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Les stars rustiques du Massif central

Blanches ou noires, les races ovines du Massif central allient rusticité, qualités maternelles et capacité à désaisonner. Zoom sur les six races en sélection.

Blanche du Massif central : blanche et conformée

Comme son nom l’indique, la Blanche du Massif central (que l’on abrège parfois par BMC), a une toison blanche qui laisse à découvert la tête, le dessous du cou et le ventre. Malgré leur tête et leurs oreilles fines, une brebis pèse de 60 à 80 kilos et un bélier de 90 à 140 kilos. Originaire de Lozère, la race Blanche du Massif central a été officiellement reconnue en 1975. Il y en aurait aujourd’hui 250 000 dans tout le sud de la France dont, 25 000 en sélection. La race est sélectionnée pour améliorer à la fois la conformation des agneaux et la valeur laitière des mères.

Limousine : rustique et maternelle

Originaire du plateau de Millevaches, la race Limousine s’est adaptée aux fortes précipitations et aux longues périodes de gel de cette zone de moyenne montagne entre la Corrèze et la Creuse. Toute blanche, la Limousine est couverte de laine jarreuse jusqu’au genou. Cette race rustique valorise très bien les landes et les pâturages grossiers. Malgré cette alimentation frustre, elle a de bonnes qualités maternelles avec des agnelages fréquents avant 18 mois, une bonne prolificité et une valeur laitière élevée. Actuellement, 40 000 brebis Limousine sont élevées sur l’Ouest et le Sud-Ouest du Massif central ainsi que dans le Massif des Vosges.

Rava : des agneaux toute l’année

Les brebis Rava ont la faculté de désaisonner facilement ce qui permet une augmentation naturelle des agnelages et donc une productivité élevée. Originaires du Puy-de-Dôme, ces brebis rustiques sont habituées des zones d’altitude avec une pluviosité élevée et de longues périodes de neige. Elles peuvent être élevées toute l’année en plein air et se satisfaire d’une alimentation frustre lorsqu’elles sont peu sollicitées. Les 30 000 brebis Rava, dont 9 000 en base de sélection, se reconnaissent à leur tête blanche mouchetée de noir, à leur toison jarreuse et à leurs membres toujours marqués de taches de même couleur que la tête.

Grivette : une bonne prolificité pour les croisements

La Grivette doit son nom à la pigmentation de sa tête et de ses membres qui rappelle la couleur du plumage de la grive. Originaire du Bas Dauphiné (Isère), la race s’est ensuite développée sur le Rhône et la Loire. Cette brebis compense le manque de conformation par un taux de prolificité élevée, un rythme d’agnelage souvent accélérée et de bonnes aptitudes laitières. La productivité peut atteindre 2,3 agneaux par brebis et on l’utilise souvent dans un schéma de croisement à double étage (F2) avec production d’agnelles F1, qui permet la production d’agneaux de qualité à contre-saison. Sur les 10 000 brebis que compterait la race, 7 000 sont inscrits dans la base de sélection.

Bizet : rustiques jusqu’aux Kerguelen

Rustiques et dociles, les brebis de race Bizet sont de bonnes marcheuses aux membres fins et solides. On les reconnaît à leur toison de couleur crème et leur face noire avec liste blanche couvrant le museau. Originaire de l’Auvergne, la Bizet s’est développée dans le sud de la France (Aveyron, Hérault) et dans l’Est (Drôme, Ardèche, Ain, Vaucluse). Preuve de sa rusticité, un troupeau de Bizet a résisté en plein air aux conditions inhospitalières des Iles Kerguelen au Sud de l’océan Indien. Actuellement, la race compte 7 500 brebis dont 4 200 en sélection.

La Noire du Velay : prolifique même en système accéléré

Sans surprise, la Noire du Velay est entièrement noire à l’exception parfois d’une tache blanche en forme d’étoile au front et au bout de la queue. La race est née sur les plateaux volcaniques du Velay, en Haute-Loire, à 1 000 mètres d’altitude, où le climat est rigoureux avec des hivers tourmentés et une période estivale séchante. Sa capacité naturelle à dessaisonner autorise des systèmes accélérés où les brebis mettent bas tous les huit mois. Brebis calme, à l’instinct maternel développé, elle agnelle facilement et donne suffisamment de lait pour permettre une bonne croissance des agneaux. Près de 20 % des 20 000 brebis recensées sont porteuses d’un gène d’hyperovulation qui assure une prolificité élevée, supérieure à 200 %.

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