Aller au contenu principal

Plus de 40 % des élevages bovins lait en situation financière critique

L’Observatoire de l’endettement et des trésoreries de l’Institut de l’élevage montre une dégradation de la situation financière des exploitations laitières en 2021.

En 2021 (clôtures de mars-juin), la trésorerie nette globale (TNG) moyenne des 487 élevages bovins lait analysés par l’Observatoire de l’endettement et des trésoreries baisse par rapport à l’année précédente. Et les écarts de situation financière des exploitations laitières se creusent. D’un côté, la situation s’améliore de 2019 à 2021 pour le groupe Endetté à long et moyen terme et pour le groupe Peu endetté. À l’inverse, la part des exploitations en situation critique (TNG négative) augmente à 42 % des élevages : 44 % dans le Grand Ouest, 32 % en montagne. Et leur TNG moyenne se dégrade : environ -43 600 € en 2019 à -45 800 € en 2021.

L’Observatoire met en évidence un EBE en baisse par rapport à 2020, pour deux raisons. D’une part, le produit brut diminue (sauf dans le Grand Ouest grâce aux autres produits), du fait de volumes en retrait et d’un prix du lait qui a cédé du terrain jusqu’au printemps 2021. D’autre part, les charges augmentent, notamment les postes alimentation et énergie.

Pas de marge de sécurité

L’évolution des annuités long et moyen terme est stable dans le Grand Ouest (77 €/1 000 l), en hausse en montagne à un niveau élevé (97 €/1 000 l), en baisse en Dordogne à 77 €/1 000 l mais après une forte hausse en 2020 (84 €).

Dans les trois zones, le revenu disponible moyen connaît une forte baisse. Toutes régions confondues, il s’établit en moyenne à 22 000 € annuels par UTH familiale. « Ainsi, avec des prélèvements privés stables à environ 26 000 euros annuels par UTH familiale en moyenne pour les trois zones, il est impossible de dégager une marge de sécurité », ajoute l’Institut de l’élevage.

Les investissements augmentent, surtout en Dordogne (58 844 €, +19 %). En Bretagne (44 341 €) et en montagne (33 741 €), la hausse vient après une baisse en 2020. Par rapport à 2019, l’investissement 2021 reste moins élevé. Ces nouveaux investissements sont entièrement financés par de nouveaux emprunts de long et moyen terme.

Les exploitations de cet observatoire sont situées en majorité en plaine du Grand Ouest (354 élevages de la Basse-Normandie à la Vendée), 103 se trouvent en Auvergne et 30 en Dordogne. L’Institut de l’élevage suit cet observatoire grâce à ses partenaires Cerfrance Alliance Massif central, Cogedis, GIE Entr’AS, Cerfrance Dordogne.

À savoir

Les trois groupes de situation financière :

- Peu endetté : Annuités/EBE < 40 % ET Dettes totales/actif < 40 %

- Endetté long et moyen terme : Annuités/EBE > 40 % OU Dettes totales/actif > 40 % ET Trésorerie nette globale positive

- Trésorerie nette négative : Annuités/EBE > 40 % OU Dettes totales/actif > 40 % ET Trésorerie nette globale négative

Les dettes court terme augmentent dans les trois groupes

Plus de 40 % des élevages bovins lait en situation financière critique
 

Les dettes court terme des exploitations laitières augmentent en 2021 par rapport 2020, selon l’Institut de l’élevage, dans les trois groupes, mais plus fortement pour les exploitations en situation critique. Les dettes CT du groupe Peu endetté sont en moyenne de 61 €/1 000 l, celles du groupe Endetté long et moyen terme sont de 71 €, et celles du groupe TNG négative atteignent 155 € en moyenne. « Les exploitations avec une TNG négative et des dettes court terme très importantes auront beaucoup de mal à faire face à la hausse des charges qui s’est poursuivie en 2021 et en ce début 2022 », alerte l’Institut de l’élevage.

Les plus lus

<em class="placeholder">Le vétérinaire et l&#039;éleveur lors d&#039;un suivi reproduction du troupeau</em>
« Le suivi repro avec le vétérinaire est une porte d’entrée pour gérer la santé du troupeau »
Thierry et Claudine Jaguelin, éleveurs en Mayenne, sont engagés avec leur vétérinaire dans un suivi repro avec un forfait aux 1…
Hugo Barraillé et Florian Gibaud, deux éleveurs assis devant des bottes de paille
Installation : « J’ai trouvé mon associé grâce à la page Facebook des producteurs de lait »

Florian Gibaud du Gaec à l’étable du Mézenc en Haute-Loire a recherché avec méthode un associé pour remplacer son père. Il…

<em class="placeholder">courbe de l&#039;évolution du prix 12 mois glissants du lait bio en France, en Allemagne et en Autriche</em>
Prix du lait bio : pourquoi l'Allemagne fait mieux que la France ? 

Les transformateurs laitiers payent mieux les éleveurs bio en Allemagne qu'en France. En magasin, le prix d'un litre de lait…

<em class="placeholder">essais variétaux luzerne</em>
Luzerne : le choix variétal face à l’évolution climatique
Les semenciers proposent désormais des mélanges de semences associant des variétés de luzerne typées sud et nord. L’objectif…
<em class="placeholder">Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan, éleveurs de vaches laitières en Ille-et-Vilaine</em>
« Avec la race pie rouge, nous dégageons de la marge avec des vaches laitières rustiques, en Ille-et-Vilaine »

Au Gaec Ker Saout Ru, en Ille-et-Vilaine, Benoît Le Gal et Antoine Le Morvan ont troqué les vaches prim’Holstein contre des…

<em class="placeholder">Aire d&#039;attente construite en portique bipente dans un bâtiment pour vaches laitières </em>
Stress thermique : comment limiter la surchauffe à la traite ?

Une ventilation optimale du bloc traite est essentielle en période chaude. Mieux vaut y penser dès la construction. Des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière