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Au Pays de Galles, des brebis dehors toute l’année

Nés fin mars, les agneaux de Rhydian Glyn profitent de l’herbe pour grandir et se développer. Finis sur du plantain ou de la chicorée, ils sont vendus au deuxième semestre.

Installé hors cadre familial depuis une dizaine d’années, Rhydian Glyn élève des brebis sur une ferme de 240 ha. Toutes ses terres sont en location, la moitié en « montagne » l’autre moitié sur « collines mécanisables ». Une partie de ses 850 brebis Welsh est conduite en race pure pour son renouvellement et il vend 230 agnelles de sélection par an. L’autre partie du troupeau est croisée avec des béliers Beltex et Aberfield pour la vente d’agneaux de boucherie. Son système se repose sur une seule période d’agnelage par an, fin mars.

Agnelages à l’extérieur mais les jumeaux rentrent deux jours

Les brebis sont échographiées en décembre. Elles sont allotées en fonction du nombre d’agneaux qu’elles portent. Les simples sont sur pâtures et complémentées avec de l’enrubannage (apporté directement au champ). Les doubles sont conduites au fil sur des parcelles de plantes fourragères, par exemple des rutabagas semés en mai, avec un apport d’enrubannage. Tous les agnelages se passent en extérieur. Seules les brebis ayant donné naissance à des jumeaux sont amenées en cases en bâtiment durant 48 h pour favoriser les adoptions.

À un mois, les agneaux sont bouclés, équeutés et vermifugés. Ils sont ensuite sevrés dès 10 semaines. Les ventes d’agneaux s’étalent de fin juin à Noël. Leur finition se fait au pâturage sur des parcelles semées de plantain et chicorée. Ils sont vendus à un poids vif de minimum 38 kg pour des poids carcasse de moyenne 17 kg pour 77 euros en moyenne dans la grande distribution (Tesco). Les agnelles de reproduction sont vendues fin août à 88 euros environ.

Un parcellaire aménagé pour gagner en efficacité

Chez Rhydian, les clôtures principales sont en ursus et les clôtures intermédiaires sont en fils électriques pour faire des paddocks de trois jours. Toutes les pâtures sont raccordées à l’eau pour l’abreuvement des animaux. Des subventions incitent l’entretien et la création de haies bocagères (noisetier, épines noires…). Ces subventions financent également le travail d’implantation de la clôture. Rhydian met donc en place des haies clôturées, pour protéger les ovins du vent et de la pluie.

Grâce à l’utilisation de chiens de troupeaux efficaces les déplacements des lots sont facilités. Les changements de parcelles ne prennent ainsi que peu de temps.

Pâturage complémentaire entre les bovins et les ovins

Au Pays de Galles, les éleveurs caractérisent les surfaces de leur ferme en deux types : les « hills », terres plus hautes en altitude, en pente, exposées au vent, milieux plus pauvres et plus acides et avec une végétation à faible valeur alimentaire où les chargements sont faibles ; et les « upland », des terres mécanisable à plus fort potentiel agronomique et souvent protégées par des haies.

Ces milieux sont valorisés en fonction des besoins physiologiques des animaux et de la ressource fourragère disponible. Les « hills » sont généralement destinées aux brebis taries et en lutte et aux agnelles de reproduction en croissance.

Sur les « uplands », des cultures de racines fourragères sont intégrées dans les rotations d’herbe entre deux pâtures pour nourrir les brebis qui portent des doubles en hiver (janvier-février) avec de l’enrubannage. Elles sont ensuite réimplantées en prairie. Les « uplands » les mieux exposées et abritées sont réservées aux agnelages. Les parcelles à fortes valeurs alimentaires (plantain et chicorée) servent à la finition des agneaux.

Éclaircie des parcelles et densification de la flore

Chez Rhydian, au printemps les brebis sont sur des paddocks de trois jours avec un chargement d’environ 1 ha pour 100 brebis. Au global, le rendement est d’environ 7 tonnes de matière sèche par hectare et par an, permis par l’alternance fauche-pâturage et l’épandage de 30 unités d’azote post-pâturage en mars, avril, juillet septembre.

Pour diversifier et sécuriser son revenu, Rhydian achète 170 génisses par an et les élève durant 16 mois pour les revendre en amouillantes.

L’alternance du pâturage des bovins suivi de celui des ovins permet d’abord d’éclaircir les parcelles par le piétinement des bovins pour ensuite favoriser le tallage des graminées et densifier la flore avec le pâturage des moutons qui pâturent plus ras.

En chiffres

La ferme de Rhydian Glyn

1 UTH, Rhydian, double actif, à la fois vendeur d’aliments et éleveur
850 brebis
290 000 € de chiffre d’affaires dont 48 600 € d’aides
87 000 € de profits avant les charges opérationnelles

Le saviez-vous

À chaque strate ses races

Au Pays de Galles, on y trouve une grande diversité de races. Les races bouchères occupent les meilleures terres comme les "suffolk" ou les "texel". Les petites races de type "welsh moutain", ou "cheviot" se trouvent sur les montagnes. Entre les deux, on trouve des brebis croisées "race rustique/race bouchère", ou alors des races de type intermédiaire comme la brebis "Lleyn" (se prononce "cline"). Ce système de stratification (Hills, Uplands, Lowlands) valorise l’ensemble du territoire.

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