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Faire face aux campagnols

Le campagnol terrestre cause de gros dégâts aux exploitations d’élevage. Pour contrer ce rongeur, le recours à des dispositifs de lutte intégrée s’impose. (Extraits)

Un seul couple peut engendrer 150 individus en un an. Des facteurs de contrôle régulent cette population, mais cycliquement ce contrôle n’a plus lieu et la population explose, pouvant prélever plusieurs tonnes de fourrages.
Un seul couple peut engendrer 150 individus en un an. Des facteurs de contrôle régulent cette population, mais cycliquement ce contrôle n’a plus lieu et la population explose, pouvant prélever plusieurs tonnes de fourrages.
© B. Griffoul

La pullulation de campagnols terrestres est un vrai souci sur les exploitations d’élevage. Consommant de préférence des racines et des légumineuses, cet animal modifie la composition des prairies, réduit la quantité d’herbe disponible et altère la qualité des fourrages. Il amène de la terre sur les prairies et les ressources alimentaires de l’exploitation s’en trouvent pénalisées. La reproduction, l’élevage des jeunes, la production laitière et la qualité du lait s’en trouvent altérés.

Les pullulations peuvent également avoir des conséquences sur la santé animale et humaine. Le rongeur est en effet un hôte privilégié du parasite responsable de l’échinococcose et, plus communément, il entraîne la présence de terre et donc de poussière qui en excès peut provoquer la maladie du poumon du fermier. Sans compter la surcharge de travail et le stress liés à ce qui est souvent vécu comme une agression!

Le phénomène, qui cause des dégâts depuis une trentaine d’années sur les prairies de moyenne altitude de Franche- Comté et d’Auvergne, s’est étendu à une partie des Alpes et des Pyrénées, en Champagne-Ardenne et dans le Nord, et plus récemment en Bourgogne. Ciblant les zones d’élevage avec une forte proportion de prairies permanentes, il est une conséquence de la spécialisation des territoires. Dans les zones de moyenne montagne, spécialisées dans la production herbagère, réduction du labour et stimulation de la productivité des prairies ont été favorables au développement de taupes, créant des galeries propices au campagnol.

L’augmentation de la taille des prairies et la diminution des haies et bosquets ont également favorisé les campagnols. La présence du rongeur a permis le développement de prédateurs et sélectionné les prédateurs dits spécialisés, créant un phénomène d’interdépendance entre les deux espèces, à l’origine des fluctuations pluriannuelles des populations de campagnols. Le cycle de pullulation dure en moyenne cinq à six ans et comporte quatre phases — basse densité, croissance, pic de pullulation et déclin —conditionnées par l’abondance de prédateurs, les conditions climatiques, les parasites, les maladies et la capacité d’accueil du milieu.

La suite dans Pâtre n°622 de mars 2015 p33

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