Les Jeunes ont des idées
Rassemblés en session ovine, les Jeunes agriculteurs veulent des prix rémunérateurs, des coopératives qui coopèrent et de l’agneau haché pour toucher les jeunes consommateurs.
Le syndicat des Jeunes agriculteurs des Hautes-Alpes a accueilli début janvier une quinzaine de jeunes éleveurs ovins de toute la France pour réfléchir ensemble à l’avenir de leur métier. Dans le bastion du loup, les discussions du 9 janvier ont essentiellement tourné autour de la prédation et du plan loup jugé très décevant. « Nous n’acceptons pas que 10 000 brebis se fassent tuer chaque année » reproche Julien Gras, éleveur des Hautes-Alpes investi dans l'organisation de cette session. « Les éleveurs des départements pas encore atteints ont pu se rendre compte de la gravité de la situation et de l’adaptation des loups aux mesures de protection » note Bertrand Gerbet, éleveur des Hautes-Pyrénées et représentant national des JA.
La question du prix reste fondamentale
Le mercredi 10 janvier, les jeunes éleveurs, de 20 à 35 ans, ont comparé leurs coûts de production entre régions. « Si les zones de montagnes compensent les surcoûts par des aides, il manque toujours un bon prix à l’agneau pour offrir un revenu correct à l’éleveur » note Julien Gras. « Nous voulons plus que six euros du kilo de carcasse, renchérit Bertrand Gerbet, car nous voulons plus qu’un Smic ». Suite aux discussions des États généraux de l’alimentation, les jeunes éleveurs veulent un indice de coût de production au niveau national qui permette une rémunération de l’éleveur à hauteur d’au moins deux Smic et qui laisse de la marge pour avoir une trésorerie saine et des capacités d’investissement.
Des coopératives à taille humaine qui coopèrent entre elles
Très pro-coopérative pour garder la main sur leurs produits, les Jeunes appellent ces structures collectives à collaborer entre elles plutôt qu'à se concurrencer. Ensemble, elles pourraient par exemple investir dans un outil commun de transformation de la viande d’agneau hachée. « Ça pourrait désengorger le marché et donner plus de visibilité à nos produits auprès des jeunes consommateurs » explique Julien Gras. Pour clore cette session riche en dégustations, en rencontres et en découvertes, les jeunes éleveurs ont échangé avec les responsables de la coopérative Agneau soleil sur le prix de l’agneau et sur les services apportés par la coopérative (échographie, vente de béliers et de matériels…). Les discussions entre jeunes éleveurs ovins se poursuivront à Paris sur le lait et la viande ainsi que lors du prochain congrès à Lourdes du 5 au 7 juin.