Aller au contenu principal

Le lourd bilan 2019 du loup

Le comité national loup a fait le point sur l’année 2019. Des pertes toujours trop élevées mais le gouvernement fait miroiter quelques espoirs de changement.

Le 27 novembre dernier, se réunissaient à Lyon les membres du comité national loup : représentants des principaux syndicats agricoles, ONCFS, gouvernement incarné par le préfet coordonnateur Pascal Mailhos. Les syndicats agricoles FNSEA, FNO, FNB et FNC avaient exprimé dans un communiqué de presse leur mécontentement en amont de cette réunion, rappelant l’inefficacité des mesures de protection expérimentales mises en place. Ils interpellent le gouvernement pour le mettre face à ses responsabilités : « il est temps désormais pour les pouvoirs publics de passer aux actes, de se nourrir du concentré d’expériences des éleveurs victimes des prédateurs depuis plusieurs décennies (bientôt 30 ans pour le loup) et de répondre à leur détresse. »

Le seuil de prélèvement reconduit pour 2020

Le préfet coordonnateur du plan national loup, Pascal Mailhos, a annoncé que le plafond de prélèvement rehaussé durant l’été sera maintenu au même niveau en 2020, soit 17 % de la population lupine, auquel s’ajoutent si besoin 2 % supplémentaires si le plafond est atteint trop précocement dans la saison. La FNO a salué la décision qu’elle juge positive, même si cela ne permet pas d’oublier les quelque 10 953 animaux domestiques tués sous les crocs de Canis lupus cette année (données au 31 octobre). Fin novembre, 96 loups ont été prélevés sur 2019, la plupart durant une attaque et par des lieutenants de louveterie.

Le ministère de l’Agriculture dévoile un rapport sur la prédation

Le CGAAER (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux), comité présidé par le ministre de l’Agriculture, a remis un rapport sur la politique du loup en France comparée à d’autres pays européens tels que l’Espagne (Castille et Léon), l’Allemagne, l’Italie, la Pologne et la Suisse. Sans surprise le rapport pointe une augmentation globale de la population de loups et une cohabitation difficile avec les activités d’élevage dans chaque pays étudié. Les enquêteurs rédacteurs du rapport proposent une analyse poussée de chaque solution technique et financière, en réitérant qu’aucune d’entre elles n’est optimale et ne parvient à répondre aux attentes de chacun. Le rapport recommande le recours à la gestion différenciée et à la PAC pour mettre en place les moyens de protection, deux mesures rejetées depuis le début par les représentants agricoles. L’étude comparative avec les autres pays européens montre que la France subit le plus de dommages à cause du loup (voir tableau).

28 millions d’euros par an pour gérer le loup

Par ailleurs, la France est le pays qui met le plus de moyens financiers dans la protection est l’indemnisation avec 28 millions d’euros (dont 3,5 millions alloués à l’indemnisation). En comparaison, l’Allemagne, qui compte une population de loups de 600 individus (contre un peu plus de 500 en France), a seulement dépensé 1,5 million d’euros en 2018 pour la protection et l’indemnisation. Les quatre rédacteurs expliquent que la présence du loup s’étend désormais à l’ensemble des régions françaises, notamment la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, toutes deux présentant une forte densité d’élevage ovin et bovin. « Cela oblige aussi à se poser la question de la place que l’on souhaite accorder au loup, son bon état de conservation étant désormais largement assuré », écrivent-ils en conclusion de leur rapport.

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre