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« Berger, tondeur et formateur, je vis de ma passion des ovins »

Issu d’une famille de marins à Saint-Malo, Estéban Gueneuc, 35 ans, s’est installé dans le Cantal, à Neussargues en Pinatelle, pour devenir berger et vivre de sa passion des ovins.

Estéban, berger, tondeur, formateur, en train de partager sa passion avec sa fille Coline.
Estéban, berger, tondeur, formateur, en train de partager sa passion avec sa fille Coline.
© CS ovin de Saint-Flour

Lorsque je suis arrivé dans le Cantal, je travaillais dans le monde de l’animation et de la protection de l’enfance, à mille lieues des brebis et de l’agriculture. Enfant, j’inventais des stratagèmes pour aller aider mon voisin qui élevait des brebis et des vaches. J’avais plaisir à travailler avec les ovins et en 2012, j’achetais mes trois premières brebis de race Cameroun. Attaché à la montagne et aux ovins, l’envie d’être berger m’est apparue comme une évidence. J’avais conscience de la technicité, des connaissances et de la pratique que j’allais devoir acquérir pour me reconvertir avec succès. J’ai alors intégré le CS ovin à Saint-Flour en 2018-2019 par la voie de la formation continue.

Une formation pour relier la théorie à la pratique

Cette formation m’a permis d’atteindre mes objectifs et de faire évoluer mon projet, de relier la théorie à la pratique, voir ce qu’il faut faire, et surtout ne pas faire ! J’ai pu aussi rencontrer des éleveurs, des professionnels, et me constituer un réseau que j’utilise encore aujourd’hui pour le travail et avancer techniquement. Au fil des rencontres, mon projet s’est étendu. Je voulais toujours être berger, mais garder un lien avec les éleveurs en réalisant la tonte et le parage des onglons. Lors de la formation, je me suis intéressé à l’éducation du chien de troupeau, aujourd’hui auxiliaire indispensable dans mon activité.

Berger, c’est travailler avec l’environnement

À l’issue de ma formation, je connaissais mes acquis et mes faiblesses, et mon besoin d’acquérir plus d’expérience. Je réalisais cependant mon rêve en devenant berger dans le cadre d’un programme d’amélioration pastorale avec une petite troupe ovine. Berger, ce n’est pas que garder les brebis, c’est préserver le milieu et surtout ne pas dégrader son environnement. « La montagne donne à manger aux brebis, et les brebis donnent à manger à la montagne ! ». J’aime l’idée de poursuivre le travail de l’éleveur en estive, et leur rendre de bonnes brebis.

Un de mes formateurs m’a appris à tondre et je me passionne aujourd’hui pour la valorisation de la laine qui est une matière noble. Cela me tient à cœur. Je rencontre, partage, découvre avec les éleveurs. Pratiquant le judo, j’aime le caractère sportif de la tonte et sa technicité.

J’enseigne aujourd’hui en CS ovin pour transmettre à mon tour mes connaissances et mon expérience. Je ne m’attendais pas à être formateur un jour ! J’apprends aussi tous les jours grâce aux apprentis que j’encadre.

Aujourd’hui, toutes ces activités me permettent de concilier ma vie professionnelle et familiale, et de m’occuper de ma petite fille Coline. Je vis de ma passion et je la partage.

Berger : un métier à plusieurs facettes

Ce métier ancestral a évolué, et demande au berger prendre en compte les aspects sociaux, environnementaux, économiques. Le berger doit nourrir et prendre soin de son troupeau pour permettre aux éleveurs de refaire leurs stocks et de récupérer leurs brebis en bonne santé et en bon état. Le travail de l’éleveur et celui du berger sont ainsi complémentaires.

La montagne est partagée. Le berger doit communiquer, faire comprendre les usages, expliquer le fonctionnement de l’estive, du troupeau ovin. Lui revient également la gestion de l’estive, dans toute sa complexité, il doit optimiser le pâturage, tout en préservant et pérennisant les milieux.

Tout ceci vient expliciter et améliorer l’image de la production ovine auprès du grand public et des consommateurs.

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