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Les particules fines dans l’air du temps

La chambre d’agriculture de Bretagne entame une série de mesures pour déterminer l’impact des particules et des gaz présents dans l’air des bâtiments sur la santé des éleveurs.

Selon une étude réalisée par la chambre d’agriculture de Bretagne dans 19 élevages, les niveaux de particules présentes dans l’air en maternité pendant les soins aux porcelets et le jour du sevrage sont largement inférieurs aux plafonds imposés par la réglementation du travail. La réglementation détermine deux types de particules. Celles dont la taille est comprise entre 30 et 100 µm appelées "particules inhalables" sont arrêtées par les différentes barrières de l’appareil respiratoire supérieur (larynx, nez). La réglementation impose de ne pas dépasser 10 mg/m3 sur une durée de huit heures. "Avec des relevés compris entre 0,5 et 6 mg/m3, nous sommes largement en deçà des normes", constate Solène Lagadec, ingénieur à la Chambre d’agriculture. Les particules plus fines (moins de 10 µm) qui peuvent atteindre les alvéoles pulmonaires grâce leur petite taille sont également prises en compte. Leur concentration ne doit pas dépasser 5 mg/m3 sur huit heures. "Nos mesures n’ont jamais détecté des quantités supérieures à 1 mg/m3 dans les maternités, que ce soit au moment des soins ou le jour du sevrage." Ces particules fines sont cependant particulièrement surveillées par les pathologistes. Leur impact négatif sur la santé des hommes et des animaux a été démontré, car elles peuvent servir de support à des agents infectieux ou à des endotoxines. C’est pourquoi certains spécialistes estiment que, pour qu’elles n’aient aucune incidence sur la santé des personnes, leur concentration dans l’air ne devrait pas dépasser 0,23 mg/m3 d’air, un seuil inférieur à certaines valeurs relevées en élevage.

Des débris animaux, végétaux et minéraux porteurs d’agents infectieux

Ces particules fines sont constituées de poils et de squames d’animaux, de fragments d’aliment et d’excréments, de minéraux, pollen, micro-organisme et de fragments de bâtiment. La proportion de ces composants varie bien sûr en fonction du type d’alimentation, de la ventilation et des pratiques d’élevage (manipulations d’animaux, utilisation de produits pulvérulents…). Selon l’étude de la chambre d’agriculture, la qualité de la ventilation et les pratiques d’élevage sont les deux principaux facteurs les plus susceptibles d’agir sur les quantités de particules fines dans l’air. "Les ventilations en surpression permettent de réduire la concentration en particules", souligne Solène Lagadec. Les entrées d’air par des fentes ou des plafonds diffuseurs seraient préférables à des volets LEP. Indépendamment des circuits d’air, l’ingénieur souligne l’importance de renouveler suffisamment l’air dans les salles, même quand les températures sont basses. "Il ne faut pas hésiter à baisser légèrement la température de consigne au moment des tâches pour accélérer l’élimination des particules et ainsi réduire l’exposition des travailleurs".

La chambre d’agriculture pointe également du doigt les produits pulvérulents asséchants, le kaolin en particulier. Elle conseille aux éleveurs de se protéger lors de son épandage sur les sols de la maternité. De même, toute manipulation des animaux favorise l’augmentation du nombre de particules dans l’air. "Il est donc important de trouver une organisation simple permettant de limiter ces manipulations", conclut Solène Lagadec.

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