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Sociologie de l'herbe aux journées de l'association pour la production fourragère

L'herbe a une bonne image mais l'application sur le terrain n'est pas toujours facile.

© lgeffroy

"Il paraît indispensable de modifier l’image de l’herbe et le discours qu’on lui porte au travers des actions de communication, formation et accompagnement auprès des éleveurs », remarquent Brigitte Frappat (Institut de l’élevage), Jean-Michel Lusson (réseau agriculture durable) et Jean-Jacques Beauchamp (chambre d’agriculture de Normandie), auteurs d’un article présenté lors des journées techniques de l’association française pour la production fourragère. Les surfaces en prairies régressent continuellement et peu de nouveaux éleveurs font le choix d’un système fourrager largement basé sur l’herbe pâturée.

La biodiversité apparaît peu dans le discours des éleveurs

Des enquêtes ont été menées en Limousin, Normandie et Grand Ouest sur la perception des agriculteurs sur cette question. « Le rôle des prairies pour le stockage du carbone n’est jamais évoqué tandis que la biodiversité apparait peu dans le discours des éleveurs ». Ceux-ci sont distingués en quatre grands profils: les éleveurs pour produire qui ont des animaux à haut potentiel et qui regardent surtout le volume de production; les éleveurs économes et autonomes qui raisonnent par les coûts de production et sensibles aux enjeux environnementaux; les éleveurs pour les animaux pour qui le plaisir de l’élevage est connecté au bien-être du troupeau et au plaisir de voir les bêtes au pré ; les éleveurs polyculteurs où les prairies cohabitent avec les cultures.

La pratique du pâturage est aussi fortement liée aux aspirations concernant le travail des éleveurs. La nature des tâches liées au pâturage peuvent rebuter: boue, déplacements, clôtures par exemple. D’autres éleveurs aspirent à des rythmes de travail bien calés que la pousse de l’herbe et la météo peuvent mettre en péril (prise de risque). Il y a aussi néanmoins des éleveurs très herbagers qui pensent que la mise au pré permet un allègement du travail. Ou qui ont une aversion pour le tracteur ou le pulvérisateur. Les goûts personnels interfèrent. Un autre frein évoqué lors de ces enquêtes est le manque de productivité associé aux prairies et la forte variabilité de la ressource. Signe que le potentiel des prairies est méconnu.

Performants au niveau économique

Côté image, les éleveurs très herbagers sont très bien vus des moins herbagers. Ils les qualifient d’agriculteurs méritants car économes, techniques et soumis à un stress constant. Ils les voient comme performants sur le plan économique. Pour finir, les auteurs relèvent une « confusion trop fréquente entre système herbager et système tout herbe ». Il ne faut pas associer systématiquement herbe avec agriculture biologique et systèmes extensifs.

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