Récolter des fourrages de qualité pour limiter les achats de concentrés
L’équipe Inosys Réseau d’élevage a chiffré l’impact du stade de récolte des fourrages sur les coûts d’aliments achetés. L’important est de récolter au bon moment !
Le 16 septembre 2021, 120 éleveurs ovins, conseillers et apprenants ont pris part à la 16e rencontre technique ovine organisée dans le cadre d’Inn’ovin au lycée agricole de Vesoul Agrocampus (Haute-Saône). Au cours de cette demi-journée, cinq ateliers thématiques se sont enchaînés.
Au cours du premier cycle, la digestibilité d’une espèce donnée dépend essentiellement du stade de développement. Au fur et à mesure de sa croissance, la plante passe d’un stade végétatif à un stade reproducteur. Plus le stade de développement des graminées est avancé, plus le rapport feuilles/tiges diminue. Alors le rendement et l’encombrement des fourrages augmentent au détriment des valeurs énergétiques et protéiques. "Sur une praire permanente du Nivernais, on perd 0,1UF par tranche de jours de retard après le stade épiaison", indique Christophe Rainon.
La fenêtre climatique étant courte, il s’avère indispensable d’observer régulièrement ses parcelles pour repérer le bon stade. Par exemple, il est possible de repérer le stade montaison, quand les épis en formation montent dans la tige, soit environ 10 jours avant épiaison. Chez les graminées, les stades de développement sont corrélés aux sommes de température. « Rien ne sert donc de raisonner en dates calendaires pour déterminer le stade de début épiaison, stade clé de récolte des graminées », précise Aurore Gérard.
Les modes de récolte : pas sans conséquence sur la qualité
Les moyens de récolte doivent permettre de préserver la qualité des fourrages. L’objectif étant de sécher vite et bien en manipulant le moins possible ! Préférentiellement la fauche s’effectue quand la rosée est bien levée à 6-7 cm pour limiter la récolte de terre et favoriser le démarrage de la repousse. Faner rapidement après la fauche à des faibles vitesses permet de sécher le foin avant de le mettre en andain. Aujourd’hui, les retourneurs d’andains sont une solution pour moins manipuler le fourrage, notamment les légumineuses très fragiles.
Une économie de 5€ par brebis en fin de gestation et lactation
En utilisant un foin de meilleure qualité (foin récolté à 1 000°C au lieu de 1 200°C), l’apport de concentrés est réduit de 40 % dans la ration. Cette économie en concentré sur 13 semaines peut atteindre 5 euros par brebis. Toutefois, le foin à 1 000°C à volonté sera plus consommé que celui à 1 200°C. Ceci n’est pas sans conséquence au vu de l’envolée du prix des matières premières.