Aller au contenu principal

Combien rapporte la génétique ?

Le contrôle de la performance permet de suivre précisément la productivité numérique et la croissance des agneaux. Couplé à l'utilisation de béliers certifiés, il vous fera gagner plus. Les simulations économiques le montrent.

Le contrôle de performance permet de connaître, analyser et comparer les données de sa troupe. © D. Hardy
Le contrôle de performance permet de connaître, analyser et comparer les données de sa troupe.
© D. Hardy

« Le contrôle de performance a une double utilité, rappelait Alain Demoulin de la chambre d’agriculture de la Marne lors du dernier Tech-ovin. Il sert au schéma de sélection pour choisir les animaux avec le meilleur potentiel génétique. Il sert aussi à l’éleveur en apportant une meilleure connaissance de son troupeau. L’éleveur peut ainsi choisir ses meilleurs reproducteurs, les brebis candidates à l’insémination et les brebis à réformer. »

Le contrôle de performance va donc fournir des index de prolificité, de valeur laitière ou de croissance mais aussi des indicateurs techniques qui aideront l’éleveur à piloter sa troupe. Grâce aux pesées des agneaux, il connaîtra le gain moyen quotidien de ces agneaux. Car avoir une croissance des agneaux élevée permet d’économiser des jours d’engraissement. Ainsi, une baisse de croissance de 50 grammes par jour se traduit par un retard de croissance de 3,5 kilos à 70 jours, et 22 jours d’engraissement supplémentaires pour atteindre un poids de carcasse de 19 kg. Financièrement, c’est un surcoût de 6 euros par agneau avec un aliment à 280 euros la tonne, soit 32 centimes par kilo de carcasse.

Productivité numérique et croissance des agneaux, deux leviers majeurs du revenu

En enregistrant précisément l’inventaire, les luttes et l’agnelage, le suivi génétique permet de repérer et réformer au plus tôt les brebis improductives, et donc d’éviter les charges inutiles. Par exemple, en système herbager, on économise 650 kilos de matière sèche de fourrage sur un an pour chaque animal réformé. En système bergerie intégrale, la même brebis improductive coûte 62 à 68 euros pendant un an, rien que pour l’alimentation d’entretien.

Le contrôle de performance permet également de suivre la productivité numérique, un critère très important pour vendre plus d’agneaux et améliorer le revenu. Pour un troupeau de 200 brebis, un gain de 0,2 point de productivité entraîne un accroissement de l’EBE de 2 700 euros selon les chiffres du réseau d’élevage ovins Nord Picardie. « Cela correspond à un gain de 0,68 euros par kilo de carcasse » calcule Alain Demoulin pour rappeler qu’il y a d’autre levier que le prix pour gagner plus.

Investir dans des béliers non qualifiés est risqué

Ces efforts de suivi du troupeau doivent se prolonger dans le choix du bélier. « Économiser 100 euros en achetant un bélier non qualifié peut vous faire perdre jusqu’à dix fois plus, calcule le technicien ovin qui est également un des trois coordonnateurs Ovall. Vous vous exposez au risque de voir rapidement baisser la croissance des agneaux de boucherie ». Et cette baisse a un coût. Ainsi, en partant d’un GMQ initial de 320 grammes, une baisse de croissance de 35 g/jour correspond à 15 jours d’engraissement supplémentaires des agneaux, soit 15 kilos d’aliment à 280 euros la tonne. Ce bélier sera le père de 41 agneaux vivants, soit 123 agneaux sur l'ensemble de sa carrière de trois ans. Le surcoût lié à l’alimentation est alors de 516 euros.

« À plus long terme, les filles d’un bélier non qualifié peuvent connaître une baisse de prolificité ». Dans une troupe avec une prolificité de 160 %, 20 filles n'atteignant que 150 %, cela fait 8,5 agneaux en moins sur la durée de leur carrière. Au final, le manque à gagner s'élèvera à 650 euros.

Ne pas investir dans la génétique peut vous coûter cher !

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre