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Les réflexes bien-être par Chêne Vert
Construire une relation de confiance avec son troupeau

Instaurer une bonne relation avec ses animaux impacte positivement la production de l’élevage et améliore le bien-être de l’éleveur (conditions de travail, santé, sécurité, plaisir de travailler…) et de ses animaux.

La relation homme-animal se caractérise par la manière dont chacun perçoit l’autre. Or l’homme et le porc sont des espèces avec des capacités cognitives différentes, ce qui influe sur leur perception de l’autre et de leur environnement. Pour appréhender correctement ses animaux il faut donc commencer par bien connaître les différentes capacités cognitives du porc.

1-Une vision large mais peu précise

Contrairement à l’Homme qui l’utilise beaucoup, la vue n’est pas le sens le plus développé chez le porc qui a, certes un champ de vision très large (310°), mais peu précis. C’est important notamment pour les déplacements d’animaux durant lesquels on conseille de se placer à l’arrière du point de balance d’un porc pour le faire avancer. Il faut limiter les pentes et les sols glissants et aller du moins lumineux au plus lumineux.

2-Une ouïe utilisée pour communiquer

Le porc a un spectre auditif plus large que l’homme (pas besoin de crier, il vous entend très bien !) et utilise beaucoup les sons pour communiquer. Il ne faut donc pas avoir peur d’être ridicule en parlant à vos animaux car cela leur permet de percevoir vos intentions et de vous géolocaliser. Cela sera utile pour éviter de surprendre un animal qui ne vous aurait pas vu et aussi pour les guider lors des déplacements. Si vous n’êtes pas causants, vous pouvez aussi faire du bruit avec des hochets, des rames ou des sacs de 1er âge pour guider vos animaux.

3-Un odorat très développé

L’odorat est le sens qui est a priori le plus développé chez le porc. Il possède trois fois plus de gènes associés à ce sens que l’homme. Le groin du porc est un peu « la main » de l’homme. Une grande partie des mécanorécepteurs responsables du toucher y sont localisés, d’où l’importance pour ces animaux de sentir et toucher avec leur groin tout ce qui est nouveau (vous par exemple quand vous entrez dans une case).

4-Un goût prononcé pour le sucre

Le porc aime particulièrement tout ce qui est sucré. D’où l’intérêt de proposer du jus de pomme, du sirop ou du sucre aux cochettes afin qu’elles associent l’éleveur à quelque chose de positif et ainsi améliorer la relation de confiance avec vos animaux.

Enfin le porc posséderait de grandes capacités d’apprentissage et de mémoire. Ainsi, toute action de l’éleveur aura des répercussions sur le comportement futur de l’animal. De plus il existe chez cet animal la possibilité de « contagion émotionnelle », c’est-à-dire que le comportement d’un animal dans un groupe (peur de l’éleveur, cannibalisme…) peut influer sur celui des autres. Il en est de même pour le comportement des truies qui peut impacter sur le comportement futur de leurs porcelets.

Une bonne relation qui paye !

Certaines études évoquent l’impact positif d’une bonne relation sur la santé des éleveurs et de leur troupeau mais aussi sur les déplacements et manipulations d’animaux qui seraient ainsi plus faciles. Les ingénieurs de l’Ifip ont observé que les truies confiantes vis-à-vis de l’homme produisaient plus de porcelets à la naissance et au sevrage (voir tableau). Ces résultats vont dans le même sens que les travaux de l’Ispaia (1) et de Philippe Leneveu en 2003 qui montrent que les troupeaux de truies les plus confiants ont un ISSF plus court.

Emma Cantaloube

(1) Institut supérieur des productions animales et industries agroalimentaires.

Avis d’expert : Emma Cantaloube, vétérinaire Chêne Vert

« Investir dans la cochette »

Les cochettes sont l’avenir du troupeau et à leur arrivée elles ont eu peu de contacts positifs avec des humains. En quarantaine le protocole vaccinal impose à l’éleveur de leur réaliser des injections. Pour ne pas être associé à « une aiguille sur pattes » il est nécessaire de contre balancer l’impact négatif de l’injection par des actions positives. Cela peut aller de votre simple présence dans la case, à la distribution de nourriture ou à un contact (toucher sur le dos, les flancs, le cou, les mamelles). Il en va également de votre bien-être : les sessions vaccination « rodéos » ne sont bonnes ni pour la qualité des vaccinations ni pour votre sécurité : selon l’étude Rhaporc dirigée par l’Ifip que je vous recommande de lire, 32 % des accidents dans les élevages porcins du Finistère et des Côtes-d’Armor en 2019 étaient liés à des manipulations des animaux.

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