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Les éleveurs britanniques risquent gros avec le Brexit

En sortant de l’Union européenne, les éleveurs ovins britanniques perdraient les avantages douaniers du marché unique pour exporter des agneaux vers la France.

Les partisans de la sortie de l’Union Européenne espèrent réécrire librement les réglementations et les politiques de soutien à l’agriculture. © D. Hardy
Les partisans de la sortie de l’Union Européenne espèrent réécrire librement les réglementations et les politiques de soutien à l’agriculture.
© D. Hardy

Avec le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne qui se tiendra le 23 juin prochain outre-Manche, les enjeux sont de taille pour la filière ovine anglaise. L’élevage ovin britannique est en effet fortement dépendant des échanges vers l’Union européenne qui représentait 345 millions de livres en 2014 (430 millions d’euros aujourd’hui). 38 % des agneaux anglais sont exportés et l’Europe représente 92 % de cet export dont 60 % pour la France.

Le Brexit (de British et exit) représente une énorme incertitude et des coûts commerciaux supplémentaires. En effet, membre de l’Union européenne depuis 1973, le Royaume-Uni profite du marché unique avec la libre circulation des biens, des personnes, des services et des capitaux. Il n’y a pas de taxe douanière pour les biens échangés au sein de l’Union et des accords commerciaux négociés pour les biens importés du reste du monde. En cas de sortie de l’Union et sans accords commerciaux négociés, les producteurs anglais pourraient revenir aux règles de l’OMC, à savoir des droits de douane à 40 %.

Pas d’identification électronique pour le marché national ?

Des accords pourraient cependant être négociés à l’image de ceux qui lient l’Union européenne à l’Islande, la Suisse, la Norvège ou le Liechtenstein. Pour l’économiste Allan Buckwell : « si nous voulons rester proches du marché unique de l’UE, nous devons conserver la plupart des règlements européens, à défaut les exportateurs pourraient faire face à des coûts de transaction plus élevés liés aux droits de douane. » Mais le Royaume-Uni ayant globalement un déficit commercial de 60 milliards de livres (75 milliards d’euros) avec le reste de l’Union européenne, les autres États membres n’auraient pas intérêt à compromettre ce marché. « Fondamentalement, c’est dans l’intérêt de tous de continuer à échanger librement » indique George Eustice, le ministre de l’Agriculture britannique qui milite pour la sortie de l’UE. « Les éleveurs ovins qui exportent des agneaux en Europe devront se conformer aux règles telles que l’identification électronique mais ceux qui n’exportent pas auront plus de liberté » vante le ministre britannique de l’Agriculture.

Le risque de voir l’agriculture sacrifiée pour limiter l’inflation

Mais pour son premier ministre, David Cameron qui défend, lui, le maintien dans l’Europe, « il serait naïf de penser que les autres États membres voudraient accorder au Royaume-Uni un régime de faveur. N’échangeons pas un marché de 500 millions de personnes contre de l’incertitude ». D’autant qu’en sortant de l'UE, le Royaume-Uni n’aura que deux ans pour renégocier tous ses accords commerciaux. Et si la Grande-Bretagne veut réduire ses tarifs douaniers pour éviter l’inflation des prix aux consommateurs, elle laisse ses producteurs locaux plus exposés à la concurrence mondiale.

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