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L’État et les syndicats en discussion sur le futur plan loup

Les associations de défense du pastoralisme et les syndicats agricoles se mobilisent pour faire entendre leur voix dans la constitution du plan loup 2018-2023.

Les maires de l’Usapr menacent de passer à l’acte si leurs revendications ne sont pas entendues. USAPR © Usapr
Les maires de l’Usapr menacent de passer à l’acte si leurs revendications ne sont pas entendues. USAPR
© Usapr

Après un été particulièrement meurtrier pour l’élevage en estive, la mobilisation autour de la lutte contre le loup est très forte dans les campagnes. De nombreuses associations ont fait parler d’elles ces derniers temps pour soutenir les éleveurs et bergers confrontés à une prédation toujours plus forte et un sentiment d’abandon des politiques. L’Union pour la sauvegarde des activités pastorales et rurales (Usapr) constituée des maires des communes sur lesquelles se trouvent des éleveurs a fortement communiqué auprès des ministères de l’agriculture et de l’écologie pour faire valoir les droits des paysans à défendre leurs troupeaux. Unissant sa voix à celles des syndicats agricoles, l’Usapr a rappelé à de nombreuses reprises l’actuelle situation catastrophique du pastoralisme. Présente lors de la manifestation des éleveurs le 9 octobre à Lyon, organisée par la FNO, l’Usapr s’est adressée aux ministres Hulot et Travert « qui ne prennent pas la mesure de ce désespoir. […] le pastoralisme et l’élevage ne sont pas des options négociables ». Entre le 1er janvier et le 31 octobre, ce n’est pas loin de 10 000 animaux d’élevage tués par le loup au cours de plus 2 800 attaques.

Des progrès mais peut mieux faire

Le contenu du futur plan loup pour la période 2018-2023 est en cours de discussion entre représentants du gouvernement et professionnels de la filière ovine. « C’est un plan d’actions national visant un objectif « zéro attaque » que nous sollicitons. C’est un droit permanent des éleveurs à se défendre, une simplification des procédures et un renforcement des outils de défense à notre disposition que nous sollicitons », écrit Michèle Boudoin, présidente de la FNO, dans un courrier adressé au Premier ministre Édouard Philippe, le 20 octobre dernier. Le nouveau projet ayant été présenté le 10 novembre dernier, Michèle Boudoin réagit à chaud : « cette version présente des progrès mais on peut mieux faire. Nous saluons néanmoins les efforts du ministère de l’agriculture pour replacer le pastoralisme et les éleveurs plus au cœur du débat ». Des avancées obtenues, mais encore de nombreux points d’accrochage sur lesquels la présidente du syndicat ovin revient : « nous sommes très déçus que les tirs de défense soient toujours comptabilisés dans le plafond et que ce plafond soit toujours fixé selon la population de loup. Il faudrait prendre en compte la croissance de la population, l’évolution des fronts de colonisation, du nombre de départements concernés, du nombre de victimes… ».

La protection du loup coûte cher à la France

Certaines mesures proposées par les professionnels, comme l’autorisation des tirs de défense dans les départements les plus touchés, ne demandent pas d’investissement à l’État. Néanmoins, celui-ci, dans sa volonté de surprotection du loup met en place des mesures de protection des troupeaux extrêmement coûteuses. Le volet de la conditionnalité des indemnisations est également une déception pour les professionnels, qui voient là « un risque d’inégalité entre des éleveurs de différents départements si l’application du plan loup est différenciée », explique la présidente de la FNO. Les syndicats ont obtenu un délai de réflexion jusqu’au 12 décembre. D’ici là la FNO, la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et l’APCA vont se réunir pour armer leurs contre-propositions.

Suivre l’info du loup sur le site www.leseleveursfaceauloup.fr

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