Aller au contenu principal

Trouver des alternatives aux antiparasitaires chimiques

Face aux problèmes de chimiorésistance et aux attentes sociétales, plusieurs pistes d’alternatives aux antiparasitaires chimiques sont à l’étude.

Bernard Polack, École nationale vétérinaire d’Alfort. « De plus en plus de stratégies de contrôle du parasitisme combinent une approche allopathique et une approche alternative. Il faut donc aussi évaluer les interactions entre ces deux approches. » © V. Bargain
Bernard Polack, École nationale vétérinaire d’Alfort. « De plus en plus de stratégies de contrôle du parasitisme combinent une approche allopathique et une approche alternative. Il faut donc aussi évaluer les interactions entre ces deux approches. »
© V. Bargain

Les problèmes de chimiorésistance et la demande sociétale pour une alimentation biologique amènent les chercheurs à s’intéresser aux alternatives possibles aux traitements antiparasitaires chimiques utilisés depuis des décennies. De nombreuses recherches sont menées à travers le monde, même si les applications sur le terrain restent encore limitées. Plusieurs pistes sont explorées. « La génétique offre notamment des perspectives intéressantes », a souligné Bernard Polack, de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, lors des Journées nationales des groupements techniques vétérinaires (GTV) qui se sont tenues à Nantes en mai. Une étude sur des brebis laitières montre ainsi que des brebis sélectionnées par voie mâle sur la résistance aux nématodes gastro-intestinaux sont deux fois moins contaminées que des brebis non sélectionnées. Un test (Carla saliva) a également été développé en Nouvelle-Zélande pour sélectionner des ovins ayant une meilleure immunité aux parasites internes grâce à la mesure des anticorps dirigés contre les parasites dans la salive des animaux. « Une telle sélection implique toutefois qu’il y ait des infestations massives », note Bernard Polack. Une autre piste est celle de champignons nématophages. Des chercheurs espagnols, portugais et brésiliens travaillent notamment sur des champignons larvicides mais aussi ovicides. Quelques résultats intéressants ont été obtenus sur chevaux et dans des parcs zoologiques. Et une demande a été déposée auprès de l’Union européenne pour l’utilisation de champignons nématophages comme additifs.

Vaccins, phytothérapie, alicaments

Une autre piste encore est celle des vaccins. Des vaccins existent déjà et d’autres sont en développement : Ovilis Toxovax en ovin, TSOL 18, vaccin contre le ténia qui vient d’être commercialisé en Inde, des vaccins contre les tiques en bovin (deux vaccins commercialisés, un en développement), un nouveau vaccin contre des strongles en ovin (Barbervax). De nombreuses études sont menées aussi en phytothérapie, en se basant sur les connaissances des médecines traditionnelles et en combinant ethnobotanique et ethnopharmacologie pour découvrir de nouvelles stratégies thérapeutiques. « L’utilisation de ces ressources issues du patrimoine de communautés traditionnelles implique toutefois de nouvelles exigences éthiques, définies dans le protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation » a souligné Bernard Polack. Autres solutions : les alicaments. Plusieurs pistes sont explorées avec des résultats prometteurs, comme les tannins concentrés (sainfoin, lotier…), les lactones (chicorée…), des produits naturels comme le kitosan ou encore les prébiotiques et probiotiques dont certains montrent une bonne efficacité pour réduire la charge parasitaire des animaux.

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Marion Lassalle et Yannick Helip </em>
« Nous dégageons deux salaires avec notre système transhumant et nos brebis romanes"
Dans les Hautes-Pyrénées, Marion Lassalle et Yannick Helip conduisent une troupe de brebis allaitantes en optimisant la ressource…
<em class="placeholder">Christophe Holtzer et Éric Arnould</em>
« Je facilite la reprise de ma ferme ovine »
Dans les dix ans à venir, 61 % des éleveurs ovins prendront leur retraite. Face à ce constat alarmant, Éric Arnould a…
<em class="placeholder">Béliers Noire du Velay</em>
FCO : Des impacts à plus ou moins long terme sont à prévoir en matière de génétique
Pour Bertrand Bouffartigue, animateur de la section ovine à Races de France, l’enjeu est de recapitaliser les cheptels atteints…
<em class="placeholder">Sana avec son bâton. </em>
La drôle d’estive de Sana, fille de bergère
Sana, 10 ans, partage le travail en montagne de Chloé, sa maman bergère. Elle raconte son quotidien sur les flancs du Chalvet et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre