Un partenariat de formation de bergers pyrénéens
Le projet Interreg Poctefa Pyrpastum veut promouvoir le métier de berger des deux côtés des Pyrénées.
Un partenariat franco-catalan, mené par le CFPPA Ariège Comminges, cherche à accompagner l’emploi et la formation en matière de pastoralisme, de gestion de l’espace et de gardiennage des troupeaux. L’origine de ce travail commun réside dans l’identification d’enjeux commun de la part du centre de formation ariégeois, de la Fédération pastorale de l’Ariège ainsi que de l’Escola de Pastors de Catalunya et l’Escola Agraria del Solsones : maintenir annuellement les salariés bergers et vachers d’estive sur le territoire, renforcer et développer leurs compétences et dynamiser l’offre d’emploi.
Des bonnes relations dans la montagne
Des deux côtés des Pyrénées, les bergers se ressemblent. « C’est un métier unique qui combine travail avec le vivant, valorisation de la ressource herbagère, soins au troupeau, chiens de conduite et de protection, usagers de la montagne », explique Adrien, berger côté français. Côté catalan, Cesc évoque les conditions nécessaires pour exercer ce métier : « l’empathie pour les animaux, la persévérance, le goût pour l’effort, les grands espaces et l’isolement ». Autant de critères à intégrer dans les modules de formation à destination des futurs salariés d’estive. Cette collaboration a d’autant plus de sens que la réalité sur l’estive amène les salariés à s’entraider. « On a de bonnes relations avec le berger côté français, témoigne Cesc. Parfois on mange ensemble, on échange des informations par rapport au travail, on s’échange des animaux à la fin de saison… »
Une formation pour s’ancrer localement et durablement
Outre le fait de développer des compétences sur le gardiennage des troupeaux et la gestion des milieux, ce type de formation diplômante vise aussi la pluri-compétence afin de permettre une meilleure employabilité, au niveau local, au-delà de la saison de garde. Ainsi, le statut de salarié dans le gardiennage des troupeaux ou d’autres activités combinées durant l’hiver a permis pour un certain nombre de bergers et de vachers de mûrir un projet d’installation à plus long terme. « Le travail avec des éleveurs locaux est un vecteur d’intégration locale, observe ainsi Thomas. Ça m’a permis de m’installer ensuite dans la vallée ».
Démarré en janvier 2018 et se terminant au printemps 2020, le projet Interreg Poctefa Pyrpastum vise aussi à mieux faire connaître ce métier technique, identitaire et pour lequel il existe une forte demande. « J’aimerais penser que les gens ne voient pas le métier comme quelque chose de folklorique, demande ainsi Olivier, berger dans le Pallars Sobira. J’aimerais que notre métier soit normalisé. Et pour ça, il faut qu’il y ait aussi des jeunes qui fassent ce boulot et que les estives soient utilisées. »