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Le manque de fourrage se fait sentir

Le printemps 2011 restera gravé dans les annales et dans les mémoires tant la pluie se sera fait attendre dans certaines régions. En zone herbagère, c’est d’abord sur les repousses d’herbe qu’il faut compter pour la suite.

© ie

« Année de foin, année de rien », disent les anciens. On ne sait pas encore de quoi sera faite l’année 2011 mais ce ne sera pas une année « à foin ». Avec le déficit hydrique des quatre premiers mois de l’année et les fortes chaleurs du mois d’avril, une partie des parcelles destinées à la fauche a dû être pâturées par les brebis sur bon nombre d’exploitations. L’herbe n’était pas en quantité suffisante dans ces systèmes où la part de brebis allaitantes au printemps est très importante. Les parcelles qui restent à faucher affichent un rendement très en deçà de ceux habituellement mesurés. Or 2011 fait suite à deux années avec un automne sec et les hangars sont vides. Et il ne faudra pas compter sur la paille outre mesure : les rendements  sont d’ores et déjà fortement entamés par la sécheresse.

Pâturer plus longtemps en arrière saison

Les solutions pour faire face à cette situation sont bien entendu différentes selon les exploitations. Mais voici quelques pistes. Même si les rendements apparaissent modestes, récolter rapidement les enrubannages et foins. Avec une bonne pluie derrière (car il va bien finir par pleuvoir !), il y aura des repousses à pâturer ou bien à faucher. Les graminées sont épiées et cela ne sert à rien d’attendre. Envisager de retourner quelques prairies  peu productives après les foins afin d’implanter des espèces à forts rendements (RGI, sorgho fourrager…) qui pourront être pâturés ou fauchés en automne. Attention tout de même aux engagements PAC à respecter ! Contacter votre technicien pour plus de renseignements.

Pour les exploitations avec des céréales, opter pour les dérobées de façon à avoir du fourrage à pâturer en automne. Du colza en pure aux associations plus complexes, il y a l’embarras du choix ! Les brebis en lutte, gestantes et même allaitantes peuvent consommer ces couverts végétaux au cours de l’automne et de l’hiver. Ils peuvent également être récoltés mais avec un coût supérieur.

La récolte des céréales immatures peut éventuellement être une solution mais qui reste à bien réfléchir compte tenu du cours des céréales annoncé pour cet hiver ! Cette alternative ne doit être mise en œuvre que si les stocks sont au plus bas. Respecter le stade optimum de récolte. Dans les systèmes avec du maïs ensilage, l’augmentation de la part du maïs peut s’envisager ainsi que dans les exploitations mixtes (ovins/bovins) dans la mesure où la distribution du fourrage est mécanisable. Choisir alors des maïs avec des indices adaptés à la période de semis. Dans les systèmes spécialisés et sans maïs ensilage, d’autres solutions sont à mettre en œuvre, ce d’autant plus que les moyens de distribution sont inexistants.

Dans tous les cas, s’il est nécessaire d’anticiper dès maintenant le risque de manquer de fourrages, il faut rester optimiste et compter sur des repousses d’été et d’automne. Pour économiser les stocks de fourrage, opter au maximum pour le pâturage y compris en hiver. Et pourquoi ne pas faire pâturer également les brebis allaitantes qui mettent bas en septembre et octobre. Dans les systèmes mixtes ovins/bovins, les brebis peuvent par ailleurs  passer derrière les vaches au cours de l’hiver.

Pour en savoir plus, www.reconquete-ovine.fr et www.idele.fr « flambée des matières premières ».



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