Aliment complet ou fermier, à chacun son choix
S’il autorise un coût inférieur de la ration, le mélange fermier induit des croissances inférieures à celles permises par un aliment complet. Les formules sont nombreuses et fabriquées au gré des matières premières disponibles.
S’il autorise un coût inférieur de la ration, le mélange fermier induit des croissances inférieures à celles permises par un aliment complet. Les formules sont nombreuses et fabriquées au gré des matières premières disponibles.
Le mélange fermier admet également des contraintes. S’agissant du mélange de plusieurs matières premières, la capacité de stockage et le temps passé à la préparation sont plus importants qu’avec un aliment complet. Le mélange homogène des matières premières n’est pas indispensable, ce d’autant plus que cette pratique n’empêche pas les agneaux de trier. Elles peuvent être simplement disposées en couches successives. Il importe toutefois de veiller à ce que les nourrisseurs disposent de rebords suffisamment hauts limitant le gaspillage.
Les différents mélanges possibles
Avec une ou plusieurs céréales, il est nécessaire d’associer une source d’azote afin d’équilibrer la ration des agneaux. Le choix est large avec des performances et contraintes de travail différentes. La qualité des carcasses n’est pas influencée par le type de mélange. Mais les vitesses de croissance sont systématiquement inférieures à celles obtenues avec un aliment complet à l’exception des rations avec un complémentaire azoté. La durée de finition des agneaux est ainsi allongée pour un même poids de carcasse (graphique 2). Les différentes sources d’azote possibles sont : les complémentaires azotés incorporés selon leur teneur en azote à des taux différents ; les tourteaux d’oléagineux (colza, soja, tournesol…) ; les protéagineux et légumineuses en graines (pois, lupin, féverole ou vesce) ; le foin de légumineuses en pures (luzerne ou trèfle).
Les céréales et les protéagineux sont riches en phosphore et pauvre en calcium. Il est donc indispensable de rétablir l’équilibre phosphocalcique par ajout de calcium. Un aliment minéral vitaminé de type 0-20 est bien adapté à raison de 3 % du mélange total. D’autre part, l’apport de chlorure d’ammonium limite les risques de lithiase urinaire (ou gravelle). Cet additif n’est pas autorisé en agriculture biologique.
Mon méteil en grains est-il adapté pour finir mes agneaux ?
Avis d'expert : Agathe Chevalier, pôle régional ovin de Charolles (71)
"Moins 5 % de croissance avec le mélange fermier"
« Nous avons testé un mélange d’orge et de pois l’hiver dernier dans le cadre d’une série d’essais sur le niveau azoté des aliments pour agneaux. Les deux matières premières étaient à parts égales dans le mélange et sur analyse, la valeur alimentaire s’établissait à 0,98 UFV et 97 g de PDIE par kg brut. Les agneaux ont affiché des croissances inférieures de 5 % à leurs homologues avec un aliment complet dosant le même taux d’azote. Sur toutes les mesures que nous avons réalisées sur les carcasses, aucune différence n’a été enregistrée sur l’état d’engraissement des agneaux. Nous n’avons pas noté de problème sanitaire particulier avec ce mélange qui contenait 3 % d’un complément minéral avec du chlorure d’ammonium. Il a toutefois été difficile d’empêcher les agneaux de trier et de gaspiller ».