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Catherine Gaillard, experte agricole en Nouvelle Calédonie
Elle dirige l’installation de porcheries en Nouvelle Calédonie

Catherine Gaillard est experte agricole au sein de la société Nord Avenir, une société qui accompagne le développement de la province Nord de la Nouvelle Calédonie. Entre autres missions, elle pilote la création de deux porcheries qui remplacent progressivement des outils devenus obsolètes, dans la province du Sud.

Catherine Gaillard a passé quelques semaines en France en septembre dernier pour se rendre au Space et travailler avec ses partenaires, Axiom et Aveltis.
© DR

Voilà près de dix ans que Catherine Gaillard vit et travaille en Nouvelle Calédonie. Elle y a enchaîné diverses missions et, depuis mai 2015, travaille au sein de la SAEML (Société anonyme d’économie mixte locale) Nord Avenir, une structure provinciale mise en place pour accompagner le développement économique de la province Nord. Elle a le titre « d’experte agricole » et, donc, est en charge du pilotage des exploitations agricoles filiales de Nord Avenir. À savoir des organismes de stockage de céréales, des fabricants d’aliment, et des élevages de moutons, de cerfs et de porcs.

Pour comprendre sa mission, il faut revenir à la situation économique et politique de l’île, divisée en trois provinces : le Sud, le Nord et les Iles Loyauté, avec la majorité de la population et de l’activité économique concentrée au Sud, près de Nouméa.

« En 1998, des accords politiques ont été conclus afin de rééquilibrer l’activité économique de la Nouvelle Calédonie, dont la principale ressource est l’extraction de Nickel », explique Catherine Gaillard. « Il s’agissait donc de développer la province du Nord et diversifier les activités à d’autres secteurs que la mine. »

La SAEML Sofinor a alors été créée en 1990 pour accompagner des porteurs de projets ou entreprises dans des domaines tels que le tourisme, les services à la mine, et évidemment l’agriculture, l’aquaculture, la pêche, la forêt et l’agroalimentaire. Depuis 2014, la SAEML Nord Avenir a pris en charge ces domaines agricoles. Catherine Gaillard est chargée de mener à bien les projets, et tout particulièrement la construction de deux porcheries dans le Nord de l’île, à Ouaco. Au quotidien, elle doit assurer le management, le recrutement, l’approvisionnement en matériel, fournitures, l’animation de réunions de travail avec les filières et les éleveurs (six éleveurs de porcs partenaires). Le tout avec trente collaborateurs, dont vingt directement impliqués dans la production porcine.

Déplacer l’élevage du Sud vers le Nord

La première construction est achevée et les premières bandes sont arrivées le 22 février dernier. L’élevage, baptisé Sciata (Société civile agricole la Taraudière), a été bâti pour remplacer à terme un élevage de sélection situé à proximité de Nouméa, au sud, un élevage obsolète, trop près de la ville. La nouvelle porcherie, au nord, possède une partie des droits à produire de l’archipel (voir encadré) et contribuera donc à la production des 30 000 porcs produits en Nouvelle Calédonie. Les 250 truies de race pure produiront les verrats terminaux et des cochettes, et l’élevage aura aussi une activité de multiplication, le temps que la deuxième porcherie se structure.

Celle-ci, appelée SPF – société fermière porcine – située à proximité de Sciata, remplace aussi une structure qui existait dans la province Sud et dont l’activité sera ensuite réduite. D’une capacité de 250 truies, elle produira des cochettes et des porcs charcutiers.

Le prolongement d’un parcours continu sur l’île

Le poste que Catherine occupe aujourd’hui lui permet « d’avoir accès à des échelons décisionnels que je n’avais pas avant ». C’est en tout cas le prolongement d’une succession de missions qui font d’elle une personne particulièrement au fait de la vie de ces habitants. Ingénieur agronome, elle a prolongé son diplôme par une spécialisation en agronomie tropicale (IRC) suite à un voyage au Cambodge. Son premier stage se déroulera en 2007 en Nouvelle Calédonie où, pendant six mois, elle a étudié les systèmes de culture dans les tribus de la côte Est. Puis les missions se sont succédé, et voilà donc près de dix ans que la jeune femme y travaille et y vit. Avec de temps en temps, un retour au pays, comme cette année où elle a pu se rendre au Space, puis dans le Finistère, travailler avec ses partenaires Axiom (ADN) et Aveltis, rendre visite à sa famille dans le Pas-de-Calais, avant de s’envoler à nouveau vers le bout du monde.

Une production porcine sous quotas

Par précaution sanitaire, la réglementation de la Nouvelle Calédonie interdit toute importation de porcs vivants et de viande de porc non transformée. La production locale doit donc subvenir aux besoins de 268 000 habitants. L’archipel produit aujourd’hui environ 30 000 porcs par an, selon un système de droits à produire dont les modalités d’attribution et de gestion sont en cours de révision au sein de la filière.

 

 

Partenariat avec Axiom et Aveltis

Pour le peuplement de la nouvelle porcherie Sciata, Catherine Gaillard a bénéficié de l’expertise d’Axiom (ADN à l’époque) et tout particulièrement de l’expérience de Louis Kernaleguen qui a piloté les opérations dans d’autres régions du monde où il n’était pas imaginable d’envoyer des animaux vivants.

Pour peupler le nouvel élevage de sélection à partir des animaux en place dans l’ancien site, et conserver un niveau sanitaire digne d’un élevage de sélection, les techniciens ont eu recours au sevrage précoce des porcelets du vieil élevage. Ils ont été transférés dans des caissons et nourris manuellement jusqu’à 26 jours d’âge. Ils ont ensuite été transférés dans l’élevage neuf du Nord qui a donc reçu des animaux particulièrement sains. La semence arrive sur l’île sous forme de paillettes congelées. Au cours de son dernier séjour, en septembre dernier, Catherine Gaillard a passé plusieurs jours en compagnie de techniciens Axiom pour se perfectionner sur différents points tels que la gestion du logiciel Delta G, la composition des bandes, etc.

Elle a aussi passé quelques jours au sein du groupement Aveltis afin de mieux comprendre le fonctionnement de notre système de groupements de producteurs, de visiter des élevages, et entretenir des « relations de partenariat informel avec Aveltis ».

 

 

 

Parcours

2007 : Diplôme d’ingénieur agronome à Montpellier et spécialisation agronomie tropicale (CNEARC, aujourd’hui IRC). Stage de fin d’études (6 mois) en Nouvelle Calédonie. Étude des systèmes de culture dans les tribus de la côte Est.

2008-2009 : Contrat d’expatriation : relations entre la mine et l’agriculture dans les trajectoires familiales. Enquêtes dans les différentes communautés du pays.

2010 : Évaluation de l’impact du mode de développement de la province Nord.

2010 : Direction du développement économique de la province Nord, animation auprès des agriculteurs (bovins, porcins, poulets, céréaliculture, horticulture). Prend la direction du service en 2011.

2015 : Nord Avenir, experte agricole de la SAEML, société anonyme d’économie mixte locale.

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