Aller au contenu principal

Aliment complet ou fermier, à chacun son choix

S’il autorise un coût inférieur de la ration, le mélange fermier induit des croissances inférieures à celles permises par un aliment complet. Les formules sont nombreuses et fabriquées au gré des matières premières disponibles.

Le mélange fermier admet également des contraintes. S’agissant du mélange de plusieurs matières premières, la capacité de stockage et le temps passé à la préparation sont plus importants qu’avec un aliment complet. Le mélange homogène des matières premières n’est pas indispensable, ce d’autant plus que cette pratique n’empêche pas les agneaux de trier. Elles peuvent être simplement disposées en couches successives. Il importe toutefois de veiller à ce que les nourrisseurs disposent de rebords suffisamment hauts limitant le gaspillage.

Les différents mélanges possibles

Avec une ou plusieurs céréales, il est nécessaire d’associer une source d’azote afin d’équilibrer la ration des agneaux. Le choix est large avec des performances et contraintes de travail différentes. La qualité des carcasses n’est pas influencée par le type de mélange. Mais les vitesses de croissance sont systématiquement inférieures à celles obtenues avec un aliment complet à l’exception des rations avec un complémentaire azoté. La durée de finition des agneaux est ainsi allongée pour un même poids de carcasse (graphique 2). Les différentes sources d’azote possibles sont : les complémentaires azotés incorporés selon leur teneur en azote à des taux différents ; les tourteaux d’oléagineux (colza, soja, tournesol…) ; les protéagineux et légumineuses en graines (pois, lupin, féverole ou vesce) ; le foin de légumineuses en pures (luzerne ou trèfle).

Les céréales et les protéagineux sont riches en phosphore et pauvre en calcium. Il est donc indispensable de rétablir l’équilibre phosphocalcique par ajout de calcium. Un aliment minéral vitaminé de type 0-20 est bien adapté à raison de 3 % du mélange total. D’autre part, l’apport de chlorure d’ammonium limite les risques de lithiase urinaire (ou gravelle). Cet additif n’est pas autorisé en agriculture biologique.

Mon méteil en grains est-il adapté pour finir mes agneaux ?

Oui si la proportion d’avoine ne dépasse pas 40 %.
Oui si la proportion de protéagineux est supérieure à 30 % s’il s’agit d’un mélange, 40 % s’il s’agit uniquement de pois protéagineux.
Pour estimer la valeur alimentaire, il suffit de compter selon la méthode suivante : prendre un échantillon représentatif du méteil d’un kg environ ; séparer chacune des espèces ; peser chaque espèce en les exprimant en % ; calculer les valeurs énergétiques et azotées du mélange à partir des tables Inra et des différentes proportions identifiées.
Si la teneur en azote n’atteint pas 90 g de PDI par kg brut, il est possible d’ajouter un complémentaire azoté, un protéagineux, un tourteau d’oléagineux (colza, soja…) ou bien de remplacer la paille ou le foin de graminées par un foin de légumineuses pures.
Pour en savoir plus sur la méthode du comptage, vous pouvez consulter la fiche technique « Du méteil en grains adapté à la finition des agneaux de bergerie » sur www.idele.fr et www.inn-ovin.fr

Avis d'expert : Agathe Chevalier, pôle régional ovin de Charolles (71)

"Moins 5 % de croissance avec le mélange fermier"

« Nous avons testé un mélange d’orge et de pois l’hiver dernier dans le cadre d’une série d’essais sur le niveau azoté des aliments pour agneaux. Les deux matières premières étaient à parts égales dans le mélange et sur analyse, la valeur alimentaire s’établissait à 0,98 UFV et 97 g de PDIE par kg brut. Les agneaux ont affiché des croissances inférieures de 5 % à leurs homologues avec un aliment complet dosant le même taux d’azote. Sur toutes les mesures que nous avons réalisées sur les carcasses, aucune différence n’a été enregistrée sur l’état d’engraissement des agneaux. Nous n’avons pas noté de problème sanitaire particulier avec ce mélange qui contenait 3 % d’un complément minéral avec du chlorure d’ammonium. Il a toutefois été difficile d’empêcher les agneaux de trier et de gaspiller ».

Les plus lus

<em class="placeholder">Eleveur conduisant ses brebis au pâturage.</em>
« Les Ovinpiades m'ont permis de faire ma place dans la filière ovine »
« J’ai un CV complet », c’est par ces mots que nous avons terminé l’entretien avec Benjamin Piot, meilleur jeune berger…
<em class="placeholder">Olivier Maurin</em>
Les mille vies d’un passionné de la brebis et du pastoralisme
Éleveur transhumant du Béarn et fervent défenseur du monde pastoral, Olivier Maurin participe à l’amélioration de la race basco-…
<em class="placeholder">Vincent Pons, 26 ans, éleveur de brebis dans le Lot</em>
« Le métier de sélectionneur ovin est devenu une passion »
Vincent Pons, 26 ans, s’est installé en 2021 en Gaec avec son père, avec 850 brebis Causses du Lot en sélection, à Boussac…
<em class="placeholder">Marion Morel, Antonin Bourgis, Léo Péry, Alban Lambert et Jules Fosseprez</em>
Dans l’Aisne, les éleveurs ont aussi leurs Ovinpiades
Cinq élèves du lycée agricole de Vervins ont organisé les Ovinpiades des Maîtres bergers en février. Un moment convivial et…
<em class="placeholder">Brebis au pré, en train de manger des feuilles d&#039;arbre au sol.</em>
Faire la feuille : une pratique adaptée aux ovins à besoins faibles et modérés
En complément d’un apport de foin, « la feuille » complète la ration des brebis peu exigeantes, à l’entretien, taries,…
<em class="placeholder">Engraissement des agneaux au nourrisseur</em>
Coût des rations : des différences importantes en ovin
Les conseillers ovins des chambres d’agriculture Paca et les techniciens de la filière régionale ont mis au point un outil de…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre