Aller au contenu principal

La pluri-activité  entraîne des incidences sociales et fiscales

Avoir une autre activité en plus de l’élevage a des incidences sociales et fiscales et implique des choix à bien raisonner. Les effets varient selon que l’activité extérieure est une activité salariée ou non. Explications avec Daniel Causse, expert-comptable au CerFrance de Haute-Loire.

Daniel Causse, expert-comptable au CerFrance de Haute-Loire : « Les incidences administratives de la double activité sont principalement sociales et fiscales ».  © DR
Daniel Causse, expert-comptable au CerFrance de Haute-Loire : « Les incidences administratives de la double activité sont principalement sociales et fiscales ».
© DR

L’activité extérieure est une activité salariée

Il n’y a pas d’impact sur la fiscalité. Les salaires et les bénéfices agricoles restant distincts. Il y a par contre un impact au niveau social, avec un changement depuis 2015. Alors qu’auparavant, l’organisme d’affiliation était déterminé par le temps passé dans l’emploi salarié, c’est aujourd’hui à l’éleveur de choisir à quel organisme d’affiliation il veut cotiser (MSA, régime général ou autre). « Notre conseil est de se déclarer agriculteur à titre principal, et donc de cotiser à la MSA, et salarié à titre secondaire, indique Daniel Causse. Depuis 2015, les cotisations sont plutôt moins élevées quand on est agriculteur à titre principal qu’à titre secondaire, alors que la protection est meilleure. » Les cotisations maladies sont en effet inférieures quand on est agriculteur à titre principal que quand on l’est à titre secondaire et les autres cotisations ne sont pas plus élevées. L’éleveur agriculteur à titre principal a par ailleurs le droit à la retraite forfaitaire, ce qui n’est pas le cas s’il l’est à titre secondaire. Autre point d’attention : l’indemnité compensatoire de handicaps naturels (ICHN). En zone de montagne, si les salaires bruts perçus dans l’année n-2 dépassent un Smic, l’ICHN est réduite à 25 ha au lieu de 50 ha. Et s’ils dépassent deux Smic, l’éleveur n’est plus éligible à l’ICHN. Dans les autres zones défavorisées, les seuils sont d’un demi Smic et un Smic (ICHN réduite à 25 ha entre un demi Smic et un Smic, plus d’ICHN au-dessus d'un Smic).

L’activité extérieure est une activité non salariée

Sur le plan social, les règles sont plus simples depuis 2015. L’activité principale est l’activité la plus ancienne, quels que soient les revenus de chacune. Tous les revenus (bénéfices agricoles, industriels, commerciaux et non commerciaux) sont à déclarer auprès de la caisse de l’activité principale. Tous les trois ans, il est toutefois possible de changer de caisse si le chiffre d’affaires de l’autre activité est supérieur à celui de l’activité retenue comme principale. Sur le plan fiscal, c’est plus compliqué. « Dans ce cas, les règles sociales ne sont pas les règles fiscales », signale Daniel Causse. Si, au niveau social, des activités comme une chambre ou une table d’hôtes, une ferme-auberge… sont considérées comme agricoles, sur le plan fiscal, elles doivent être déclarées au titre des bénéfices industriels et commerciaux. Un éleveur au réel peut toutefois les déclarer comme des recettes agricoles accessoires si elles ne dépassent pas 50 000 euros et 30 % des recettes agricoles. « Le choix de le faire ou non dépend des circonstances, analyse Daniel Causse. Il faut voir si les deux activités auront la même durée de vie, si un nouvel associé peut être amené à s’installer… Dans un Gaec en général, il est conseillé de créer une structure à part et d’être prudent sur le temps passé à l’autre activité pour ne pas perdre la transparence du Gaec. Il faut également demander une autorisation à la Commission départementale d'orientation agricole (CDOA) pour avoir une autre activité qu’agricole. En EARL, il ne faut pas d’autorisation mais il est fortement conseillé de créer une structure séparée. »

Mise en garde

Patrimoine et impôt sur la fortune

Dès qu’une société est créée pour l’activité extérieure, le patrimoine qui lui est affecté n’appartient plus à l’individu. Pour l’impôt sur la fortune, l’exonération des biens professionnels ne s’applique qu’à l’activité principale au niveau fiscal.

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre