La question du loup au Sénat
Cyril Pellevat, sénateur pour le parti Les Républicains, a remis au Sénat le 17 avril dernier un rapport d’informations intitulé « Politique du loup : défendre un pastoralisme au service de la biodiversité ». Dans un long plaidoyer de 66 pages, le sénateur de Haute-Savoie défend l’intérêt du pastoralisme pour la société et l’environnement et insiste sur la fragilité de la situation actuelle des éleveurs et bergers, confrontés à la prédation des loups sur leurs troupeaux. Cyril Pellevat soumet, dans ce rapport, quinze propositions pour améliorer la prise en compte des éleveurs dans le plan loup 2018-2023. Il demande notamment le droit pour le berger de recourir à la légitime défense en cas d’attaque et souhaite que la conditionnalité des indemnisations à la mise en place des mesures de protection soit revue, voire éliminée, avec la prise en compte de la notion de troupeau non protégeable. Les syndicats agricoles FNO, FNSEA, JA et Confédération paysanne ainsi que l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) soutiennent également ces positions et réitèrent leur opposition au plan loup 2018-2023, affirmant que dans son écriture actuelle, ce document ne prend pas en compte les propositions faites par la profession durant la phase de négociations. La question du loup a également été abordée à la commission européenne où des députés allemands, autrichiens, espagnols et français ont alerté leurs pairs sur la désespérance des bergers et éleveurs ovins. Le commissaire européen à l’environnement, Karmenu Vella, a essuyé de lourdes critiques en déclarant qu’il fallait voir le retour du loup comme une opportunité pour l’écotourisme. L’homme politique maltais a également rappelé que les États membres de l’UE disposaient d’outils suffisants pour régler ce type de problème localement sans les reporter systématiquement sur la commission européenne.