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"La reconstruction de notre maternité et verraterie liberté a été pensée autour du confort de travail"

Pour ses bâtiments de maternité et de verraterie liberté, la SCEA Langlais a réfléchi ses choix d’aménagement et d’équipement avec en ligne de mire le bien-être des animaux comme des salariés.

À la SCEA Jean-Marc Langlais à Lamballe, un an et deux mois seulement se sont écoulés entre l’incendie qui a entièrement détruit la maternité et la verraterie et les premières mises bas dans les installations neuves en septembre dernier. Une course contre la montre, dans laquelle Jean-Marc et Stéphanie Langlais ont pu compter sur une mobilisation forte des partenaires du projet. 

Lire aussi : Augmenter la lumière naturelle dans les élevages de porcs avec 4 solutions innovantes

Repartant d’une page blanche, les éleveurs ont saisi cette opportunité pour investir dans des équipements en faveur du bien-être animal (maternité et verraterie liberté), tout en améliorant le confort de travail, la maîtrise sanitaire, les performances techniques et l’autonomie énergétique. Des choix pris en concertation avec l’équipe de cinq salariés de l’élevage de 600 truies naisseur-engraisseur.

 

 
Les couloirs, à l’avant et à l’arrière de la case mise-bas permettent d'intervenir plus facilement au niveau de l’auge de la truie et du nid à porcelets.
Les couloirs, à l’avant et à l’arrière de la case mise-bas permettent d'intervenir plus facilement au niveau de l’auge de la truie et du nid à porcelets. © A. Puybasset

De grandes salles lumineuses en maternité

En rentrant dans le bâtiment maternité, le regard est d’emblée attiré par le large bandeau lumineux en toiture qui fait entrer la lumière naturelle au niveau du couloir central ainsi que dans les salles grâce à de grandes baies. « Nous passons du temps en intérieur, profiter de la lumière naturelle est vraiment appréciable », souligne Stéphanie. 

Chaque bande de 100 truies est répartie en deux salles : celle de 40 places est réservée aux cochettes et aux truies en deuxième rang, tandis que la seconde de 60 cases reçoit les multipares. L’objectif est à la fois d’optimiser la maîtrise sanitaire (éviter les contaminations entre truies) et l’organisation du travail de l’élevage conduit en 5 bandes. « Avoir deux salles permet de gagner du temps durant le pic de travail de 1,5 jour entre le sevrage et la mise en place des truies de la bande suivante : la salle de 40 truies est vidée d’une traite et lavée dans la foulée. Les porcelets, transitent par le couloir avec pont de pesée puis sont mis en attente dans un quai, avant d’être transportés par remorque vers l’un des deux sites de post-sevrage à 150 mètres et 3 kilomètres. Puis de même pour la salle de 60 places », détaille Jean-Marc. 

L’éleveur a aussi réinvesti dans du matériel de lavage, avec trois chariots de pompe à haute pression, des postes fixes et des rampes de trempage dans chaque salle.

Un couloir à l’avant et à l’arrière des cases mise bas

Fournies par I-Tek, les cases mise bas liberté Matek + (2,7 m x 2,7 m) disposent de séparations basses et de bat-flanc en deux parties. 

Les éleveurs ont souhaité garder deux couloirs, à l’avant et à l’arrière de la case, « pour intervenir plus facilement au niveau de l’auge de la truie (doseur avec réglage manuel) et du nid à porcelets ». Ce dernier est équipé d’un capot relevable et d’une plaque chauffante, alimentée par une pompe à chaleur géothermique à partir de forages existants. Des lampes chauffantes sont prévues en complément. 

Près du nid, se trouve une machine à lait Nutrix. Ce système de distribution d’alimentation liquide automatisé servira au quotidien (réhydratant les premiers jours, lait reconstitué à 5 jours, premier âge en bouillie dès 9 jours, en plus d’une augette pour l’aliment à sec dès 10 jours). « L’objectif de l’alimentation complémentaire est d’atteindre un poids moyen au sevrage d’au moins 6 kg à 21 jours (contre 5,5 kg jusqu’à présent avec 14,3 porcelets sevrés par portée). » Les porcelets les plus petits au sevrage transiteront durant dix jours dans une salle nounou de 100 places avec machines à lait et plaques chauffantes, avant de réintégrer leur bande d’origine.

 

 
Les porcelets les plus petits au sevrage transiteront durant dix jours dans une salle nounou de 100 places avec machines à lait et plaques chauffantes.
Les porcelets les plus petits au sevrage transiteront durant dix jours dans une salle nounou de 100 places avec machines à lait et plaques chauffantes. © A. Puybasset

Lire aussi : « j’ai choisi la biofiltration et je ne le regrette pas »

Un biofiltre a été aménagé entre le bâtiment de maternité et celui de verraterie, équipés d’une ventilation centralisée avec des poteaux Exatop dans toutes les salles. L’air vicié, extrait par une gaine centralisée sous le couloir principal, traverse une préfosse contenant 80 cm d’épaisseur de bois déchiqueté. Proposé par I-Tek Solutions, ce système de traitement de l’air par biofiltration réduit jusqu’à 50 % les émissions d’ammoniac et les odeurs.

La face sud des toitures des deux bâtiments est recouverte de 230 kWc de panneaux photovoltaïques, dont la production annuelle de 263 Mwh sera pour moitié autoconsommée. L’électricité photovoltaïque fournira 50 % des besoins d’électricité de l’ensemble du site.

Le coût du projet s’élève à 1,78 million d’euros, sachant qu’une part importante des aménagements ont été réalisés par les éleveurs et leurs salariés. Le coût moyen par place de maternité liberté atteint 9 950 euros. Avec les cases liberté, la surface de bâtiment pour loger le même effectif de 100 truies est passée de 1 800 m2 à 2 600 m2, soit une augmentation de 30 %. Le besoin de surface nécessaire a été du même ordre pour le bâtiment de verraterie liberté.

 

Nous visons un poids de porcelets de 6 kg au sevrage à 21 jours

 

Une verraterie liberté avec réfectoire Gevilib

 

 
La porte arrière des sept réfectoires est actionnée à l’aide d’une commande collective.
La porte arrière des sept réfectoires est actionnée à l’aide d’une commande collective. © A. Puybasset

Construit parallèlement à la maternité, le bâtiment de verraterie comprend une grande salle de 272 places, avec une alimentation en soupe et une ventilation Exatop couplée à deux coolings. Les truies sevrées sont réparties dans des modules, comprenant un réfectoire Gevilib de sept places et une aire libre. 

La porte arrière des sept réfectoires est actionnée à l’aide d’une commande collective, selon trois positions : bloquée, ouverte ou semi-bloquée. Dans ce cas, la truie peut entrer dans le réfectoire mais ne peut pas en ressortir seule. Il est possible de désolidariser un réfectoire pour isoler une truie. Dans la pratique, les truies restent libres du jour du sevrage (mardi) jusqu’à la veille des inséminations (vendredi soir). 

Elles sont libérées juste après la dernière insémination (mardi suivant) et jusqu’à leur départ dans le bâtiment gestante à 35 jours de gestation. La verraterie comprend également six cases pour les cochettes ainsi que trois cases de verrat souffleur.

Fiche élevage

SCEA Jean-Marc Langlais

600 truies naisseur-engraisseur sur 4 sites

6 UTH

Conduite en 5 bandes (sevrage à 21 jours)

Autorenouvellement en GP (génétique Topigs Norsvin mâle et femelle)

Mâle entier (commercialisation JPA)

190 hectares de SAU (valorisation sur l’élevage)

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