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Les troupeaux dans les forêts et les camps militaires

Dans le Var, le pâturage des ovins permet l’entretien des forêts ou des camps militaires. Mais la prédation compromet ces valorisations.

Militaires, forestiers et agriculteurs se sont succédé pour présenter l’activité pastorale sur le plus grand camp militaire d’Europe. © AFP
Militaires, forestiers et agriculteurs se sont succédé pour présenter l’activité pastorale sur le plus grand camp militaire d’Europe.
© AFP

Chaque année depuis 1986, l’Association française de pastoralisme organise les Rencontres nationales des acteurs du pastoralisme. Il s’agit, à partir d’exemples locaux, d’alimenter une réflexion nationale sur des problématiques qui concernent plus largement le pastoralisme français. Les 28 et 29 septembre derniers, le Cerpam (Centre d'études et de
réalisations pastorales Alpes Méditerranée) a invité une centaine d’acteurs du pastoralisme à venir découvrir le déploiement des troupeaux varois sur des espaces originaux : coupures de combustibles (10 000 ha), terrains militaires (30 000 ha) et vignes (4 500 ha).

Les militaires imposent le calendrier pastoral

Avec quelque 17 000 ha pâturés, le camp militaire de Canjuers (le plus grand d’Europe) est incontestablement une référence nationale sur l’utilisation croisée des surfaces entre exercices militaires et élevage. Bien que la relation entre l’autorité militaire et éleveurs reste dissymétrique (prévalence des activités militaires sur les activités d’élevage, contrôle du foncier et du calendrier par l’autorité militaire) des instances de discussion existent et permettent d’articuler exercices de tir et pâturage. Ainsi 34 exploitants agricoles, sept groupements pastoraux ou associations de transhumance hivernale, soit 2 200 UGB, participent à cette forme étonnante de multi-usage.

Les éleveurs de Canjuers se sont récemment rassemblés dans une association pour imaginer des solutions innovantes pour faire face à la pression de prédation. En effet, la situation critique rencontrée sur Canjuers (trois à quatre meutes, une quinzaine de loups, 600 victimes annuelles) a conduit en moins de dix ans à l’abandon de 40 % de la surface pastorale.

Les ovins contre les feux de forêts

Dans le Pays de Fayence, un plan d’orientation pastoral intercommunal permet d’accompagner le maintien, sinon le redéploiement, de l’activité pastorale en lien avec les grands enjeux de la ruralité comme notamment la prévention des feux de forêts, en lien avec les incendies qui ont ravagé le Var cet été. En effet, le risque incendie représentant un enjeu territorial majeur des forêts méditerranéennes, un certain nombre de dispositifs ont été mis en place pour favoriser le déploiement des troupeaux à vocation DFCI (Défense de la forêt contre les incendies) : organisation de la transhumance hivernale, équipements des coupures de combustible, démarches territoriales, mobilisation de MAEC (Mesures agroenvironnementales et climatiques)… Mais dans le même temps, les zones sylvopastorales doivent faire face à une pression de prédation croissante alors même qu’elles sont extrêmement vulnérables : complexité de la garde, de la pose des parcs de nuits, réduction de la visibilité pour les chiens de protection, etc. Ainsi, la prédation, parce qu’elle menace l’exploitation des surfaces sylvopastorales, conduit à une fragilisation de la défense de la forêt.

Le pastoralisme valorise un cinquième du Var

Sur le plan économique la viticulture domine l’agriculture varoise, le pastoralisme, avec 2 % du chiffre d’affaires agricole du département occupe néanmoins quelque 125 000 ha soit 21 % du département et 75 % de la SAU. L’élevage est essentiellement orienté ovins allaitants, mais les caprins laitiers sont bien présents, les bovins également notamment dans le cadre de la transhumance hivernale qui voit des troupeaux des Alpes transhumer vers les coupures de combustible varoises l’hiver.

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