Aller au contenu principal

Pour des agnelles de renouvellement productives

À la mise à la reproduction, les agnelles doivent faire deux tiers de leur poids d’adulte avec un rumen déjà bien développé. Rappel des objectifs de croissances.

« Pour avoir des agnelles de renouvellement productives dès la première mise en lutte, trois conditions sont à remplir », rappelait Danielle Sennepin, de la chambre d’agriculture de la Creuse, lors du dernier Tech-ovin. D’abord, il faut des agnelles qui pèsent au minimum les deux tiers du poids adulte à la mise à la reproduction. Le taux de fertilité des agnelles est directement lié à leur poids à la mise à la reproduction. Une expérimentation de 2014 pilotée par l’Institut de l’Élevage montrait que les agnelles de race herbagère (70 kg adulte) de moins de 47 kg avaient une fertilité moyenne de 51 % alors que celles de plus de 47 kilos étaient à 84 %. Bien sûr, ce seuil de poids est à étalonner en fonction de la race utilisée.

Autres conditions pour faire pousser les futurs agneaux, avoir du lait et donc des mamelles bien développées. « La phase de différenciation des tissus mammaires a lieu entre deux et six mois d’âge, explique Danielle Sennepin, et c’est une évolution irréversible ». Pour ne pas impacter la future production laitière, il faut une croissance régulière mais inférieure à 170 grammes par jour au cours de cette période. « Sinon, on favorise l’engraissement au détriment du développement de l’animal et notamment du bassin ».

Les agnelles trop légères écartées dès le sevrage

Troisième objectif, développer le rumen dès le sevrage. « Favoriser la consommation de fourrages permet un développement optimum du rumen et donc une bonne capacité d’ingestion ». Là aussi, ce qui n’est pas acquis la première année ne se rattrape pas plus tard.

« S’il n’y a pas de contrôle de performance, il faut trier les agnelles en fonction du poids ». Il faut que les agnelles pèsent au moins 25 kilos lors du sevrage à 70/80 jours avec une conduite en bergerie. On garde cette limite de 25 kilos pour des agnelles sevrées à 100 jours et nourries sous la mère et à l’herbe. Toujours avec un allaitement à l’herbe, on ne garde pas comme agnelles de renouvellement celles qui pèsent moins de 28 kilos lors du sevrage à 120 jours.

De l’herbe avant tout mais en restant vigilant sur le parasitisme

Après le sevrage, suivant la période de naissance et les objectifs d’âge de mise à la reproduction, les itinéraires de conduite pendant la phase d’élevage sont différents. Une agnelle née au printemps recevra en priorité de l’herbe en privilégiant des repousses de fauche avec peu de parasites et de l’herbe courte et feuillue. « Le concentré ne sera jamais donné à volonté, c’est un surcoût important » précise la conseillère ovine.

Les agnelles nées en fin d’été et en automne doivent aussi avoir un rationnement sévère du concentré en bergerie. Si elles peuvent avoir du concentré à volonté jusqu’à deux semaines après le sevrage, il faudra ensuite le limiter progressivement à 400 grammes si le foin est de très bonne qualité ou à 500-600 grammes si la qualité est moyenne. À la mise à l’herbe, la transition est toujours délicate. La présence de quelques brebis de réforme expérimentées avec les jeunes permettra aux anciennes de montrer comment pâturer… Au lycée agricole d’Ahun, dans la Creuse, les 100 agnelles limousines nées en août ne reçoivent plus de concentré au moins 15 jours avant la mise à l’herbe qui s’effectue début mars. Depuis la mise en place de cette pratique, les agnelles pâturent sans aucun problème dès leur sortie. Ensuite, ces agnelles nées en fin d’été et à l’automne ne doivent pas recevoir de concentré à l’herbe au printemps. L’objectif est une croissance de 120 g par jour pour les luttes à 8-9 mois et plutôt 50 g par jour si l’on vise des luttes à 10-12 mois. L’idée étant toujours d’atteindre les deux tiers du poids adulte au moment de la mise à la reproduction.

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre