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Les limites des moyens de protection contre le loup

Deux études sur la prédation montrent que les loups sont capables de s’adapter à l’homme et que les moyens de protection ne sont que partiellement efficaces.

Une étude menée par TerrOïko démontre que les moyens de protection peinent à contenir les attaques de loups. « L’évaluation statistique révèle que les moyens de protection peinent à limiter la fréquence des attaques et que celle-ci est surtout influencée par le contexte paysager et de pression de prédation du loup » rapporte l’étude sur l’« Évaluation 2009-2014 de l’efficacité des moyens de protection des troupeaux domestiques » réalisée pour le compte du ministère de l’Agriculture. Le fait que les statistiques montrent que les moyens de protection peinent à limiter la fréquence des attaques « fait écho au ressenti des éleveurs selon lequel ils n’arrivent pas à éviter les attaques, surtout celles de jour », note TerrOïko. D’après l’étude, « les conditions pour lesquelles la protection réussit à limiter la fréquence des attaques en zone de présence historique du loup sont les suivantes : une combinaison d’au minimum trois moyens de protection, des éleveurs expérimentés et des montagnes en estives ouvertes peu accidentées ». L’étude montre également que plus l’éleveur a d’« expérience », plus les pratiques de protection sont efficaces. Du côté de l’utilisation des chiens de protection, d’après l’étude, il faut environ deux ans pour construire une meute de chiens « qui travaillent bien ensemble » et plusieurs mois pour que le troupeau d’ovins s’habitue aux chiens. Par ailleurs, le contexte paysager influence le niveau d’attaque et donc de protection.

Des loups qui s’adaptent à la présence de l’homme

Par ailleurs, le département Sciences pour l’action et le développement de l’Inra et le Cerpam (Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée) ont mené une enquête à Seyne-les-Alpes dans les Alpes-de-Haute-Provence sur les changements de comportement des loups vis-à-vis des humains et de leurs activités et sur les risques, nouveaux ou croissants, de prédation des élevages de bovins. L’étude menée par l’Inra sur l’adaptation du loup aux hommes fait aussi écho à l’étude menée par TerrOïko qui montre que les loups s’adaptent à la mise en place des moyens de protection. À partir du 6 juin 2015, une vague médiatique fait suite aux déclarations d’un adolescent de 16 ans, fils d’éleveurs de bovins à Seyne-les-Alpes (04), affirmant s’être fait attaquer par des loups, de nuit et sur un pré jouxtant leur habitation. La mise en doute de ces déclarations, quasi-générale, est parfois allée jusqu’à traiter l’adolescent d’affabulateur et suspecter sa famille d’une manœuvre d’alerte au sujet des loups. Pour les auteurs, spécialistes des activités d’élevage confrontées aux loups, en France et ailleurs, ces déclarations indiscutablement originales n’étaient peut-être pas vraiment surprenantes. En effet, les prédateurs (ours, loups, tigres…) peuvent manifester une habituation, ou familiarisation, envers les humains, encouragée notamment par un statut de protection stricte. Il y a eu un processus assez long et interactif de modification des comportements de plusieurs catégories d’êtres interagissant de part et d’autre de la lisière, loups, ongulés, bétail, humains, jusqu’à une approche menaçante d’un humain vulnérable par des loups de nuit.

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