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De l’organisation pour gérer deux métiers

Sylvain Ray a un travail salarié à mi-temps en plus de son élevage de 170 mères en sélection. Il anticipe au maximum les chantiers pour éviter de perdre du temps.

Passionné de l’élevage et rigoureux, Sylvain Ray passe du temps dans les salons agricoles pour vendre ses reproducteurs. © D. Hardy
Passionné de l’élevage et rigoureux, Sylvain Ray passe du temps dans les salons agricoles pour vendre ses reproducteurs.
© D. Hardy

En plus de ses 170 brebis Ile-de-France en sélection à Meillard dans l’Allier, Sylvain Ray s’occupe des espaces verts des communes à mi-temps avec un contrat de 90 heures par mois. « Avoir deux métiers demande de l’organisation et il faut avoir une épouse compréhensive », plaisante Sylvain Ray. « On apprend à être efficace dans la gestion du temps. Je fais un tour des animaux le matin avant d’aller travailler à huit heures. Je travaille à l’extérieur le matin et, l’après-midi, je m’occupe des chantiers de l’élevage. »

Anticiper pour limiter les aléas chronophages

L’éleveur essaie d’anticiper au maximum ses activités. « Par exemple, pour les inséminations, je pose les éponges le samedi matin, je les enlève le dimanche et nous faisons l’insémination le lundi après-midi. J’ai un calendrier d’accouplement et je m’y tiens ». Sylvain essaie aussi de ne pas perdre de temps inutilement. « Quand je pose des clôtures, j’ai tout organisé pour ne pas avoir à faire d’aller-retour s’il me manque quelque chose ». Avec une bascule et une cage de retournement, l’éleveur s’est équipé pour être efficace. La race a été aussi choisie pour ne pas se compliquer la tâche. « L’Ile-de-France peut se désaisonner et ainsi mettre bas à l’automne quand les travaux d’entretiens des espaces verts diminuent ». Sylvain apprécie aussi la résistance des brebis « qui peuvent se débrouiller toutes seules ».

Éleveur à mi-temps, Sylvain n’est pas pour autant un demi-éleveur qui fait le travail à moitié. Il parle avec la même fierté et la même passion de son élevage et de ses 193 % de prolificité. Pourtant, à son installation en 2009, il n’a eu droit qu’à une demi-DJA sur sa ferme de 33 hectares dont la moitié en propriété. Après une formation agricole, il a d’abord été salarié dans le rayon boucherie d’une grande surface puis dans un golf comme jardinier avant cet emploi d’entretien des espaces verts. « Mon projet d’installation avec mon beau-père a échoué mais j’ai acheté mes brebis. J’ai fait mon stage six mois dans une ferme avec un atelier ovin et c’est là que j’ai pris la décision de m’installer dans cette filière. En passant d’un plein-temps salarié à un mi-temps, j’ai pu augmenter ma troupe. »

L’installation progressive peut être une bonne école

Autre avantage de l’emploi salarié, le revenu régulier et fixe. « Si j’ai l’opportunité d’agrandir, je le ferai peut-être. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque mais j’ai mes deux enfants de 8 et 11 ans à nourrir et je ne suis pas sûr de gagner autant avec uniquement l’élevage », reconnaît l’éleveur de 43 ans.

Pour lui, s’installer éleveur en commençant par la double activité peut être une bonne option si de la terre doit se libérer plus tard. « Cela permet de se faire la main et d’avoir une petite trésorerie pour commencer. Cela aussi laisse le temps de visiter d’autres élevages et de prendre du recul sur son installation ».

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