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Les brebis à l’abri du loup dans Paris

Des éleveurs de la Confédération paysanne ont mené une troupe ovine dans le jardin des Tuileries. Cette action symbolique a porté ses fruits.

Le campement parisien dénonçait l’impossible cohabitation du pastoralisme et du loup. © D. Hardy
Le campement parisien dénonçait l’impossible cohabitation du pastoralisme et du loup.
© D. Hardy

« Nous avons placé une centaine de brebis à l’abri dans l’espace urbain parisien, un des rares endroits non encore soumis à la prédation », souriait Annie Sic, une éleveuse des Alpes-Maritimes, venue, avec une cinquantaine d’autres paysans le 14 décembre dernier à Paris, dénoncer la gestion du loup par l’État. Placée dans le jardin des Tuileries, très vite fermé par les services municipaux, la centaine de Solognotes a vite brouté les pelouses parisiennes tandis que les paysans distribuaient des tracts aux portes du jardin. « Ce ne sont pas les loups qui sont en danger mais les éleveurs », expliquait ainsi Annie Sic à quelques parisiens. Venu pour l’occasion, un éleveur espagnol du Coag, Gaspar Amabitarte, expliquait comment les éleveurs de son pays s’étaient alliés avec les écologistes pour gérer le prédateur.

« Ce qui nous fait le plus mal, c’est de ne pas être compris par nos alliés environnementalistes et par le grand public », s’exaspère Fanny Metrat qui élève 160 brebis bio en Ardèche. « On vit dans la nature avec le vivant, on débroussaille des zones qui s’enfrichent. On défend le pastoralisme et l’élevage en plein air et nos amis nous traitent d’intégristes car on veut réguler les loups ! »

Des promesses ministérielles sur le paiement et la gestion du loup

Après avoir rencontré le cabinet du ministère de l’Agriculture ainsi que Barbara Pompili, la secrétaire d’État à la Biodiversité, les éleveurs ont campé pendant deux jours avec les animaux. Ils ont levé le camp le 16 décembre, satisfait des engagements des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement. Le paiement des mesures de protection et des indemnisations des dommages a été accéléré. La brigade d’intervention sera renforcée afin de pouvoir agir sur tout le territoire concerné par la prédation. Autres promesses gouvernementales, des tirs de défense renforcés supplémentaires seront autorisés. Enfin, le ministère de l’Environnement s’est engagé à rencontrer ses homologues européens pour faire évoluer le statut du loup dans la Directive habitat faune flore.

Des éleveurs de la Fédération ovine du Vaucluse ont symboliquement remis à leur direction départementale des territoires leurs clôtures électriques et leurs chiens de protection le 23 novembre dernier. Une façon de montrer l’inefficacité des moyens de protections fournis par l’État pour la protection des troupeaux contre le loup.

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