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Grassman, un bouquet d’applis pour gérer la prairie

L’Institut de l’élevage, MAS Seeds et Jouffray-Drillaud préparent une application pour aider à semer, fertiliser, désherber, estimer et faucher ses prairies. Lancement officiel en octobre.

La prairie dans sa poche. Avec GrassMan, abréviation de grass management (gestion de l’herbe en anglais), l’Institut de l’élevage et les semenciers Mas Seeds (ex-Maïsadour Semences) et Jouffray-Drillaud veulent offrir une série d’applications au service de la conduite des prairies. Une fois téléchargé sur son smartphone, GrassMan propose six modules utiles du semis jusqu’à la valorisation de la récolte.

Le premier module composer aide aux choix des semences, en pure, association ou mélange. Il permet de raisonner son choix d’espèces à partir de questions simples liées à la nature du sol, au mode d’exploitation envisagé (fauche, pâture ou mixte), à l’animal consommateur et à la pérennité attendue du couvert (courte ou longue durée). L’utilisateur dispose au final de propositions de compositions avec les dosages par espèce et avec des variétés facilement accessibles auprès des distributeurs. « Aucune proposition de marque ou de gamme n’est formulée », précise Jérôme Pavie responsable du service fourrages et pastoralisme de l’Institut de l’élevage, en rappelant son attachement à la neutralité de l’outil.

Une mini-flore de poche pour reconnaître les plantes

L’outil fertiliser permet de définir la dose d’azote à apporter et sa répartition en fonction du sol, des couverts et de la conduite (fauche, pâturage). Elle prend en compte l’objectif de rendement attendu et les différentes sources d’azote disponibles : fournitures en azote par le sol, contribution des légumineuses et restitutions par les animaux au pâturage.

L’application identifier aide au diagnostic de la flore des prairies. Elle facilite la reconnaissance des principales espèces de graminées, légumineuses ou adventices présentes dans chacune de ses parcelles. Grâce à un catalogue de photos et descriptions des 105 principales espèces prairiales, l’utilisateur peut connaître l’intérêt fourrager ou l’écologie de chaque plante. Des pictogrammes facilitent la lecture pour percevoir rapidement leur intérêt ou leur éventuelle nuisibilité. L’utilisateur apprend à reconnaître les différentes espèces en observant des points précis : préfoliation, couleur de certains organes, présence de signes distinctifs. L’outil de reconnaissance le guide progressivement vers une proposition, parfois élargie aux espèces avec lesquelles la confusion est possible.

Une qualification des foins pour orienter sur son utilisation

Cet outil identifiier est en lien avec l’outil lutter qui propose des solutions pour la gestion des espèces nuisibles dans les prairies jeunes ou déjà installées. L’appli peut conseiller de modifier l’intensité du pâturage, le mode d’exploitation ou la fertilisation. Il peut aussi faire appel à une solution chimique lorsqu’elle existe. Dans ce cas, l’outil propose les formulations commerciales les plus courantes, autorisées et disponibles sur le marché, avec les concentrations requises et les niveaux d’efficacité sur l’espèce identifiée. Là encore, le conseil reste neutre.

L’application faucher vise à optimiser les fenêtres climatiques pour récolter l’herbe. En intégrant les prévisions météorologiques locales, la nature du couvert prairial et l’importance de la végétation sur pied, l’outil indique la possibilité de récolter l’herbe en ensilage, enrubannage ou foin.

Enfin, le module qualifier aide à estimer la qualité des foins à partir de critères visuels et de la connaissance des conditions de récolte. Pour chaque parcelle, l’éleveur indique par exemple si le foin a des traces d’humidité, s’il sent bon, s’il a beaucoup de feuilles ou s’il y a des poussières. Chaque question est accompagnée d’un commentaire pour comprendre le rôle du critère demandé et optimiser les fauches futures. Des photographies viennent aussi aider l’utilisateur dans certains arbitrages (couleur, moisissures, etc.). Cette estimation de la qualité permet de hiérarchiser la qualité des foins et ainsi optimiser la distribution de ses fourrages en fonction des besoins des animaux. Cette application devra aussi être développée sur les ensilages et les enrubannages dans une future évolution de GrassMan,

Une centaine de testeurs évaluent l’outil avant sa version payante

« Jusqu’alors, aucune application ne s’intéressait à la qualité de récolte, ni au déclenchement des chantiers de fauche », apprécie Jérôme Pavie. L’intérêt de GrassMan est aussi dans son système collaboratif. « S’il le souhaite, un éleveur peut partager librement ses rapports avec les personnes renseignées dans sa ‘users list’ et échanger avec d’autres éleveurs, ou encore son conseiller. De leur côté, les conseillers et techniciens peuvent inviter des éleveurs à tester le bouquet d’applications et à partager leurs analyses et résultats », recommande François Harambat, directeur marketing et communication de Mas Seeds.

GrassMan est en cours de bêta-test par une centaine d’éleveurs et techniciens de toute la France. Lancé officiellement lors du Sommet de l’élevage (du 3 au 5 octobre à Clermont-Ferrand), l’outil sera alors proposé en téléchargement sur GooglePlay (Android) ou Apple Store (iOS). L’abonnement au service sera d’une cinquantaine d’euros par an. Pour Laurent Victor, directeur marketing et communication à Jouffray-Drillaud, « c’est un support de conseil solide autour de la conduite de la prairie. Il aidera l’éleveur à prendre les bonnes décisions qui lui permettront de trouver une meilleure rentabilité dans la gestion de son système fourrager ». La prairie tient dans la poche.

D’autres applications en herbe…

D’autres applications smartphone veulent aider à mieux connaître et gérer les prairies mais la plupart doivent s’enrichir pour être vraiment utile.

Pl@ntnet est une référence pour la reconnaissance botanique en aidant à identifier des plantes à partir de photos. Véritable encyclopédie avec photos et descriptifs de plante, Pl@ntnet est issu de la plateforme Télébotanica.

Weedscout est très utile pour la reconnaissance des mauvaises herbes. Il vous suffit de photographier la plante à identifier et l’appli Weedscout analyse l’image et détermine la mauvaise herbe.

Le portail Inra e-phytia héberge plusieurs applications en santé des plantes permettant d’identifier les maladies et bioagresseurs de diverses plantes cultivées. Le site est performant sur les cultures maraîchères, la vigne, les plantes horticoles, certaines cultures de plein champ mais il s’avère peu adapté aux prairies. Il en est de même pour Plantix qui reconnaît surtout les maladies des plantes des pays du Sud en mode sciences participatives.

Développée par Jouffray-Drillaud, myChloroFiltre propose trois services pour optimiser la culture des couverts végétaux : choix du couvert, réussite de l’implantation et estimation de la biomasse.

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