Aller au contenu principal

Santé
Les parasites de l'été

La sécheresse estivale participe à l’assainissement des prairies. Mais il suffit d’un orage, d’une période de pluie pour que les strongles, les mouches et les douves se réveillent.

En regardant les muqueuses, il est possible de trouver le coupable. Jaune égal douves, blanc égal haemonchus.
En regardant les muqueuses, il est possible de trouver le coupable. Jaune égal douves, blanc égal haemonchus.
© DR

Le cycle d’haemonchus contortus est dépendant de la température et de l’humidité. Plus il fait chaud, plus le cycle est rapide. En conditions favorables, il suffit d’une seule semaine pour que des brebis en parfaite santé en meurent. Les symptômes sont d’abord discrets. Les animaux les plus fragiles sont isolés, restent couchés, suivent difficilement le troupeau. Ils chutent fréquemment et mettent de plus en plus de temps à se lever.

L’HUMIDITÉ GRANDE COMPLICE

Si on regarde les muqueuses (oeil ou gencive), elles sont roses pâles à blanc-porcelaine. Les signes observés sont ceux de l’anémie, haemonchus se nourrissant du sang de l’animal. Le signe de la bouteille (oedème sous le cou) est très fréquent. La diarrhée et la maigreur sont rarement observées car la maladie progresse trop vite. Comme pour tous les strongles, les larves infestantes se trouvent au ras du sol. Un surpâturage augmente l’exposition et donc le risque de maladie.
En été, lorsque l’herbe manque, le risque est énorme: un orage va multiplier le nombre de larves, un pâturage trop ras va les rendre accessibles. Il n’est pas rare de retrouver une brebis morte au pré dans les jours qui suivent des orages, haemonchus en est souvent la cause. La grande douve est l’autre cause de signe de la bouteille, dans les zones où elle sévit. Elle affectionne les endroits humides en plein été (pré de fond, résurgences, sources, ruisseau…). Les brebis cherchant du frais et de l’eau vont s’exposer à ce parasite pour lequel elles ont très peu d’immunité. Les symptômes sont voisins d’haemonchus mais les muqueuses sont jaunes et les animaux maigrissent. Les mouches affectionnent elles aussi les climats chauds et humides. Myiases de la laine et oestres se développent particulièrement en fin de printemps et début d’automne. Il est assez fréquent d’observer une accalmie en juillet-août surtout les années chaudes et sèches. Les myiases sont dues au développement de larves de mouches dans le nez pour les oestres, sur et sous la peau pour lucilia et wolfartia. Les symptômes d’oestrus ovis sont un jetage (mèche de glaire parfois teintée de sang qui pend du nez) et du mouchage. L’évolution est lente, la larve peu pathogène.Mais l’implication réelle ou suspecté de la larve dans d’autres maladies du nez rend sa prévention importante. Les myiases de la laine sont beaucoup plus virulentes. Par temps orageux et humide, une simple tache brun noir est visible sur le dos puis la brebis s’isole, se regarde les flancs, paraît nerveuse. Si les asticots sont dans la patte, la brebis boîte et secoue la patte. Les asticots mangent la peau et les tissus sous cutanés, l’extension peut être très rapide et la mort est fréquente sans intervention rapide de l’éleveur.

TRAITEMENTS INSECTICIDES

Pour prévenir au mieux les parasites estivaux, il est nécessaire de bien connaître les risques liés à son propre pâturage et la période à risque: les problèmes apparaissent-ils pendant l’été uniquement ou le risque débute-t-il au printemps pour finir à l’automne, y a-t-il de la grande douve, des attaques de myiases importantes ? L’utilisation d’un traitement longue action est préférable du fait de l’incertitude du climat (difficulté à prévoir les orages, à éviter un pâturage ras). Lorsque la grande douve et haemonchus sont présents ensemble, le closantel donne de bons résultats avec une protection de 4 à 8 semaines selon le parasite. Lorsque seuls les strongles posent problème, la moxidectine offre entre 4 et 16 semaines de protection selon la présentation. Le closantel et la forme injectable de moxidectine luttent également contre les oestres. Pour un risque de myiase faible, plusieurs traitements insecticides (par exemple la deltamethrine) au moment des attaques suffisent, si la période est longue, le risque important ou la surveillance difficile, il vaut mieux préférer un traitement longue action (dicyclanil).



Retrouvez Pâtre sur Facebook


Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre