Aller au contenu principal

Conseils pour un forage bien conçu et entretenu

Invité au forum de l’eau de Mixscience (1), Loïc Fulbert du GDS 53 a rappelé les points clés dans la mise en œuvre et l’entretien d’un forage qui garantissent une eau brute de qualité.

L’eau de forage provient de nappes souterraines de 30 à 150 mètres de profondeur, là où toute vie biologique est quasiment inexistante. Pour autant, cela ne donne pas la garantie d’avoir une eau de qualité bactériologique irréprochable en sortie de forage. " La qualité des eaux est très variable ", a confirmé Loïc Fulbert, du GDS de la Mayenne. Les résultats d’analyses réalisées par le GDS 53 indiquent une eau brute de forage non potable au niveau bactériologique dans près d’un cas sur cinq. " Cela résulte d’une contamination par les eaux superficielles, le plus souvent due à une mauvaise conception du captage." Les forages sont des ouvrages d’eaux assez récents (moins de 30 ans) mais une grande partie a été réalisée avant la législation de 2003 imposant une demande d’autorisation et des normes de construction. Beaucoup de forages anciens font l’objet de malfaçons, dont la plus critique est l’absence de cimentation.

« Un bon forage doit respecter deux règles fondamentales : descendre jusqu’aux eaux profondes et s’isoler des eaux non profondes. »

Un forage bien conçu est cimenté

Lors du chantier de construction, le tube de forage doit être isolé des couches traversées par un anneau cimenté. « C’est essentiel pour empêcher la pénétration des bactéries présentes dans les couches supérieures du sol. Il consiste à poser un joint d’étanchéité à 15-20 mètres de profondeur et à combler par du ciment liquide l’espace annulaire entre le prétubage et le tube de forage. »

Un essai de pompage est réalisé lors du forage pour déterminer son débit naturel qui fixe le débit de la pompe (étape obligatoire pour les débits de moins de 5 m3/h). Ce dernier doit être inférieur au débit critique du forage pour éviter de dénoyer les entrées d’eau. « Le risque est d’amener de l’oxygène qui va progressivement précipiter le fer et provoquer un colmatage des fissurations du sol et à terme une baisse de débit. »

La tête de forage doit être bien protégée. Pour éviter toute contamination par des eaux souillées, le forage doit être suffisamment éloigné des bâtiments (anticiper un éventuel agrandissement) et des parcours. Située sur une parcelle enherbée, la buse dépasse du sol pour ne pas être immergée par ruissellement. Elle est recouverte d’un couvercle. La tête de forage est entourée d’un fond cimenté.

Un captage surveillé et bien entretenu

Contaminée lors du chantier, l’eau brute contenue dans l’ouvrage doit être préalablement désinfectée avec utilisation. Le traitement consiste en trois désinfections successives à une semaine d’intervalle. Le désinfectant doit être compatible avec les caractéristiques physico-chimiques de l’eau brute. Il s’agit en général de péroxyde d’hydrogène et d’acide péracétique (éviter le chlore sur une eau ferrugineuse). Une analyse chimique et bactériologique complète est nécessaire pour cibler les traitements permanents à mettre en place. Signature des couches géologiques traversées, les eaux de forage sont généralement riches en fer et en manganèse. Des caractéristiques qui doivent également être prises en compte

Avec le vieillissement, du fer va se déposer à l’intérieur de la pompe et des canalisations de refoulement. Le dépôt sera accéléré avec des teneurs supérieures à 1 ou 2 mg/litre de fer. « L’éleveur doit s’alerter dès lors qu’il constate des baisses régulières de 30 à 40 % de débit. » La solution consiste à solubiliser les oxydes de fer dans un bain d’acide chlorhydrique en circulation (opération réalisée par un professionnel).

Les canalisations d’eau entre la pompe de forage et le bâtiment vont s’encrasser avec le temps et nécessitent également un entretien régulier : nettoyage mécanique par alternance d’air comprimé et d’eau ou à l’aide d’un furet, nettoyage chimique adapté à la nature du dépôt et désinfection en circulation ou stagnation.

(1) 29 novembre 2016
 

Les plus lus

Thierry Dauger, Mathieu Pouteix (au centre), avec  Philippe Chanteloube, directeur de Cirhyo. « Le choix de l’agrandissement assure un système durable dans le temps. »
« Nous avons rénové et agrandi notre atelier porcin pour anticiper l’avenir »

Dans la Creuse, les associés du Gaec Le Breuil ont investi dans la rénovation et l’agrandissement de leur atelier porcin afin…

porcs bio sur paille
Porc mâle entier : comment minimiser le risque d'odeurs en engraissement sur paille?

Le projet Farinelli établit des recommandations pour l’élevage de porcs mâles entiers en bâtiments alternatifs afin de…

Les porcelets préfèrent la luzerne à un matériau manipulable
La luzerne limite la caudophagie chez les porcelets

La distribution d’une balle de luzerne déshydratée dans un râtelier à des porcelets en post-sevrage est un moyen efficace pour…

réglage de la ventilation dans un bâtiment porc
Moins d’ammoniac dans des salles d’engraissement de porc avec une température plus froide

Une étude, menée par l’Ifip, montre que réduire la température ambiante à 16 ou 18 °C permet de baisser les émissions d’…

Les porcs mâles entiers sont plus actifs et par conséquent plus agressifs aussi. Des moyens existent pour réduire cette agressivité.
Comment réduire l’agressivité des porcs mâles entiers

Les mâles entiers sont significativement plus actifs que les mâles castrés et les femelles en élevages conventionnels comme en…

(archives)
Installations en élevage : Le porc attire toujours des jeunes

Les statistiques publiées par la Mutualité sociale agricole (MSA) pour l’année 2022 révèlent une stabilité des installations d…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)