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L’élevage ovin, un plus pour le revenu

Antoine Lefèvre, éleveur dans l’Oise © DR
Antoine Lefèvre, éleveur dans l’Oise
© DR

La diversification des sources de revenu est le premier argument cité par des exploitants en zones de grandes cultures qui conduisent un atelier ovin¹. Des scénarios ont été réalisés à partir du cas type d’Inosys – chambre d’agriculture de la Vienne d’une exploitation de 97 ha avec des rendements de 77 quintaux/ha de blé tendre d’hiver, 27 q/ha de tournesol, 35 q/ha colza, 85 q/ha de maïs. Ces simulations sur un pas de temps de 10 ans avec des conjonctures plus ou moins favorables aux céréales et aux oléagineux montrent une augmentation de la marge brute avec la création d’un atelier ovin. Le tableau ci-contre détaille l’intérêt de la production ovine en fonction des cours de céréales et des oléagineux. Dans cette hypothèse, les prix des cultures retenus pour ces calculs étaient : blé tendre (haut : 200 €/t ; moyen : 165 €/t ; bas : 130 €/t), blé dur (haut : 320 €/t ; moyen : 250 €/t ; bas : 190 €/t), orge de printemps (haut : 200 €/t ; moyen : 175 €/t ; bas : 150 €/t), maïs grain (haut : 200 €/t ; moyen : 170 €/t ; bas : 130 €/t), tournesol (haut : 400 €/t ; moyen : 350 €/t ; bas : 320 €/t) et colza (haut : 400 €/t ; moyen : 350 €/t ; bas : 300 €/t). Les cases en jaune montrent que l’augmentation de la marge y compris les premières années est supérieure au montant des annuités (cheptels, bâtiments, matériels) liées à la création de la troupe ovine.

¹ source : « la mixité ovins-céréales : des complémentarités entre ateliers qui constituent un atout pour la durabilité des systèmes – Institut de l’Élevage 2016 »

Avis d'éleveur : Antoine Lefèvre, éleveur dans l’Oise

« Quand une production va mal, l’autre compense »

" Je suis installé depuis deux ans avec mon oncle sur une exploitation avec 300 hectares de grandes cultures et deux productions animales : des vaches laitières avec 470 000 litres et 450 brebis. Le troupeau de brebis Ile de France est sur l’exploitation depuis 30 ans. Il est passé en sélection il y a cinq ans. Même si tout allait bien dans les grandes cultures, on n’arrêterait pas l’élevage. Car quand il y a une production qui ne va pas bien, les autres compensent. Avant que je ne m’installe, il y avait 160 hectares de cultures et on avait l’habitude de dire que les trois productions participaient au même niveau dans le résultat de l’entreprise : un tiers pour les brebis, un tiers pour les vaches et un tiers pour les cultures. Mais c’était une moyenne ! Actuellement, le déséquilibre est très fort avec la baisse du prix du lait. Ce sont les brebis qui compensent le manque à gagner des vaches laitières. La productivité numérique du troupeau est de 130 % au cours de la dernière campagne. Les charges d’alimentation des brebis sont maîtrisées car elles sont nourries comme les vaches. On utilise les mêmes matières premières, dont la pulpe de betteraves surpressées, et un même matériel pour distribuer et pailler. La production ovine est une solution de diversification pour les céréaliers. En matière de reproduction, la race Ile de France nous permet d’organiser notre travail. Les mises-bas se font pendant les périodes creuses des travaux des champs. À souligner également que lors d’épisodes climatiques difficiles, l’apport de fumier dans les champs permet aux cultures de mieux résister. "

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