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Initiatives et labels bien-être se développent dans le Nord de l’Europe

La montée de la contestation de l’élevage pour son impact sur l’environnement, la santé et le bien-être animal a conduit les pays du nord de l’Europe à créer des labels « bien-être » pour étiqueter les produits.

Christine Roguet,coordinatrice du projet Accept.
© D. Poilvet

En Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark, les attentes des citoyens sur le bien-être animal se résument en trois points : les animaux doivent pouvoir exprimer leur comportement naturel (se déplacer, structurer leur espace en zones de vie, s’occuper), ne pas souffrir (par des interventions douloureuses, des performances excessives ou lors du transport et de l’abattage) et avoir accès à l’air libre (ou au moins à la lumière naturelle).

En Allemagne et au Danemark, devant l’ampleur de la contestation, les pouvoirs publics donnent des orientations claires sur les évolutions attendues des modes et pratiques d’élevage. Les points visés sont le transport, la contention (cages en maternité), les mutilations (coupe de la queue, épointage du bec), les performances zootechniques. Les États s’engagent à promouvoir le bien-être animal à l’échelle internationale, à améliorer la formation des éleveurs et l’information des consommateurs.

Deux stratégies : mutualiser ou segmenter

Pour financer les investissements en élevage, deux stratégies sont utilisées. D’un côté, le bien-être animal est considéré comme « un bien commun ». Il est financé par tous les consommateurs ou contribuables en réorientant les aides publiques en faveur du bien-être animal, en augmentant la TVA sur les produits animaux et/ou en prélevant quelques centimes sur chaque kilo de viande vendue (Initiative Tierwohl en Allemagne).
L’autre stratégie de ces pays est de segmenter le marché avec des labels pour permettre aux consommateurs d’acheter leurs produits animaux en fonction de leurs convictions et de leur budget. Ainsi, l’Allemagne, le Danemark et les Pays-Bas ont créé des labels bien-être pour étiqueter les produits. Les plus anciens (Neuland en Allemagne depuis 1988 ou certifié par Dyrenes Beskyttelse au Danemark depuis 1992) avaient un seul niveau d’exigence, élevé (bio, plein air). Les plus récents : Beter Leven (NL) créé en 2007, Bedre Dyrevelfaerd (DK) en 2016, Für Mehr Tierschutz et Mehr Tierwohl (DE) en 2013 et 2017, ont deux points communs : ils répondent aux attentes des citoyens et ils fonctionnent avec des étoiles ou cœurs dont le nombre croît avec les exigences.

Pour ces pays, l’enjeu avec ces labels est triple : répondre aux attentes des consommateurs pour conserver leur marché intérieur voire en conquérir d’autres, sensibles à ce critère, se préparer à un étiquetage obligatoire des viandes selon le mode de production, et trouver les moyens de financer l’évolution des élevages par le marché (consommateurs, distributeurs). En 2016, Beter Leven 1 étoile représente 70 à 90 % de la viande fraîche de porcs consommée aux Pays-Bas et l’Initiative Tierwohl un tiers des dindes, un quart des poulets et 12 % des porcs (23 % en 2017) abattus en Allemagne. Le succès de ces démarches repose sur trois facteurs clés : l’engagement des distributeurs, l’information et la confiance des consommateurs.

Ifip-institut du porcchristine.roguet@ifip.asso.frCette analyse repose sur une veille bibliographique, en langue nationale, et des missions en Allemagne, au Danemark et aux Pays-Bas

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