nez dans le guidon et avions besoin de nous poser pour voir si nous avions les mêmes objectifs de travail et revenu et faire des choix stratégiques. » La démarche s’est déroulée en plusieurs étapes de fin 2013 à 2016. La première a consisté à donner du sens à l’entreprise. « Nous avons confirmé que nous voulions au moins garder notre taille et que nos fondamentaux étaient du revenu et du temps, anticiper et sécuriser financièrement. » Les associés ont ensuite réfléchi aux scénarios d’évolution et aux priorités : le temps de travail, ce qui s’est traduit par une embauche, et la mise en place du porc label rouge, la valorisation du bois de l’exploitation et la méthanisation. Des critères de pilotage ont été définis et sont suivis depuis pour anticiper et actualiser la stratégie de l’entreprise.

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