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Laurence Depuille, chef de projet élevage de précision à l’Institut de l’élevage
Quelles sont les prochaines innovations technologiques en élevage ovin ?

L’identification électronique obligatoire a créé un environnement favorable pour le développement de bâtons de lecture, portes de tri, pesée, distributeur automatique de concentré, ainsi que des capteurs en salle de traite dans une moindre mesure.
L’identification électronique obligatoire a créé un environnement favorable pour le développement de bâtons de lecture, portes de tri, pesée, distributeur automatique de concentré, ainsi que des capteurs en salle de traite dans une moindre mesure.
© V. Bargain

Aujourd’hui, la plupart des nouvelles technologies utilisées en élevage ovin dérivent de l’utilisation des boucles électroniques. L’identification électronique obligatoire a créé un environnement favorable pour le développement de bâtons de lecture, portes de tri, pesée, distributeur automatique de concentré, ainsi que des capteurs en salle de traite dans une moindre mesure.

Lors de l’arrivée des nouvelles technologies en élevage, certains éleveurs ont craint un éloignement de leurs animaux, une sorte de déshumanisation de leur métier. Aujourd’hui, ces outils sont vus comme des aides, un gain de temps, y compris dans des systèmes très extensifs.

Comparés aux bovins, les ovins sont moins équipés en capteurs individuels mesurant des paramètres de santé ou de reproduction (détection des chaleurs…). Cela vient de leur valeur individuelle intrinsèque plus faible et donc de la difficulté d’amortir ces outils sur une brebis, et aussi de l’absence d’offre : ces capteurs ne sont pas actuellement adaptés pour les brebis.

Dans le cadre de Sm@rt Élevage au sein de l’Institut de l’élevage, des groupes d’éleveurs échangent sur l’intérêt de différentes solutions apportées par les nouvelles technologies. C’est aussi un des objectifs du projet européen Sm@RT qui vient de débuter.

Ces dernières années, la demande des éleveurs s’est aussi intensifiée autour de la géolocalisation des brebis et les clôtures virtuelles, et aussi de la prévention contre la prédation et le vol. Si pour les deux premiers, des outils sont proposés sur le marché et sont utilisés par de plus d’éleveurs, il n’existe pas d’offre pour lutter contre la prédation et le vol.

L’identification à haute fréquence pour lire à distance

La digiferme du Mourier permet de tester certaines solutions : récemment, nous avons travaillé avec un nouveau système de pesée, de tri, et de contention, et un pistolet drogueur avec gestion automatique du dosage. Nous étudions en ce moment l’identification à haute fréquence : elle permet de lire à plus grande distance et plusieurs animaux en même temps, contrairement aux boucles d’identification dont le capteur ne peut être éloigné de plus d’un mètre et détectant un seul animal à la fois. La technologie des ultra-hautes fréquences ouvre le champ à d’autres applications comme la détection de la présence d’un animal dans une zone. Autres projets en cours, Otop-3D, qui évalue à l’état d’engraissement et le suivi du poids de l’animal à l’aide d’une caméra 3D, l’autopesée et TechCare, qui cherche à valoriser les technologies existantes pour le suivi du bien-être animal.

Les nouvelles technologies n’intensifient pas l’élevage, elles l’optimisent, permettant gain de temps et confort

Enfin, dernier champ d’essais, les caméras. La vision par ordinateur ouvre des possibilités nombreuses pour l’analyse d’image prises en bergerie sur le comportement des animaux et leur analyse. Cette technologie pourrait répondre aux contraintes du marché ovin en permettant d’avoir un monitoring du lot grâce à un seul capteur.

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