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Les éleveurs touchés par le piétin dépités

Une enquête de l’Institut de l’élevage permet de mieux connaître les perceptions et stratégies des éleveurs touchés. Paroles d’éleveurs.

Spontanément, les éleveurs ont une évocation très négative du piétin. Le nuage des mots issus de leur verbatim le traduit bien…
Spontanément, les éleveurs ont une évocation très négative du piétin. Le nuage des mots issus de leur verbatim le traduit bien…
© DR

30 éleveurs ovins viande de la Haute-Vienne, de la Vienne et du Lot ont été enquêtés pendant deux à trois heures pour parler de leur situation vis-à-vis du piétin, de leur perception de la maladie, des facteurs de risque et des traitements, et pour expliquer leurs pratiques.

Ces éleveurs ont tous été ou sont confrontés au piétin, diagnostic vétérinaire à l’appui. Les éleveurs identifient bien la maladie et connaissent ses principaux mécanismes pathogéniques. Ils assimilent le piétin à une pathologie particulièrement pénible. « Ça boite et puis voilà, ça ne se soigne pas », témoigne l’un d’eux, dépité. Ils dénoncent les conséquences de la maladie sur le temps de travail, sur la pénibilité et sur le moral. Pourtant, ils sont paradoxalement souvent habitués à la maladie et le piétin est rarement leur première préoccupation.

Une maladie ressentie comme pénible à traiter

Tous les éleveurs ont conscience de la pluralité des facteurs de risque qui interviennent dans le piétin. Les facteurs de risque considérés comme importants par une majorité d’éleveurs sont aussi bien liés à l’environnement, à la biosécurité interne, à la biosécurité externe qu’à la sensibilité individuelle. « Je n’aime pas l’eau moi. Le mieux, ce n’est pas d’eau », dit l’un d’eux en évoquant l’humidité des pâtures. « Plus mes brebis sont dehors, moins elles boitent », rapporte un autre. Les règles de biosécurité sont abordées moins spontanément par les éleveurs. « Je n’achète pas si je ne connais pas, je prends dans des élevages où je sais que c’est propre », explique un éleveur. Si les éleveurs connaissent les bonnes pratiques, elles ne sont pas forcément toujours bien respectées. « On sait ce qu’il ne faut pas laisser d’onglons au sol, mais on le fait quand même », lâche par exemple l’un d’eux.

Les éleveurs abordent les moyens de lutte plutôt séparément, peu présentent spontanément une stratégie. Le parage est ainsi ressenti comme obligatoire mais contraignant. Les antibiotiques sont perçus comme une solution de derniers recours. Les éleveurs enquêtées ont aussi une opinion mitigée sur le pédiluve, jugée contraignant, risqué pour la santé de l’éleveur et potentiellement polluant. La réforme est jugée comme efficace, mais contraignante économiquement. « Je n’en fais pas beaucoup sinon j’aurai cassé la moitié du troupeau », remarque l’un d’eux. Sur le vaccin, les éleveurs sont partagés sur son efficacité et le jugent cher.

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