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Une station expérimentale reprise par un berger

Dans le Puy-de-Dôme, Yoan Thomas a repris la ferme expérimentale où il travaillait comme salarié. Il privilégie l’herbe pour élever ses 470 brebis bio.

Depuis 2014, Yoan Thomas s’est installé en tant qu’éleveur sur une exploitation auvergnate. Un éleveur pas comme les autres, puisqu’il a repris en fermage la station expérimentale de l’Inra Redon à Romagnat dans le Puy-de-Dôme pour créer sa propre exploitation. Après deux ans en double actif, c’est en 2016, qu’il dédit tout son temps à ses 500 brebis limousine conduites en agriculture biologique. Sur une surface toute en herbe de 103 hectares, son exploitation est située sur les hauteurs de Clermont-Ferrand. Situation périurbaine où la pression foncière se fait ressentir de toute part, Yoan se considère comme un chanceux.

Une conduite herbagère maximisée

Les brebis sont au pâturage sur des prairies permanentes toute l’année et rentrent en bergerie uniquement pendant une vingtaine de jours autour de la mise bas. L’objectif principal pour son troupeau étant de produire des agneaux de boucherie (d’herbe et de bergerie), il réalise deux périodes d’agnelage : un agnelage d’automne en octobre et un agnelage de printemps en avril. Douze béliers (7 Limousine, 3 Suffolk et 2 Rava) se relaient pour assurer le renouvellement du troupeau et la production d’agneaux de boucherie. La bonne gestion herbagère et du parcellaire fait tendre son système vers l’autonomie. Seuls des concentrés sont utilisés pour la production d’agneaux de bergerie.

À l’heure actuelle, Yoan vend ses agneaux bio à la coopérative locale. Actuellement l’exploitation arrive à dégager l’équivalent de deux Smic ; ce qui lui permet d’envisager une installation en Gaec avec sa compagne. Mais avec l’arrêt des primes de maintien au bio d’ici deux ans, et la fin de cinq ans d’engagement DJA en 2019, ils sont pour le moment incertains quant à leur date d’installation. Si ce projet d’installation aboutie, ils envisageront de vendre leurs agneaux en vente directe.

Un réseau d’éleveurs et des démonstrations sur sa ferme

Yoan Thomas fait partie des fermes du réseau d’élevage Inosys. En travaillant pour l’Inra, il était déjà en relation avec le réseau. C’est donc tout naturellement qu’il a continué à alimenter le réseau lorsqu’il a repris la ferme. Il organise des évènements sur son exploitation lorsqu’on le sollicite. C’était par exemple le cas le 8 mars dernier pour la journée "Sors du troupeau, deviens berger !" à destination des élèves agricoles (voir page XX ??). Pour lui, se rendre disponible pour des activités organisées sur sa ferme est essentiel : « j’ai eu la chance de pouvoir m’installer sur cette exploitation, je veux rendre service ». Bien qu’il ne perçoive aucun avantage financier, c’est la mise en avant du travail réalisé sur l’exploitation et son envie de partager son métier qui le motive tout particulièrement.

Yoan travaille quotidiennement avec deux chiens : une beauceronne et un border collie. Pourquoi travailler avec deux chiens ? Pour être sûr d’être toujours accompagné d’un chien en cas de problème. Effectivement, en travaillant avec un seul chien, dès lors que celui si ne peut plus travailler, l’éleveur perd son outil de travail. Avec ces deux compagnons, il est donc toujours bien épaulé !

Chiffres clés

172 % de prolificité
135 % de productivité numérique
119 000 € de produit d’exploitation dont 59 % de produits issus des ventes d’animaux
68 000 € de charges dont 26 % de charges opérationnelles
51 000 € d’EBE soit 43 % d’EBE/produit
42 000 € de revenu disponible
97 € de marge par brebis
Source : Y. Thomas, G. Laignel, M. Beaumont – Vernière

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