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Pour un allaitement artificiel apaisé

Une étude de l’Inra tend à montrer que les agneaux en allaitement artificiel mis en compagnie de brebis adultes sont en meilleure santé que les autres.

Dans leur étude Allaitement artificiel et enrichissement social : un bénéfice potentiel de la présence de brebis adultes sur le bien-être du jeune presentée aux 3R, Raymond Nowak et Marie-Madeleine Mialon, tous deux chercheurs à l’Inra, expliquent leurs observations. Suite à une alerte lancée il y a cinq ans par les éleveurs du Centre Val de Loire qui voyaient un nombre important de leurs agneaux mourir lorsqu’ils étaient placés en allaitement artificiel, les deux chercheurs ont tenté de trouver une solution au problème. L’allaitement artificiel est à la source de deux stress pour l’agneau. L’un est dû au changement alimentaire ; ils passent du colostrum à du lait en poudre qui souvent n’est même pas du lait de brebis. L’autre stress est dû à la séparation avec la mère et l’intégration dans un lot d’agneaux avec les relations de concurrence et de domination qui vont avec. Raymond Nowak détaille leur expérimentation menée à l’unité expérimentale de l’Orfrasière (Tours) : « Nous voulions recréer du lien entre les agneaux et des brebis. Pour cela nous avons choisi des brebis taries et non gestantes, ayant l’expérience des jeunes, et dotées d’un caractère doux et docile. » Les brebis sont intégrées dans le parc des agneaux une fois que ceux-ci savent boire à la louve pour éviter que l’agneau ne tète. Les brebis étaient toute la journée avec les jeunes et à nouveau séparées la nuit.

Les agneaux manquaient aux brebis

L’expérimentation portait sur un ratio de deux brebis pour huit agneaux. Les interactions sociales entre les agneaux et les brebis ont été analysées. Les agneaux étaient globalement proches des brebis voire couchés contre elles. En parallèle, les agneaux avec les brebis souffraient moins de diarrhées que les agneaux en allaitement artificiel laissés entre eux. « Comme en témoignait leur arrière-train propre, les agneaux de l’expérimentation avaient très peu ou pas de problèmes digestifs », commente Raymond Nowak. « On a même observé que les brebis attendaient le moment où on enlèverait la barrière qui les sépare des agneaux. On pourrait penser que ceux-ci leur manquaient », s’étonne Marie-Madeleine Mialon. L’étude n’en est pour autant que dans ses débuts, il sera nécessaire de répéter les essais avant de pouvoir faire des recommandations pour une mise en place en élevage.

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