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Salon international de l’agriculture
Le mouton séduit sous toutes ses formes

Du 24 février au 4 mars à Paris, le grand public s’est intéressé, avec curiosité et délice, à la filière ovine et à ses produits carnés et laitiers.

L’édition 2018 du Salon de l’agriculture de Paris a été le reflet de la force de l’agriculture française, de la diversité de ses systèmes et de la richesse de ses productions. Les 672 000 visiteurs n’ont pas pu passer à côté des nombreux stands vantant les mérites des produits régionaux, du fameux Ossau-Iraty AOP à la tomme de brebis corse, sans oublier le roquefort. Les labels régionaux d’agneaux prennent de plus en plus de place. Les agneaux Diamandin, du Poitou-Charentes, du Quercy ou du Limousin, pour ne citer qu’eux, ont fait découvrir et apprécier leurs qualités organoleptiques incomparables. Le stand de la Corse proposait par exemple tous les midis un sandwich à la brochette d’agneau. Simple mais efficace, le nombre de clients ne diminuant pas au fil des jours. Le vaste stand d’Interbev invitait à un « voyage au cœur la filière viande », tandis qu’à la « ferme des Jolipré », les enfants apprenaient les secrets des éleveurs dans un décor campagnard. Les visiteurs ont également pu admirer le savoir-faire des jeunes bergers lors de la finale des 13es Ovinpiades (voir page 8) ainsi que la diversité des races ovines de France qui côtoyaient dans le grand hall veaux, vaches, cochons, poulets…

Des enchères animées par des bouchers dépensiers

Du 24 février au 4 mars, les sélectionneurs soignaient leurs moutons dans leur case désormais équipée d’abreuvoirs. Les meilleurs spécimens des races Ile-de-France, Texel, Southdown, Bleu du Maine, Suffolk, Rouge de l’ouest, Charmoise, Berrichon du cher, Mouton vendéen, Charollais, Avranchin, Cotentin et Roussin étaient en compétition pour ramener des plaques qui font la fierté et la renommée de leur éleveur. Des présentations d’animaux et des démonstrations de tonte ou de chien de troupeau attiraient aussi les nombreux curieux autour du ring ovin.

Parmi les animations, on notera le loto bouse organisé le samedi 3 mars par Mon Beau Terroir et l’OS Mouton Charollais. Mercredi matin, c’était le concours européen du jeune boucher qui montrait comment préparer vite et bien l’agneau, le bœuf ou la volaille. Le ring ovin s’est aussi enflammé mercredi soir pour la vente aux enchères d’agneaux de race Mouton vendéen. Une dizaine de bouchers et chefs de rayon ont fait monter les prix pour acheter les agneaux jeunes et de très belle conformation, issus des sélectionneurs. Jusqu’à 1 550 euros les trois agneaux Diamandin et agneau du Poitou-Charentes pour le centre Leclerc de Chinon !

Un manifeste pour une viande de qualité et toujours plus durable

Conférences thématiques et ateliers pratiques se sont enchaînés pendant les dix jours du salon, couvrant un grand nombre de sujets variés, à destination des professionnels des filières agricoles et d’un public plus large. Interbev a notamment fait état de l’avancement de ses travaux sur le bien-être animal dans les abattoirs et l’interprofession prône l’ouverture d’esprit en dialoguant avec les associations welfaristes. À l’occasion de ce salon, les professionnels de la filière élevage et viande se sont réunis pour signer le Manifeste du pacte pour un engagement sociétal, « symbole d’un engagement personnel dans cette démarche d’amélioration continue et collective visant à produire une viande de qualité et toujours plus durable ». Ce texte affirmant la volonté de mieux intégrer les attentes des citoyens-consommateurs dans la production de viande peut être signé par chacun sur www.interbev.fr/enjeux-societaux/pacte-engagement-societal/le-manifeste.

L’Anefa a tenu une conférence de presse sur l’emploi dans l’agriculture, faisant intervenir des producteurs de différentes filières (maraîchage, élevage caprin et bovin…) qui ont chacun expliqué leurs besoins et attentes vis-à-vis des ouvriers agricoles. Ils ont tous pu conclure sur la même idée : « Il faut des salariés qui soient non seulement motivés mais surtout passionnés. Il est important en agriculture de mettre tout son cœur à l’ouvrage et ne compter ni son temps ni sa peine ».

Le salon a aussi été l’occasion de faire passer des messages sur les zones défavorisées ou le loup. Les visites des politiques nationaux ou régionaux ont permis aux éleveurs et aux acteurs de la ruralité de faire passer leurs messages forts.

Un rendez-vous pro et grand public

Six médailles pour l’agneau et 41 pour les fromages malgré l’absence des Béarnais

Trois médailles d’or, deux d’argent et une de bronze ont honoré les viandes d’agneau lors du concours général agricole. L’agneau fermier des Pays d’oc, le tendre agneau Label rouge et l’agneau Lou Paillol se sont partagé ces médailles. Côté fromages, 16 médailles d’or, 13 d’argent et 12 de bronze ont mis en valeur les produits laitiers ovins (résultats complets sur patre.reussir.fr). Cette année, hélas, les fromages de brebis des membres de l’association pyrénéenne des éleveurs transhumants des Trois vallées n’étaient pas sur les tables du Concours général agricole. Plutôt que d’être dispersés au milieu des tommettes de Corse ou des fromages de brebis de l’Aveyron, ils auraient préféré que leurs fromages se retrouvent sur la même table. Les producteurs béarnais se disputeront le « trophée Jacky Mège » du meilleur fromage le 15 avril prochain à La Pierre-Saint-Martin, dans les Pyrénées-Atlantiques.

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