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De meilleures performances à la mise bas pour les truies en liberté

La libération des truies à la mise bas diminuerait leur stress et favoriserait l’expulsion des porcelets, ainsi que la production de colostrum.

Selon Claudio Oliviero, enseignant-chercheur à l’Université d’Helsinki qui intervenait à la journée technique Denkavit à Rennes le 4 avril dernier, les truies en liberté à la mise bas expulsent leurs porcelets plus rapidement et ont moins de mort-nés que les truies bloquées. "L’acte de nidification rendu possible par la non-contention de la truie est un élément qui agit contre le stress de l’animal", explique le chercheur. De ce fait, les expressions hormonales autour de la mise bas sont affectées positivement. La sécrétion d’ocytocine est augmentée, ce qui raccourci significativement la durée de la mise bas d’environ 90 minutes. L’accélération de la délivrance des porcelets améliore aussi la fertilité des truies. "Une mise bas prolongée peut entraîner une inflammation de l’utérus et à un retard de l’involution utérine, qui peut fortement retarder l’ovulation, notamment si le sevrage intervient à 21 jours." Par ailleurs, le taux de progestérone, une hormone sécrétée par les corps jaunes contenus dans l’utérus durant la gestation, diminue plus rapidement dans les heures qui précèdent la mise bas chez les truies en liberté. "Nous avons constaté chez ces truies que le faible taux de progestérone dans le sang est corrélé à une production plus abondante de colostrum et d’anticorps (IgG) qui transmettent aux porcelets l’immunité maternelle contre les agressions bactériennes", souligne Claudio Oliviero.

Des groupes de 5 à 10 truies en liberté

En Finlande, les cases liberté ne concernent que 2 % de la production porcine. Mais, selon le chercheur, leur nombre est en augmentation, comme dans beaucoup de pays de l’Europe du Nord. "Depuis 2016, le gouvernement finlandais verse 349 euros par truie aux éleveurs qui investissent dans ce système." Les chercheurs de l’université d’Helsinki évaluent actuellement une maternité collective en liberté, dans laquelle les truies mettent bas par groupes de 5 à 10. Elles sont libres de sortir de leur case vers une aire commune qui comprend des réfectoires d’alimentation. Les porcelets ne peuvent pas avoir accès à la partie commune avant deux semaines. Par la suite, ils disposent d’une aire d’alimentation hors d’atteinte de leurs mères. Dans cet élevage, les porcelets sont sevrés à neuf semaines. Pour maintenir un cycle de production rapide, les truies sont transférées quatre semaines après la mise bas dans la salle d’insémination pendant douze heures, où elles sont stimulées. Elles y retournent ensuite deux fois par jour jusqu’à leur venue en chaleur.

Les résultats techniques de cette maternité communiqués par Claudio Oliviero sont surprenants : 15,1 porcelets nés vivants et 0,6 mort-né par portée. Le taux de pertes moyen est de 14 % durant les deux premières semaines, puis de 2 % entre la deuxième et la neuvième semaine. Soit plus de 12,6 porcelets sevrés par portée ! Des chiffres qui démontrent une certaine maîtrise de la conduite des truies en liberté dans ces pays d’Europe du Nord qui s’engagent résolument vers ce type de conduite.

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