Une année 2016 complexe pour Unicor
Face à une situation de marché difficile, le leader des groupements ovin français se veut plus que jamais offensif pour développer ses débouchés commerciaux.

L’année 2016 a été complexe pour l’OP ovine du groupe coopératif Unicor, dans l’Aveyron. L’activité a progressé dans presque toutes les catégories (+ 12 % au total). Mais, si l’activité se porte bien, elle a subi de fortes turbulences conjoncturelles. Les prix moyens sont en baisse dans toutes les catégories : 7 euros de moins par tête pour les agnelets (58 €) et les agneaux sevrés (98 €), 4 euros de moins pour les agneaux sous la mère (115 €).
Plusieurs raisons, exacerbées par le recul de la consommation, sont en cause. L’export des agnelets continue de s’effondrer (15 à 20 % de baisse par an depuis 5 ou 6 ans) et se limite désormais à trois semaines autour de Noël et du 1er de l’an. Engraissés localement, les agneaux non exportés contribuent à engorger le marché français. D’autre part, l’étalement de la production laitière dans le bassin de Roquefort, avec des mises bas plus précoces, a accentué le pic de production de février. S’est ajouté à cela l’essoufflement des actions de promotion de l’agneau Lacaune que menait l’interprofession (Agno’InterPro) en début d’année. Le début 2017 a été particulièrement difficile. « On vient de traverser une période avec des prix déconnectés de la réalité », indique Jean-Claude Virenque, président d’Unicor.
« L’écart de prix n’a jamais été aussi élevé »
En mai, où toutes les catégories d’agneaux se télescopaient sur le marché, les agneaux sous la mère ont également été impactés. En 2016, le taux de labellisation est en baisse (70 %). « L’écart de prix n’a jamais été aussi élevé entre agneaux sous signes de qualité et agneaux standards », souligne malgré tout Grégory Allié, responsable de l’OP ovine d’Unicor. La caisse de péréquation engraissement de l’OP a permis de tamponner ces chutes de prix.
Face à cette situation, la coopérative Unicor a engagé une stratégie offensive. Elle vient d’embaucher un commercial, partagé avec Arcadie SO, pour stimuler les ventes des productions (bovines et ovines) sous signes officiels de qualité. La grille de prix de l’agneau sous la mère a également été revue pour amplifier le désaisonnement et « être en capacité de produire de l’agneau de qualité toute l’année », explique Gilles Bernat, président de l’OP ovine. La coopérative compte plus que jamais enfin sur son réseau de vente directe de produits régionaux, les Halles de l’Aveyron, pour valoriser ses productions de qualité. Un troisième magasin va ouvrir prochainement en région parisienne.
« Massifier l’offre » pour accéder à l’export
Quant à l’agneau standard, la coopérative a engagé un « travail de fond » pour soulager le marché français aux périodes difficiles. Tout d’abord, « massifier l’offre » par le biais de sa filiale Comibev, afin d’accéder plus facilement aux nouveaux marchés d’export. Pour pouvoir offrir les volumes qu’ils requièrent, la coopérative travaille à la fois à développer sa base d’adhérents et à établir des partenariats avec d’autres structures commerciales. Volonté également d’étoffer les partenariats commerciaux, par exemple avec Picard Surgelés sur l’agneau sevré. Côté production, pour faire face à la baisse du nombre d’éleveurs prestataires, Unicor a engagé un « ambitieux plan de renouvellement des bâtiments d’engraissement ». Historiquement, Unicor avait misé sur des ateliers d’éleveurs pour partager la valeur ajoutée plutôt que sur des bâtiments industriels. « J’espère que les producteurs vont investir dans le renouvellement des bâtiments. Sinon, la coopérative trouvera d’autres solutions s’il n’y a pas assez de places dans les bergeries des éleveurs », a prévenu le président.