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DOSSIER
De nouveaux débouchés pour la région Paca

Grande région ovine qui réussit la prouesse de maintenir les brebis sur son territoire, Provence-Alpes-Côte-d'Azur fait face à de nouveaux défis : vente directe, bio et Aïd.

© lgeffroy

La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) est la première région ovine en nombre de brebis allaitantes. En 2012, 1 500 éleveurs ont déclaré l'aide ovine, pour un cheptel de 590 000 brebis. Même si ce dernier a tendance à diminuer ces dernières années, la baisse d'effectifs est bien moindre que dans les autres régions françaises. Ce sont surtout les petits élevages qui disparaissent. Les troupes de plus de 350 brebis augmentent. Sept pour cent des éleveurs ovins français sont installés en Paca avec un nombre moyen de 390 brebis, alors qu'au niveau national, la moyenne est à 240.

Le cheptel se répartit néanmoins de manière inégale entre le Nord et le Sud. C'est dans les Hautes-Alpes que l'on trouve le plus de brebis et d'éleveurs. Viennent ensuite les Alpes-de-Haute-Provence, puis les Bouches-du-Rhône. Ces trois départements regroupent près de 80 % des ovins. Les Bouches-du Rhône se caractérisent par un effectif moyen par troupeau très important : 720 brebis en 2012. Bien qu'étant un département littoral urbanisé, il conserve un cheptel conséquent. Une particularité qui s'explique par l'héritage historique de systèmes d'élevages très extensifs associés aux productions végétales de la zone, comme le foin de Crau.

La grande majorité de ces exploitations sont spécialisées en ovin, avec une composante pastorale forte. Les trois races rustiques locales sont adaptées au territoire. La mérinos d'Arles avec 300 000 brebis est la troisième race de France, suivie de la préalpes du sud avec 200 000 animaux et la mourérous avec 35000 individus.

Des complémentarités entre les départements

Zones de plaines et zones de montagnes sont complémentaires. Souvent, les élevages de Basse-Provence transhument en haute montagne l'été. Les éleveurs des Alpes envoient parfois leurs brebis en plaine pour les mois les plus rudes, et il est courant qu'ils achètent du foin de Crau. La plus grande partie des transhumants n'ont pas les équipements nécessaires à l'engraissement des agneaux. Ils vendent tous leurs mâles en tardons et les femelles en agnelles de renouvellement.

Les producteurs des Alpes préfèrent croiser leurs brebis avec des mâles de races bouchères et un petit nombre d'éleveursse sont lancés dans un programme d'étalement de leur production pour répondre au mieux à la demande du marché. La région compte dix abattoirs qui traitent des ovins. Le principal est localisé à Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), premier abattoir spécialisé ovin français. En 2011, 8 200 tonnes y ont été abattues, dont une partie valorisée en label rouge agneau de Sisteron. L'abattoir traite 94 % d'ovins français, dont 33 % de la région Paca.

Pôle ovin de Sisteron

Les agneaux régionaux proviennent principalement des adhérents des organisations de producteurs. Il existe autour de cette structure un pôle agroalimentaire viande d'envergure nationale : le pôle ovin de Sisteron. Autour gravitent une coopérative de producteurs, des entreprises de cheville, des boucheries, des boyauderies et triperies, des entreprises de valorisation des peaux. La région Paca, c'est aussi un bassin de consommation important pour la viande ovine, avec une appellation en plein essor, l'agneau de Sisteron, un label rouge reconnu depuis 2007. C'est l'un des rares labels français dont les ventes progressent, dans un contexte de commercialisation tendu depuis plusieurs années.

Le travail sur la gestion de l'approvisionnement a permis de fidéliser la clientèle et de développer de nouveaux contrats. Une centaine de points de vente, répartis entre Paca et Rhône-Alpes, ont fait le choix de mettre en avant ce produit ovin régional. 36 % des éleveurs adhèrent à une organisation de producteurs (OP), Les Bergers du Soleil et Prov'Alp l'Agneau du Sud. Leur répartition dans les départements est très variable, la vente directe étant assez répandue. De plus, les troupeaux buccorhodaniens sont assez conséquents pour que leurs producteurs puissent négocier directement la vente des agneaux avec les intermédiaires.

Les éleveurs, toujours en quête de débouchés, recherchent des nouvelles formes de commercialisation : vente directe, agriculture biologique ou agneau pour l'Aïd. Les OP sont donc surtout présentes dans les départements alpins. L'éloignement des centres de consommation fait que la collecte réalisée est indispensable au maintien de ces élevages dans les zones les plus reculées. Il existe également en Paca des sites d'abattage temporaires. Ces sites autorisés lors de la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir, doivent répondre chaque année à des normes de plus en plus strictes. Le nombre d'abattoirs agréés demeure insuffisant par rapport à la demande: vingt-trois en 2013, dont onze dans les Bouches-du-Rhône, huit dans le Var, trois dans le Vaucluse et un dans les Alpes-Maritimes.

La suite dans Pâtre 613, avril 2014

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