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Le plein d'agneaux avec la race Romane

La race ovine Romane s'est considérablement développée ces dernières années sur toute la France. À condition d'être un minimum technique dans son élevage, elle peut apporter des réponses aux demandes des éleveurs et de la filière.

Quatrième race ovine en effectifs inscrite au contrôle de performance (et deuxième en nombre d'agneaux nés), la Romane est la race ovine allaitante qui connaît actuellement le plus fort développement. Elle a vu son nombre de femelles diffusées multiplié par trois en près de quinze ans, passant de 2 900 en 2001 à plus de 9 200 en 2014. « Cinquante pour cent correspondent à des créations de troupes, décrypte Luc Rives, directeur de l'organisme de sélection (OS) Romane. Ces dernières années il y a eu quelques éleveurs bovins qui ont changé de production, des céréaliers qui ont décidé de créer un atelier ovin complémentaire et des conversions de race pour des éleveurs qui ont voulu se simplifier la vie. L'avantage de la race est sa fertilité qui rassure : avec un bélierRomane, on est sûr d'avoir des agneaux ! » Dans le contexte actuel où la filière ovine française manque d'agneaux, la productivité est un enjeu important pour approvisionner le marché et faire tourner les outils.

La race Romane, ex-Inra 401, créée par l'Inra dans les années 1970, allie la forte prolificité et les qualités maternelles de la Romanov aux qualités bouchères du Berrichon du Cher. Avec une prolificité moyenne de deux agneaux par portée, une bonne fertilité à contre-saison, et une capacité à mettre bas et élever ses agneaux sans aide, elle a toute sa place dans les systèmes de demain.

Présente sur toute la France, elle s'adapte à une conduite en bergerie comme à l'herbe. Pour les éleveurs, elle présente deux gros avantages. Ses qualités maternelles permettent de minimiser le travail à l'agnelage, enjeu fort pour alléger l'astreinte et améliorer la qualité de vie. Et sa prolificité est une assurance revenu. La productivité reste en effet le premier facteur technique du revenu. À condition de bien savoir la mener et d'avoir les ressources nécessaires sur son exploitation: il faut respecter les forts besoins de la brebis notamment aux périodes clés de la fin de gestation et début de lactation. Une bonne technicité et un bon taux d'autonomie alimentaire sont donc nécessaires... « Comme dans n'importe quelle production, si on veut être productif il faut être technique », résume Yannick Helip, technicien de l'OS.

L'OS, qui regrette que la race soit encore exclue de certains labels ou marques commerciales a réalisé des efforts pour améliorer la conformation de ses produits. Ces évolutions sont appréciées par l'aval de la filière, qui manque de produit, notamment dans le Sud où la demande va vers des agneaux plus légers. « Nous avons pu accomplir ce travail grâce à une OS dynamique avec des éleveurs motivés, non pas pour avoir des plaques à accrocher chez eux mais pour faire avancer la race et servir le collectif », se réjouit Hubert Mony, éleveur en Côte-d'Or et président de l'OS. Un état d'esprit collectif qui permet de séduire de nouveaux jeunes pour s'installer en sélection.

Dossier de 9 pages à retrouver dans le Pâtre n°621 de février 2015

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