Aller au contenu principal

Tour des régions
La FNO rencontre sa base et expose ses actions

Les assemblées régionales de la Fédération nationale ovine étaient l’occasion de rappeler l’importance de coller sa structuration à celle des nouvelles régions. Exemple dans le Grand-Est.

Avant son congrès des 26, 27 et 28 avril prochain à Libramont en Belgique, la Fédération nationale ovine (FNO) faisait le tour des régions pour rencontrer sa base et exposer ses actions. Neuf rencontres étaient programmés en janvier, février et mars. Pour coller aux douze nouvelles régions françaises, la fédération ovine a adapté son découpage régional. Si pour certains, rien ne change, pour d’autres, ce sont de nouvelles habitudes de travail qu’il faut prendre.

Par exemple, dans la région Grand-Est qui rassemble les anciennes régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne, les éleveurs avaient déjà l’habitude de travailler ensemble. Il faut cependant s’inscrire dans les nouvelles feuilles de route du conseil régional. « Nous privilégions le travail par filière », détaillait Anne-Sophie Blondel-Bonnin du Conseil régional Grand Est le 19 janvier dernier à Laxou en Meurthe-et-Moselle. Or, assez homogène, la filière régionale ovine semble avoir pris une longueur d’avance et pourrait être la première filière agricole régionale à signer un contrat de filière. « Nous sommes prêts » expliquaient en substances les responsables ovins régionaux. « À nous de faire rapidement des propositions écrites, pertinentes et priorisées », recommandait ainsi Jean-Roch Lemoine, éleveur de l’Aube et secrétaire général adjoint de la FNO.

Des moyens régionaux pour soutenir la filière ovine

Ce programme régional d’accompagnement de la filière ovine encore en construction pourrait s’appuyer sur des aides à l’investissement génétique mais aussi concerner la formation, le métier d’éleveur ou la promotion de la viande. Pourquoi aussi ne pas demander l’installation d’une brigade loup dans la région puisque le sujet de la prédation est aussi très sensible dans le Grand-Est.

En plus de ces aides spécifiques, la région soutient la modernisation des exploitations. Elle a ainsi débloqué plus de 10 millions d’euros pour accompagner l’investissement et plus de mille dossiers ont été déposés en 2016 dont 800 par des éleveurs. La région, qui veut « muscler l’élevage et la filière viande », cherche aussi une stratégie pour l’avenir des abattoirs. « Il y aura des engagements financiers pour qu’il se passe quelque chose, promet Anne-Sophie Blondel-Bonnin. Nous voulons aussi nous appuyer sur notre bassin de consommation de 5,5 millions de personnes pour développer les débouchés régionaux ». « Car si l’on cite les circuits courts pour amener du revenu à l’éleveur, ce n’est pas possible s’il doit faire 300 kilomètres pour faire abattre un agneau » proteste Stéphane Ermann, éleveur de Moselle et futur administrateur de la FNO.

Être unie pour influencer les débats

La région a également voté en octobre dernier un plan d’aide d’urgence de cinq millions d’euros qui vient appuyer le mécanisme de l’année blanche bancaire. La région souhaite aussi généraliser les cellules d’accompagnement multipartenarial « Réagir » qui se basent sur des diagnostics et audits stratégiques à réaliser avant le 31 mars.

« Soyez en phase avec les nouveaux centres de décisions régionaux, recommandait Patrick Soury, éleveur de Charente et secrétaire général de la FNO. L’argent public est rare et arriver avec toute la filière unie permet de décrocher des budgets ». Autres lieux de concertation régionale, les nouvelles chambres régionales d’agriculture sont aussi des lieux à investir. Dans le Grand-Est par exemple, le comité régional élevage, porté par la chambre, sera demain l’interlocuteur principal de la région, les conseils régionaux cherchant plutôt l’effet levier de leurs subventions que le saupoudrage des aides.

Pour avoir une voix ovine au sein de la FRSEA, les syndicats départements ovins ont dû créer une FRSEA section ovine même cela fait un peu grincer des dents car tous les départements ne sont pas forcément 100 % acquis aux causes de la fédé. Daniel Dellenbach, éleveur de la Meuse et membre du bureau FNO, appelle ainsi à dépasser les crispations pour « pouvoir être dans les meilleurs endroits pour influencer les débats ». « Ça n’est ensemble qu’on sera fort », complète Hervé Wendling, éleveur du Bas-Rhin et futur administrateur de la FNO. Autres exemples de groupement régional, neuf EDE sur les dix de la région ont pu passer des commandes groupées pour les boucles d’identification. Les éleveurs ont désormais le choix entre les marques Chevillot, Datamars et Roxan.

Être en phase avec les nouveaux centres de décisions régionaux

Tension sur les cotations

Les rencontres régionales ont également permis de faire un point sur le marché ovin. Ainsi, le marché mondial connaît une baisse de la pression néozélandaise sur le marché européen. En Europe, de grosses interrogations demeurent sur les impacts potentiels du Brexit. Avec l’importante dépréciation de la livre sterling par rapport à l’euro, les produits britanniques, dont l’agneau, arrivent moins chers sur le marché européen. En plus, les experts britanniques prévoient une hausse des exportations début 2017. « Les mauvaises conditions climatiques ont retardé la finition des agneaux et conduit au repli des abattages en 2016, explique Mylène Foussier, chargée de mission à la FNO. Il resterait beaucoup d’agneaux à sortir des exploitations début 2017 ».

Orienter les agneaux laitiers vers les cantines ?

En France, où seul 40 % des viandes ovines consommées en France sont issues d’élevage français, la consommation continue de baisser au détriment surtout des importations qui régressent fortement. « Le cours de l’agneau est aujourd’hui sous pression, détaille Mylène Foussier. Certes la concurrence entre opérateurs pour obtenir des agneaux français rares peut tirer les prix à la hausse mais la consommation française morose, la chute du prix des peaux ou la hausse de la pression à l’import en provenance des îles britanniques ont tendance à pénaliser la cotation. »

Face à ces incertitudes sur le prix, la FNO veut anticiper les sorties importantes d’agneaux laitiers qui arrivent sur le marché avant Pâques et déstabilise le marché. D’autant que cette année, les agneaux Lacaune ne peuvent être exportés à cause de la FCO. « Nous allons rencontrer les opérateurs aveyronnais en février pour imaginer avec eux d’autres valorisations, explique Patrick Soury, secrétaire général de la FNO. Les agneaux Lacaune sont homogènes et avec des volumes conséquents, nous pourrions les orienter vers la restauration hors domicile, quitte à en congeler une partie. D’autant qu’il est désormais possible dans les appels d’offres des cantines de mettre des critères de proximité. »

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre