Reprovine, un outil pour améliorer la fertilité
À partir de l’an prochain, Reprovine aidera à aborder un problème de fertilité dans un élevage ovin laitier ou allaitant.
L’identification des causes d’échecs de reproduction, le plus souvent d’origine multifactorielle, est difficile car l’ensemble des choix ont été réalisés plus de six mois avant l’audit au moment de la mise à la reproduction. Afin d’y parvenir, une méthodologie a été développée par l’Institut de l’Élevage en associant l’Inra et les centres insémination ovine (fédérés au sein de l’Association nationale de l’insémination ovine).
Avec l’aide de Reprovine et d’une discussion avec l’éleveur, les conseillers d’élevage pourront, balayer les pratiques d’élevage autour de la chronologie des différents événements de reproduction ou de la conduite de la reproduction sur plusieurs thématiques : la préparation des brebis et des béliers, le traitement photopériodique, même s’il est très peu pratiqué, les traitements de synchronisation, l’organisation et la réalisation l’insémination artificielle ou la gestion de la monte naturelle et le début de la gestation. Ce sont 120 facteurs de risque qui seront évalués afin d’identifier des causes potentielles d’un échec.
Faire ressortir les facteurs de risques les plus impactants
Pour les éleveurs alimentant les données d’inventaire de leur troupeau (via des outils informatiques éleveur ou avec leurs conseillers), l’outil est alimenté automatiquement avec des informations provenant des bases de données Sieol et Ovall. Ainsi, le choix des animaux à mettre à la reproduction est facilité, car les caractéristiques des animaux au moment de la mise à la reproduction sont étudiées avec les résultats de fertilité : la parité des animaux, l’intervalle avec la mise bas précédente, le niveau de production laitière, l’âge à la première mise à la reproduction des agnelles, le nombre de traitements de synchronisation et les échecs à l’IA sur la carrière de l’animal. Le conseiller pourra mettre en évidence les groupes d’animaux les plus en échec de reproduction. À partir de ces enseignements, le choix des animaux sera d’autant plus préparé en amont de la mise à la reproduction suivante.
Le bilan de reproduction permettra aussi de dresser les mesures correctives prioritaires et la mise en place d’un calendrier de mise en application. L’idée sera de lister l’ensemble des facteurs de risque et de faire ressortir celui ou ceux qui semblent les plus impactant sur l’exploitation. De la même façon, il sera fondamental de réaliser ce bilan en concertation avec l’éleveur afin de prendre en compte les contraintes de mises en application de ces recommandations.
Également un observatoire des pratiques à risque en élevage
Un autre atout de cet outil sera de collecter les informations dans les lots audités et de centraliser l’ensemble dans une base de données anonyme qui facilitera les analyses de facteurs de risque le plus souvent rencontrés en élevage afin d’en mesurer les conséquences. À titre d’exemple, suite aux premiers tests depuis le début de l’année dans plus de 80 lots, soit plus de 10 000 brebis inséminées, les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés sont une absence de flushing autour de la mise à la reproduction, le choix d’animaux à risque comme les brebis avec un niveau de production laitière très élevé à la mise à la reproduction, remises trop rapidement à la reproduction ou encore avec des échecs répétés.
Cet outil d’aide à la décision organise et structure l’audit, mais l’interprétation du conseiller, en concertation avec l’éleveur, est indispensable. C’est pourquoi, après une année de tests concluants en conditions réelles d’utilisation, l’outil sera déployé en 2018 auprès de l’ensemble des centres d’insémination ovins de France afin de conforter son utilisation.