Aller au contenu principal

Un jour avec
Alain Hardy, directeur d’exploitation de lycée agricole

Directeur de la ferme expérimentale et pédagogique du lycée de La Cazotte, Alain Hardy chapeaute l’ensemble des activités de l’exploitation, de la gestion des troupeaux et des cultures, à l’encadrement des étudiants en passant par le suivi des expérimentations en cours.

 

8h

Point avec l’équipe de la ferme du lycée de La Cazotte pour fixer les tâches à effectuer dans la journée. Ensuite, Alain dresse un bilan du programme d’expérimentation Eradal et du laboratoire pratique d’agroécologie du lycée avec Marielle qui est en charge de la gestion administrative de l’exploitation. Ce bilan permettra d’avancer sur l’administratif lié à ces projets. La ferme de La Cazotte participe régulièrement à des essais dans le cadre de projets de recherche, Eradal vise à évaluer l’efficience d’utilisation des ressources alimentaires en production laitière et notamment au regard de la compétition entre alimentation humaine et alimentation animale. En ce moment, l’équipe de la ferme expérimentale récolte des données pour deux autres projets.

9h

Évaluation d’une stagiaire. En tant que maître de stage, Alain Hardy assiste à l’oral de présentation du rapport de stage d’une stagiaire de l’IUT d’Angers qui a travaillé sur l’analyse et la comparaison de deux rations de brebis laitières dans le cadre du Casdar Cap Protéines. L’étudiante a évalué les conséquences de l’utilisation d’un méteil composé de céréales et de protéagineux en remplacement d’une partie d’un concentré classique.

10h20

La vie d’une exploitation agricole est toujours pleine d’imprévus. Il faut prendre le pick-up et des sangles pour désembourber la bétaillère qui est coincée dans un champ. Une fois le véhicule ramené sur la route, le reste de l’équipe de La Cazotte peut y faire monter Dynamite et sa pouliche Mamzelle pour emmener cette poulinière New Forest passer une échographie avec un professeur de zootechnie du lycée. Le but est de vérifier qu’elle est bien pleine suite à son insémination. La bonne nouvelle sera ensuite publiée sur la page Facebook de l’exploitation après relecture par Alain.

11h

Les réunions s’enchaînent. Cette fois, rendez-vous avec la DDT pour définir les relations pédagogiques et techniques de l’établissement vis-à-vis de la nouvelle PAC, travailler en commun sur un nouvel outil de télédétection des parcelles et définir des objectifs pédagogiques pour expliquer les raisons et les intérêts des contrôles en élevage aux futurs agriculteurs et techniciens qui font leurs études au sein du lycée agricole de La Cazotte. La réunion se finit par une courte visite de l’exploitation pour présenter les bâtiments, les troupeaux, les essais menés et les projets pour l’avenir de la ferme expérimentale qui est en perpétuelle évolution. Actuellement, une réflexion sur le passage total en bio est en cours, la bergerie va être agrandie, du séchage en grange va se construire et la ferme s’est engagée dans un projet de méthanisation collective.

12h

Alain Hardy encadre sa stagiaire Margot qui suit les lots d’essai du projet Respol. Ce projet étudie les différents moyens de gérer la reproduction d’un troupeau de brebis laitières en réduisant l’utilisation de traitements hormonaux et notamment le recours à la PMSG qui sert à déclencher et synchroniser les chaleurs des brebis. Alain conseille l’étudiante sur la bibliographie à mener pour rédiger le rapport de stage qui doit à la fois rendre compte des connaissances scientifiques sur le sujet et des attentes sociétales.

13h30

Discussion avec Manon, salariée de l’exploitation. Il pleuvait ce matin, les brebis laitières sont donc restées à l’intérieur. C’est une bonne occasion pour faire un traitement antiparasitaire mais avant il faut décider si le traitement est indispensable et s’il faut traiter tous les animaux. L’exploitation s’engage pour lutter contre les résistances des parasites aux anthelminthiques et ne fait plus de traitement systématique de tout le troupeau. Des coprologies sont régulièrement effectuées pour surveiller le niveau de parasitisme des brebis qui sont ensuite traitées en fonction des résultats. Cette fois-ci les primipares sont plus touchées que les multipares et dépassent le seuil conseillé pour traiter. La décision est prise d’utiliser de l’éprinomectine qui n’a de délai d’attente sur le lait seulement pour les primipares et les brebis qui ont perdu en note d’état corporel. Le tarissement du troupeau deux semaines plus tard permettra, si besoin, d’utiliser d’autres molécules pour lesquelles le délai d’attente sur le lait n’est pas nul.

