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Débuts contrastés pour l’anesthésie générale des porcelets en Allemagne

Une étude menée en avril dernier a permis de tirer les premiers enseignements de la pratique de l’anesthésie générale sous isuflorane, autorisée en Allemagne depuis le début de l’année.

Un tiers des éleveurs interrogés ont rapporté des maux de tête consécutifs aux opérations de castration des porcelets sous anesthésie générale.
Un tiers des éleveurs interrogés ont rapporté des maux de tête consécutifs aux opérations de castration des porcelets sous anesthésie générale.
© C; Reibel

Autorisée depuis le début de l’année, la narcose sous isuflorane avait séduit beaucoup d'éleveurs allemands. Ils ont été 2 685 producteurs à bénéficier de l’aide financière du ministère pour mettre en place le protocole de castration. Une équipe de chercheurs a voulu savoir comment s’était déroulée cette mise en place et être en mesure de compiler les premiers retours d’expérience. L’enquête a été menée par internet et a recueilli 550 réponses spontanées, soit près d’un cinquième des éleveurs équipés de ce procédé.

Lire aussi l'interview du vétérinaire Philippe Le Coz : " Je ne suis pas étonné qu’il y ait eu des échecs"

Selon les résultats publiés par nos confrères de Topagrar, les résultats sont plutôt mitigés. Parmi les principaux points noirs soulevés par les éleveurs figure la difficulté à évaluer l’efficacité de l’anesthésie et la qualité de l’inhalation de l’isuflorane par les porcelets. Sur ce point, 40 % des éleveurs ont dû avoir recours au service après-vente des entreprises pour des réglages.

Forte réaction des porcelets à la douleur

Les résultats concernant la narcose proprement dite sont surprenants. L’efficacité de l’anesthésie est très variable. Elle dépend de la dose d’isoflurane utilisée, mais aussi du stress potentiel précédant l’opération et capable d’en réduire l’efficience. Ainsi 11 % des éleveurs ont déclaré que plus d’un porcelet sur deux réagit à la douleur. 49 % d’entre eux estiment que le taux de réaction se situe entre 10 et 15 % et 40 % seulement en dessous de 10 %, seuil qui ne devrait pas être dépassé pour que le procédé soit satisfaisant. Les éleveurs sondés ont cependant été positivement impressionnés par la vitesse à laquelle les porcelets sortaient de leur torpeur à la fin des opérations et retournaient à la tétine de la truie.

Un tiers des éleveurs se plaignent de maux de tête

Ils ont toutefois noté des saignements plus abondants, liés à l’isuflorane qui dilate des vaisseaux sanguins et recommandent l’utilisation d’une pince à castrer plutôt qu’un bistouri. Ils soulignent aussi qu’il faut aménager et adapter l’atelier de castration pour limiter le stress des porcelets et gagner en rapidité. Deux opérateurs sont nécessaires. Le premier procède à l’anesthésie et à la castration, tandis que le second injecte le Metacam et manipule les porcelets. Du côté de la charge de travail, 28 % des éleveurs sondés s’attendaient à une charge plus importante quand 54 % des sondés avaient correctement évalué le temps qu’ils y passeraient. Plus gênant enfin, un tiers des éleveurs interrogés ont rapporté des maux de tête consécutifs aux opérations de castration des porcelets. À l’intérieur de ce corpus, ces symptômes sont ponctuels dans 44 % des cas mais 42 % en ont souffert à chaque fois, soit 75 éleveurs sur les 550 sondés. Pour expliquer ce problème grave sans doute lié à des erreurs de manipulation, 43 % des sondés n'ont reçu aucune formation pour la mise en place de l'appareil à anesthésier dans les élevages, ceci en grande partie à cause du contexte Covid.

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