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Elevage ovin
Vivre du mouton sur 39 hectares en Bretagne, c´est possible. Un exemple en Ille et Vilaine

A Québriac, Raymond Leprizé a fait apprécier les mérites de son élevage ovin à 250 visiteurs. Une alternative à la production laitière bovine pour les petits quotas.


Agriculteurs mais aussi futurs installés et jeunes en formation agricole ont découvert les réalités de l´élevage ovin chez Raymond Leprizé le 30 novembre dernier. « Cette journée fait suite à celles qui ont été organisées, par les Chambres d´agriculture et le GIE lait-viande, en juillet dans le Morbihan et les Côtes d´Armor, explique Alain Gouëdard, technicien ovin à la Chambre d´agriculture d´Ille et Vilaine. Elle a pour but de montrer les réalités de la production ovine et de présenter ses opportunités ».
La France produit à peine un agneau sur deux qu´elle consomme. En Ille et Vilaine, il reste même des droits disponibles ! Le revenu des éleveurs ovins comble son retard par rapport à celui dégagé par les autres productions. L´élevage ovin a donc de quoi intéresser, aussi bien pour une installation que comme atelier complémentaire.
« Nous avons de plus en plus de demandes d´éleveurs laitiers qui cherchent une alternative à une mise aux normes trop coûteuse pour un petit quota », note Alain Gouëdard. Pour accompagner les agriculteurs et les futurs installés qui veulent se lancer dans la production, un certain nombre d´éleveurs se sont engagés, dans le cadre de la Charte de relance, à les parrainer et à les accueillir en stage.
Sélectionneur en race Ile de France et en Rouge de l´Ouest, Raymond Leprizé présente toutes les facettes de sa production. « Nous n´avons aucun problème de débouchés, d´autant plus qu´on est engagé dans une démarche qualité Label rouge et CCP », apprécie l´éleveur. Pour contrer les importations, les producteurs français misent sur une qualité irréprochable, une excellente traçabilité et des apports réguliers. C´est ce que fait Raymond Leprizé en désaisonnant ses brebis. « Pour s´en sortir, nous devons être pointus et maîtriser tous les aspects de la production », estime l´éleveur.
Moderniser pour gagner en efficacité
Les différentes organisations de producteurs ont expliqué les démarches qualité qu´elles mènent. La réforme de la Pac et ses conséquences sur l´élevage ovin, recouplé à 50 %, a été également abordée.
Travaillant, seul et à mi-temps, avec 350 brebis, Raymond Leprizé a modernisé son élevage pour gagner en efficacité. Couloir de tri, cornadis et jeu de barrières lui facilitent la tâche. « L´élevage ovin avait du retard en terme de modernisation, reconnaît Raymond Leprizé. Nous l´avons rattrapé. Cette journée portes ouvertes a montré qu´avec peu d´investissements, il est possible de travailler dans de bonnes conditions ».
Pour maîtriser son coût de production, l´éleveur a aussi opté pour la fabrication d´aliments à la ferme. Le message de Raymond Leprizé est clair : « élever des moutons est un métier technique et moderne ».
Elevage Leprizé : un EBE de 4658 euros
 Exploitation de 39 ha dont 34,5 ha de prairies temporaires
 Cultures : triticale et maïs ensilage
 Achats : bouchons de luzerne et pailles de pois
 Troupeau : 200 brebis Rouge de l´Ouest, 100 brebis Ile de France
 Mise bas : contre saison en automne avec IA intra utérine et lutte naturelle, hiver (luttes d´août à septembre) et printemps pour agnelles et brebis accélérées.
En 2003, 272 mises bas pour 278 luttes.
 Prolificité 193 %
 Productivité numérique : 154 %
 Produit ovin : 76 932 ? primes comprises soit 264 ? par EMP
 Charges opérationnelles 28 284 ? soit 97 ? par EMP
Dont charges alimentaires 44 ?
 Marge brute : 48 648 ? soit 167 ?
 Excédent brut d´exploitation : 34 658 ? soit 43 % du produit brut par EMP

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