14h

Le début de l’après-midi est consacré à des aspects réglementaires. Alain Hardy doit adapter la déclaration Pac de l’exploitation. En effet, la sécheresse a provoqué un changement dans l’assolement. Du sorgho remplace la luzerne qui n’a pas été implantée à cause du manque d’eau. Ensuite, Alain Hardy enfile sa cotte, il y a toujours des tâches à faire sur une exploitation agricole. En ce début d’été, la moisson et la seconde coupe des prairies sont tout juste terminées, il faut s’attaquer à la maintenance du matériel et des bâtiments, régler un problème d’écoulement d’eau à côté de la bergerie, préparer le semis de sorgho, rentrer du fourrage acheté pour combler le déficit fourrager, monter un échafaudage. Pas d’étudiants en vue aujourd’hui, ils sont déjà partis en stage ou en vacances mais au cours de l’année scolaire, ils ont entre quatre et six heures de TP par semaine et une fois par an, ils passent deux jours entiers sur l’exploitation.

16h

C’est l’heure de la traite, quatre lots de brebis passent les uns après les autres dans la salle où les brebis sont branchées par Margot et Léa, apprentie. Cela dure deux heures, il faut faire attention à ne pas mélanger les lots des différentes expérimentations. Pendant l’année scolaire, les étudiants viennent participer pour s’exercer à la traite des brebis laitières.

Chiffres clés

La ferme pédagogique et expérimentale de La Cazotte ce sont :

240 ha dont 95 ha en AB
500 brebis Lacaune à la traite
150 brebis Lacaune viande bio
23 génisses Aubrac bio
20 poneys New Forest dont 3 poulinières

Curriculum

Alain Hardy
60 ans
Directeur de la ferme de La Cazotte depuis 2014
Expériences précédentes :enseignant de zootechnie, responsable de bergerie, chargé de mission agroécologie et biodiversité
BTS Productions Animales
 

Les plus lus

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »
Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec…
Les éleveurs de brebis laitières des Pyrénées-Atlantiques s'investissent pour trouver des pistes d'adaptation de leur activité face au changement climatique.
Changement climatique : la filière lait de brebis des Pyrénées Atlantiques prend la mesure de l'enjeu
L'interprofession lait de brebis des Pyrénées-Atlantiques dans un projet franco-espagnol à la recherche de pistes pour adapter…
Benoit Toutain, 17 ans et originaire de l'Oise, a été sacré meilleur jeune berger 2024 lors de la finale des Ovinpiades, le 24 février, à Paris.
Salon de l’Agriculture : Le meilleur berger de France 2024 vient de l’Oise
Le champion de la 19e édition des Ovinpiades, Benoît Toutain, est originaire de l’Oise et possède déjà son propre troupeau.
Baptiste Soulat, 27 ans, s'est installé en Haute-Vienne sur l'exploitation paternelle. Passionné par la génétique, il est devenu sélectionneur en Suffolk.
« J’ai concrétisé ma passion pour la génétique et la Suffolk sur la ferme de mon enfance »
Baptiste Soulat, 27 ans, s’est installé sur l’exploitation bovine de son père en Haute-Vienne, créant du même coup l’atelier…
Parmi les céréales qui peuvent être distribuées aux brebis, l'avoine est la moins énergétique et n'est pas acidogène.
Quelles céréales intégrer dans la ration des brebis ?
Les céréales sont des concentrés d’énergie qui sont essentiels dans la ration des brebis selon leur stade physiologique. Tour d’…
Légende
"Nous avons choisi le pastoralisme itinérant"
Après avoir été bergers durant cinq ans, Juliette Martorell et François Oriol pratiquent depuis deux ans le pastoralisme…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre