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Thierry Agrinier, président de la section ovin lait de la FDSEA de l’Aveyron
« J’ai espoir que les producteurs se retrouvent sur certaines orientations »

La filière de Roquefort n’a pas réussi à mettre en place le fonds lait cru qui devait réduire les écarts de prix du lait entre producteurs. Avant d’aller plus loin, elle doit faire évoluer ses structures.

Thierry Agrinier, président de la section ovin lait de la FDSEA de l’Aveyron © Volonté Paysanne
Thierry Agrinier, président de la section ovin lait de la FDSEA de l’Aveyron
© Volonté Paysanne

La filière a échoué sur la création du fonds qualité lait cru destiné à remettre un peu de solidarité entre producteurs. Pourquoi et quelles en seront les conséquences ?

Thierry Agrinier - Lors de la réunion de la confédération de Roquefort, début mai, un industriel a refusé la création du fonds qualité lait cru, en contradiction avec le consensus qui avait été signé par toutes les entreprises et toutes les associations de producteurs à l’automne dernier. Ce fonds était destiné à rééquilibrer partiellement l’écart de prix entre producteurs. Le prix du lait étant désormais lié au mix produit de chaque entreprise, l’écart entre les producteurs les mieux payés et les moins bien payés pourrait être supérieur à 100 euros par mille litres de lait. Ceux qui avaient joué le jeu de la maîtrise de la production dans l’ancien système seront les plus pénalisés. Ce refus a pour conséquence de faire tomber toutes les autres mesures qui étaient associées à ce fonds, en particulier le plan de régulation de l’offre de roquefort, destiné à éviter une surproduction de fromage et un risque de bradage sur les marchés, ainsi que la mutualisation des risques sanitaires. Le budget de la publicité collective sera également divisé par quatre. Les industriels, qui ont le mix produit le plus défavorable, ont préféré mettre l’argent destiné à ces mesures sur le prix du lait. Nous craignons aussi que les industriels ne redistribuent pas en totalité la masse financière qui abondait la caisse de péréquation de l’ancien système.

Les discussions se poursuivent-elles malgré tout et cette idée du fonds qualité lait cru peut-elle émerger de nouveau ?

T. A. - Pour l’instant, nous sommes en train de construire le collège producteur qui siégera au sein de la future interprofession. Il devrait être composé de représentants des organisations (OP) et associations de producteurs (50 %), des syndicats (25 %) et des territoires (25 %). La modification des statuts de la Confédération de Roquefort est également en cours. À partir de là, nous pourrons engager de nouvelles bases de travail. Mais, l’idée d’un fonds qualité lait cru est abandonnée, au moins pour le moment.

Comment expliquez-vous que la solidarité qui faisait la force de la filière Roquefort ait ainsi volé en éclats ?

T. A. - L’ancien système, avec ses qualités et ses défauts, aurait dû évoluer. Mais, l’arrivée du paquet lait, qui n’était pas adapté à notre filière, a semé la division. Les industriels en ont profité pour retrouver leur indépendance par rapport à la gestion des volumes et au prix du lait et ont orienté les producteurs vers la verticalité des OP, alors que nous étions nombreux à souhaiter la création d’une OP transversale. Néanmoins, j’ai bon espoir que, dans quelque temps, les producteurs se retrouvent sur certaines orientations.

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