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« Il faut sécuriser le renouvellement de ses cochettes à la ferme »

L’autorenouvellement est une technique d’élevage complexe à mettre en œuvre. Loïc Havez, responsable génétique Danbred France, nous détaille les points essentiels pour y parvenir.

Loïc Havez, responsable génétique Danbred. « La feuille de route de l’éleveur, c’est sa GTTT.»
Loïc Havez, responsable génétique Danbred. « La feuille de route de l’éleveur, c’est sa GTTT.»
© D. Poilvet

« Le renouvellement n’a pas pour seul objectif d’assurer le renouvellement des bandes au moindre coût », souligne Loïc Havez, responsable génétique Danbred France.

« Il doit aussi être bien mis en œuvre afin d’assurer la diffusion du progrès génétique, et aussi maintenir la bonne homogénéité du troupeau de reproducteurs. » Pour cela, le technicien insiste sur une bonne définition des objectifs à atteindre et des moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. « Le renouvellement des bandes doit être anticipé. À commencer par le calcul du nombre de truies grand-parentales (GP) à inséminer qui doit être calculé avec soin. Il faut savoir que la fécondité de ces animaux de race pure baisse de 5 points en moyenne par rapport à une truie croisée. » Par ailleurs, elles sont plus fragiles, ce qui peut entraîner des pertes. Le taux de renouvellement (50 % conseillés) doit être suffisant pour bénéficier rapidement du progrès génétique. Il est aussi important de se fixer un taux de labellisation des F1 suffisamment bas (60 à 70 %) pour pouvoir éliminer les cochettes qui ne correspondent pas aux critères morphologiques souhaités : nombre de tétines insuffisantes, mauvais aplombs, morphologie atypique… Loïc Havez souligne que quel que soit le type d’autorenouvellement, l’éleveur client chez Danbred a accès à l’intégralité du parc de verrats de race pure, au même titre que les multiplicateurs des lignées femelles. Cependant, il met en garde contre la tentation de n’utiliser qu’un nombre restreint de verrats. « Le principe de la sélection génétique en production porcine est de se baser sur un pool de reproducteurs. C’est l’ensemble des verrats placés en CIA qui assure le progrès génétique. »

Une mise à la reproduction entre 140 et 160 kilos

Le travail de multiplication à la ferme ne s’arrête pas à la gestion des truies GP. Le technicien souligne l’importance de la phase de croissance des futures reproductrices. « Nous fixons un objectif de 750 à 800 grammes de croissance quotidienne en engraissement. Le poids à la mise à la reproduction doit être compris entre 140 et 160 kilos. C’est le meilleur compromis pour optimiser à la fois la taille des portées et la longévité des truies. » L’organisme de sélection fournit aux éleveurs un tableau de rationnement indicatif pour y parvenir, et des valeurs moyennes des aliments à utiliser. Idéalement, les futures reproductrices passent leur phase de croissance dans des salles dédiées. Mais ce n’est pas toujours possible. Loïc Havez insiste cependant sur le confort des animaux (lumière naturelle, au moins 0,8 m2 par cochette), et sur la nécessité de passer du temps dans les cases pour mettre en place une relation de confiance entre l’Homme et l’animal. Le tri des futures reproductrices qui intégreront le troupeau se fait sur les critères classiques utilisés chez les multiplicateurs : morphologie, nombre de tétines, aplombs… « Nous proposons d’accompagner les éleveurs dans cette étape essentielle. » Avant l’introduction des cochettes dans le troupeau de truies, il est impératif d’avoir une quarantaine spécifique de neuf semaines, gérée en tout plein tout vide. « Les cochettes doivent passer durant cet intervalle de temps du statut sanitaire de l’engraissement au statut du troupeau de reproductrices. » Au final, Loïc Havez souligne que quels que soient les moyens mis en œuvre et la technique employée, la réussite de l’autorenouvellement se juge sur les résultats des primipares et sur la longévité des truies. « La feuille de route de l’éleveur, c’est sa GTTT », conclut-il.

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