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Pacte sociétal
Interbev ovin a du pacte sur la planche

Évoluer avec les enjeux actuels de la viande, répondre aux attentes sociétales sur la traçabilité et le respect du bien-être animal sont autant d’objectifs que l’interprofession s’est fixés avec la mise en place du pacte.

Cinq à dix ans en arrière, le bien-être animal était plutôt pris en compte dans la recherche et développement. Aujourd’hui, il s’agit d’une vraie stratégie de filière ». C’est ainsi que Caroline Guinot, responsable de la commission enjeux sociétaux à Interbev qualifie le travail entrepris par l’interprofession de la viande pour répondre aux attentes sociétales. Depuis 2017, l’interprofession s’est construit une sorte de charte de bonnes pratiques, le Pacte (acronyme de progrès, avenir, concertation, transparence et expertise), qui fait office de fil conducteur pour tous les métiers et tous les niveaux de la filière viande. Avec à l’esprit toujours l’objectif de se rapprocher des consommateurs, de comprendre leurs demandes et de répondre aux attentes sociétales. Ces attentes vont au-delà de la simple prise en compte du bien-être animal en élevage et à l’abattoir, elles concernent aussi l’environnement, l’économie des filières animales, la sécurité alimentaire et la qualité des produits. Sur le bien-être animal, l’interprofession a récemment mis au point des outils pour le mesurer et le quantifier, afin que cela soit rendu compréhensible par un plus grand nombre, mais Caroline Guinot souligne : « il ne faut pas oublier que cette sensibilité au bien-être de ses animaux, l’éleveur l’a depuis toujours. »

Donner de la transparence à l’élevage allaitant

Ces outils permettent néanmoins aux éleveurs et aux autres acteurs de la filière de se situer les uns par rapport aux autres et parvenir à montrer les progrès réalisés à un public hors filière. « Il faut du concret, des chiffres qui nous aide à communiquer dessus », reprend la responsable de la commission enjeux sociétaux d’Interbev. Les images volées dans les abattoirs par les associations welfaristes et véganes ont suscité de nombreuses et violentes réactions à l’encontre des abattoirs. Ceux-ci ont rapidement pris conscience de la nécessité d’être plus transparents sur leurs activités. Et les ONG ne restent pas en dehors. L’intérêt du pacte est justement d’ouvrir la discussion à tous et de réfléchir ensemble aux avancées envisageables et nécessaires pour la filière viande.

Mettre en avant les avantages écologiques de l’élevage ovins

La section ovine d’Interbev se mobilise pour répondre aux attentes sociétales et débute les travaux autour du pacte. Toutes les démarches pour répondre au pacte seront intégrées dans Inn’ovin, l’association pour la promotion et le développement du métier d’éleveur ovin. « Nous restons de bons élèves dans la représentation qu’a le consommateur de la production ovine, commente Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine (FNO). Mais il est temps pour nous de comprendre et de répondre aux attentes de la société à notre égard. » Chaque acteur de la filière doit avoir pour but d’être exemplaire dans son activité pour permettre à la filière ovine de conserver son image de qualité et de respect de l’environnement et de l’animal. Avec le programme Cap2ER, les professionnels ovins veulent mutualiser voire créer des indicateurs environnementaux. L’objectif étant tout d’abord de démontrer les aménités positives de l’élevage ovin en France. Avec le pâturage ou le débroussaillage, les troupeaux ovins participent au maintien de la biodiversité et à l’ouverture des paysages. De plus, les risques d’incendies en milieu naturel et les avalanches sont plus limités dans les zones pâturées. Certains indicateurs étant déjà existants et largement utilisés dans les logiciels de gestion d’élevage, Cap2ER prévoit de collecter ces données et de dresser un état des lieux de l’élevage ovin. Cela permettra notamment aux éleveurs français de comparer leurs systèmes d’élevages avec les Irlandais et Néo-Zélandais, réputés pour être écologiques. « Les résultats de Cap2ER pourraient permettre de mettre en avant des pistes d’améliorations accessibles à l’éleveur et transversales, c’est-à-dire en prenant en compte des axes économiques, environnementaux, sociaux, etc. », explique Marion Perras, chargée de mission à la FNO.

Pas de nouvelles contraintes pour les éleveurs

Par exemple, ajuster la ration des brebis permet à l’éleveur d’économiser sur l’alimentation, d’abaisser son coût de production et cela en abaissant aussi les gaz à effet de serre émis par ses animaux. Les professionnels de la filière ovine espèrent avoir un outil utilisable d’ici fin 2019. Celui-ci sera alors repris dans les fiches techniques diffusées par Inn’ovin. « Cap2ER n’a pas vocation à ajouter des contraintes aux éleveurs mais simplement de rassembler des données afin de donner de la visibilité à leur travail tout en leur donnant des clés d’amélioration », reprend l’animatrice syndicale. L’aspect social, lui, est abordé territorialement, à travers le dispositif Inn’ovin. Chaque antenne régionale prévoit des sessions de discussions entre éleveurs, animées pour la plupart par un intervenant sur le bien-être au travail, l’ergonomie des outils de travail, l’aménagement du temps de travail pour se libérer du temps de loisir, etc. Pour la prise en compte du bien-être des ovins, un outil de gestion en élevage allaitant va être développé par l’Institut de l’élevage. Ce programme Moubiene permettra aux éleveurs et à l’ensemble des maillons de la filière ovine d’accéder à une définition et une approche commune de la notion de bien-être animal. « La cible finale du pacte reste toujours le consommateur, insiste Marion Perras. Grâce aux indicateurs que nous mettons au point, les consommateurs auront plus de visibilité sur les pratiques en élevage."

Montrer aux consommateurs les bonnes pratiques de la filière

Une démarche reconnue à l’internationale

Le pacte d’engagement sociétal est encadré par la norme ISO 26 000 de responsabilité sociétale, reconnue internationalement. La démarche entre dans les objectifs de développement durable portés par l’ONU qui cible les grands défis planétaires à relever d’ici 2030. De plus, Interbev a reçu le label "engagé RSE", décerné par Afnor Certification. Ce label récompense les démarches issues de concertations entre les différents acteurs d’une filière, les pouvoirs publics et les représentants de la société civile.

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